VISAGES D’HIVER (3)
Texte de Michel Bourassa
Les novembres d’antan envoyaient aux chantiers
Tous les valeureux bûcherons de notre beau pays,
Pour, au printemps, les voir revenir, tous altiers,
Dans leur famille ayant passé l’hiver dans l’ennui.
L’enfance ramène la neige en boules et bonhommes,
Sans oublier les classiques constructions de tunnels,
Avant d’entreprendre de vrais travaux pour hommes,
Soit le fort, devenant parfois un labyrinthe comme tel.
Contrastes rues enneigées, d’hier à
aujourd’hui,
Le rouleau à fouler la neige dans les chemins balisés,
Outil du passé, remplacé par un moderne produit,
La charrue, éliminant les congères rendues banalisées.
L’apprentissage de la vie arrive très tôt, en bas
âge,
Surtout lorsque la langue est mise à contribution,
Non pas en parlant mal, mais en ayant mal au langage,
Lorsque cet organe de la parole touche à un glaçon.
L’hiver québécois commence à s’essouffler
en mars,
Grâce à la clarté de ses jours, de plus en plus
longs,
Et les premières parties de sucre sont une autre trace
Menant à la chaleur, même si tire et sirop sont bons.