LES OISEAUX DE L’AVENIR 
texte de Michel Bourassa

    

           

Actuellement, soit en 2011, les espèces d’oiseaux qui ont augmenté lors des dix dernières années dans la région de Yamachiche correspondent à l’Urubu à tête rouge et le Grand Corbeau, lesquelles espèces étaient aperçues sporadiquement jusqu’au début des années 2000. Depuis environ cinq ans, l’Hirondelle à front blanc est plus régulièrement observée dans la deuxième partie du mois de mai, ce qui laisse à penser que cette espèce nidifie peut-être dans les alentours, soit sous les divers ponts de la municipalité ou soit dans les trous abandonnés creusés par les pics dans les arbres des rives des baies du secteur de Pointe-Yamachiche. Une autre hirondelle, soit l’Hirondelle à ailes hérissées, a été repérée en 2007 au secteur de la voie ferrée, à proximité de la route de La Chicane, laquelle a immédiatement nidifié à un des ponceaux, ce pour y revenir depuis ce temps avec quelques membres de sa descendance à chaque mois de mai.

 

          Le Pic à ventre roux pourrait éventuellement devenir un autre oiseau intéressant à s’établir ici, puisqu’un premier individu a été vu à Pointe-Yamachiche en 2002, un autre sur la rue Conrad-Gugy en 2004 et enfin, le plus récent, en août 2010 jusqu’au moins le début avril 2011, encore sur Conrad-Gugy, signifiant une possibilité de nidification à Yamachiche si un couple venait prochainement à se former et ainsi assurer la présence définitive du Pic à ventre roux sur le territoire, d’autant plus qu’à l’automne 2011, un individu mâle a été trouvé à Trois-Rivières, ainsi qu’en novembre et décembre 2012, sur la rue Williams de cette dite ville; le Pic à ventre roux a aussi été aperçu à Saint-Léon-le-Grand et ce, au début de janvier 2013. Dans les derniers six ans, surtout, un hibou, soit le Petit-duc maculé, a commencé lentement à faire sentir sa présence autour du lac Saint-Pierre et les environs en étant recensé à quelques endroits comme à Nicolet, à Baie-du-Febvre (cris signalés), à l’île Saint-Quentin et à Louiseville; ce petit-duc se reproduit actuellement à la Baie Lavallière (région de Sorel) dans des nichoirs spécialement adaptés pour lui et ailleurs, il emprunte ceux du Canard branchu, une solution qui semble le satisfaire. Une espèce d’élevage, la Pintade de Numidie, se retrouve assez régulièrement en liberté, en s’échappant d’un enclos ou d’un poulailler, et pourrait peut-être parvenir à s’acclimater au climat rigoureux du Québec, son principal handicap, dû à sa fragilité devant le froid; si l’adaptation se faisait, une population de pintades deviendrait sûrement une réalité, mais il y a loin de la coupe au lèvres!

 

         Le Troglodyte de Caroline deviendra peut-être la prochaine espèce d’oiseau à s’établir dans la région de Yamachiche en y nidifiant, car il est déjà prouvé par des études sérieuses que ce troglodyte se reproduit au Québec et ce, depuis quelques années; le Troglodyte de Caroline a fréquenté Yamachiche le 6 septembre 2001 et le 20 novembre de la même année. C’est un oiseau qui a considérablement augmenté sa présence dans la dernière décennie autour du lac Saint-Pierre, entre autres à Nicolet et à  Saint-Alexis-des-Monts, se trouvant souvent aux mangeoires; ce troglodyte a aussi été vu en novembre et décembre 2012, respectivement à Trois-Rivières et Baie-du-Febvre. En 2011, le Dindon sauvage a été introduit dans le rang Grande-Rivière-Nord par la Fédération  québécoise des chasseurs et des pêcheurs et il est plus que probable que cette heureuse initiative sera couronnée de succès pour une espèce nicheuse supplémentaire dans ce secteur. La Mésange bicolore, quant à elle, a fait une première présence très remarquée en mars 2007 dans notre localité, pour y revenir en 2011, près du lac Saint-Pierre, deux premières permettant d’espérer pour le mieux pour les années à venir, car cette mésange se déplace de plus en plus vers le nord afin de perpétuer l’espèce en y nidifiant.

 

        La Grue du Canada, une espèce qui fait maintenant partie du paysage en Abitibi, pourrait dans un avenir rapproché s’établir dans la vallée du Saint-Laurent; dans les cinq dernières années, cette grue s’est arrêtée et a probablement nidifié à Saint-Jean-des-Piles, à Saint-Timothée-d’Hérouxville et dans les secteurs de Sainte-Marthe-du-Cap et de Champlain, sans oublier la Rive-Sud, à Notre-Dame-de-Lourdes. Le secteur de Yamachiche sera peut-être le prochain territoire choisi par la Grue du Canada afin d’agrandir la famille de l’espèce, ayant passé à certains automnes de la dernière décennie, notamment en novembre 2012, tout comme à Baie-du-Febvre (presque à chaque printemps, d’ailleurs) : c’est vraiment à souhaiter! Le 9 février 2012, un Pic à tête rouge juvénile a été recensé à Saint-Léon-le-Grand et est au moins demeuré dans ce secteur jusqu’au 10 mars, laissant dans l’interrogation, soit qu’il s’est retrouvé là par hasard ou encore, qu’il est né dans les environs d’un couple nicheur, ce qui serait formidable!

 

        En 2011, la Tourterelle turque a entré au Québec par le nord-est des États-Unis, en passant par l’Ontario, pour aller nidifier sur la rive sud de la région de Montréal, permettant de grands espoirs pour une nouvelle espèce aviaire, d’autant plus qu’un couple s’est reproduit et qu’en plus, un individu de Tourterelle turque a été vu dans le secteur de Nicolet : cette tourterelle se répand très rapidement avec son énorme capacité reproductrice. Dans un dernier temps, une interrogation m’envahit soudainement car, avec la présence d’un Mésangeai du Canada dans mon environnement pendant tout l’hiver 2011, est-il possible un jour de voir cette espèce nidifier à Yamachiche et s’y établir, même si elle est plus nordique? J’en doute énormément, mais il est tout de même permis d’y rêver!