LE MYSTÈRE DU
POLATOUCHE texte de Michel Bourassa |
En ce 20 octobre 2009, c’est le début d’une longue période
tranquille dans le monde des oiseaux, car la migration automnale est
pratiquement terminée pour la
majorité des espèces; tout de même, je me rends dans le secteur
du bosquet magique, à la Petite rivière Yamachiche.
Comme prévu, c’est d’un calme plat pendant le temps de mes
déplacements dans mes différents sentiers et de loin, avec le soleil
dans les yeux, je retrace une certaine animation dans les feuilles
restantes d’un saule : alors, je m’y rends immédiatement tout en
contournant les reflets de l’astre d’or, pour y découvrir quelques
Mésanges à tête noire, sans plus. Mais, dès l’instant suivant, et ce
malgré les effets des jets ensoleillés, je vois partir du haut du saule
où les mésanges se promènent, un écureuil volant et celui-ci passe
devant moi en descendant vers un autre arbre et s’y agripper tout en
disparaissant au côté opposé.
Cet écureuil volant se nomme polatouche et n’est pas réellement
volant! Précisément, car il plane avec une membrane musculaire tendue le
long de ses flancs. Dans sa
phase de planage, il bondit en étendant les pattes et il utilise sa
queue comme gouvernail; aussi, il est le seul écureuil nocturne
et il comprend deux espèces, soit le Petit polatouche et le Grand
polatouche. Quant à celui que je vient brièvement de voir, je tente de
le retrouver pour connaître exactement l’espèce, mais, même avec toutes
les précautions prises afin de ne pas l’effrayer, tout en contournant le
saule de son arrivée à la fin du vol, aucune trace n’existe de ce
polatouche, car il s’est évaporé par enchantement : il n’est sûrement
pas entré dans le bois de l’arbre! C’est présentement un mystère et ça
va éventuellement le demeurer jusqu’à mon départ des lieux.
La seule explication possible est que cet écureuil a descendu par
l’arrière de l’arbre et qu’il s’est, par la suite, caché au sol et ce,
dans le foin au pied dudit saule; quant à la sorte précise de
polatouche, ce sera pour une prochaine fois, devant cette impossibilité
de le revoir.
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