Rêves magiques d’oiseaux 34

 

LE HIBOU ALBINOS

 

Article de Michel Bourassa

 

           Dans la nuit froide du 12 janvier 2010, un rêve s’initie dans mon repos nocturne et il est des plus banals; en effet, dès les premières images, ce n’est qu’une succession de déplacements animés dans des escaliers roulants de dizaines de gens ou de rassemblements de personnes bruyantes dans une quelconque salle : rien de plus, mais rien de moins. Ces scènes se répètent à deux ou trois reprises, devenant presque normal et surtout lassant pour le subconscient.

 

           Au moment où le cerveau s’apprête à se résigner à accepter ce songe qui ne passera pas à l’histoire onirique, une cassure s’effectue dans cette effervescence d’agitation humaine pour laisser entrer un magnifique tableau hivernal dans un décor des plus dépouillés, avec seulement un ciel clair et une prairie plane et enneigée, laquelle est seulement occupée par un léger monticule blanchâtre, s’harmonisant au paysage rafraîchissant de ce site du songe : cette version de blancheur environnementale a une ressemblance notable avec la couleur sable de tout désert digne de ce nom.

 

            L’amoncellement de neige, tel une dune de sable, offre un trésor exposé à tout vent et posé à son zénith; cette richesse est aviaire et est le sosie du Hibou des marais, lequel cependant est presque complètement albinos, ayant le tour de la face bordé d’un large bandeau noir, un noir qui entoure aussi chacun des yeux de ce Strigidé, le rendant impressionnant et dominant tel un touareg en sentinelle, toujours aux aguets : inoubliable comme scène. 

 

           Cette période du rêve est éphémère et disparaît aussitôt pour ramener les gens et les lieux du début et ce, dans les mêmes activités agitées, soit les déplacements continuels et les regroupements mouvementés dans les discussions et les rires. Heureusement, le réveil met un terme à cette animation inexpliquée tout en me laissant le souvenir de la brève mais sensationnelle séquence du hibou blanc.