LE CHARDONNERET AU BEC NOIR
Article de Michel Bourassa
Le 13 octobre 1993, une sortie ornithologique à Pointe-Yamachiche, et ce dans une température humide
où règne une légère pluie, m’apporte dix-sept
Tarins des pins, lesquels se promènent dans les arbres longeant le
sentier de ladite pointe. Sous un ciel gris rempli de nuages, des bruants, des
roitelets, des juncos, des chardonnerets et des mésanges, entre autres,
égaient la tristesse de
l’environnement immédiat et je souhaite observer au moins un
spécimen intéressant sur la plage de la
« pointe » afin de poursuivre cette ambiance
amorcée par les oiseaux ci-dessus nommés.
Encore présent dans le chemin, dans lequel des flaques
d’eau se sont déjà formées avec cette incessante
pluie fine, je délaisse régulièrement mon vélo, ce
afin de recenser la gent ailée des alentours; en scrutant soigneusement
chacune des branches des arbres qui ont perdu une grande quantité de
feuilles, justement, après avoir trouvé quelques Chardonnerets
jaunes, un autre chardonneret attire particulièrement mon attention sur
l’une d’elles; cet individu semble plus petit et son bec est
sombre, même noir, après un examen approfondi tout en ayant la
collaboration de celui-ci par une position idéale, soit de profil. La
luminosité, affectée par le temps grisâtre, complique son
identification, mais par la patience, la mienne et la sienne aussi, en demeurant
sur la branche dénudée du jeune peuplier, je remarque clairement
son dos verdâtre et ensuite, la partie noire du devant de sa
tête : dès cet instant, je sais que c’est un
Chardonneret mineur, mais pas encore la race de cette espèce, ne le
voyant pas régulièrement au Québec, même presque
jamais.
Ce
Chardonneret mineur en est un de 1er été, soit un
immature, avec seulement le devant de la calotte noire, rendant son
identification beaucoup plus difficile, mais c’est fait et j’en
suis très fier, car c’est tout un privilège de repérer
un tel spécimen, lequel ne sera probablement plus revu à Yamachiche. L’espèce rare souhaitée est
déjà en banque avant mon arrivée à Pointe-Yamachiche
et la chance va continuer à m’accompagner car, sur ce site, un
Bruant des plaines m’accueille, à mon grand plaisir, tout en
notant la présence de Petits Fuligules, de Fuligules milouinans,
de Grands Harles et de Harles couronnés, tous sur l’eau du lac
Saint-Pierre; en plus, huit Bécasseaux variables, un Pluvier
argenté et quelques Pipits d’Amérique déambulent sur
le sol vaseux. Lors du retour par
le sentier, un Grand-duc d’Amérique s’offre aux lentilles de
mes jumelles, complétant magnifiquement cette randonnée
d’observation d’oiseaux.