CONSTRUCTION DE L’AUTOROUTE 40

 

Article de Michel Bourassa

 

          Vis-à-vis le lac Saint-Pierre, à proximité de celui-ci, surtout entre Louiseville et Yamachiche, l’autoroute 40 dans la « grande baie » enlève au moins le tiers de la superficie de cette anse, ce qui a plusieurs impacts négatifs sur l’écosystème de l’endroit, comprenant de nombreuses espèces vivantes, autant dans la faune que dans la flore.

 

           Lors de la construction de ces deux voies rapides devant traverser la Mauricie, ce à partir du début des années 1970, jusqu’à son ouverture en 1979, d’innombrables voyages de sable ont été transportés, pour éventuellement, avant la pose de l’asphalte et l’ensemencement de la pelouse, contribuer à des problèmes environnementaux, lesquels furent sciemment ignorer au départ. En effet, pendant au moins sept (7) ans, lors des vents nord, nord-est, nord-ouest et ouest (ces derniers vents soufflant dans la Petite rivière Yamachiche), ledit sable s’envolait, soit dans la « grande baie », soit dans la rivière, si ce n’était pas, à la fois, dans les deux, occasionnant un énorme changement, au printemps, pour la reproduction des espèces de poisson, surtout la perchaude (branches et joncs séchés) et la barbotte; en plus de voir leur secteur détérioré, le poisson se voyait arrêté par cette longue barrière interminable longeant le lac Saint-Pierre jusqu’à Pointe-du-Lac et aidant les pêcheurs commerciaux à le capturer avec leurs filets de pêche : des années lucratives pour ces pêcheurs.

 

            En plus, ce qui aggrava la situation fut l’écroulement de la structure d’un mur de sable, lequel devait servir à tenir la forme prête à recevoir le béton pour l’un des ponts; ce sable s’est littéralement rué vers le centre de la « petite rivière », lequel fut emporté par le courant dans d’impressionnants remous mi-sable, mi-eau, et rencontrés par un pêcheur commercial revenant de l’embouchure de ladite rivière, ce dernier ayant eu la peur de sa vie en voyant arriver ces vagues démesurées sous sa chaloupe. Presque par miracle, il s’en sortit indemne physiquement, mais peut-être pas psychologiquement. La Petite rivière Yamachiche n’a plus été la même depuis, souvent en manque d’eau à son embouchure, ce qui est encore pire en 2010, étant presque à sec tout le long de son parcours et ce, jusqu’aux limites de la municipalité.

 

           Aujourd’hui, s’il y a des problèmes d’ensablement dans la Grande rivière Yamachiche et dans la Petite rivière Yamachiche, le sable ayant servi à ériger les deux voies de l’autoroute a une grande part de responsabilités pour ce piteux état actuel de ces cours d’eau. Ce sable a empêché la barbotte de frayer dans les deux baies de Yamachiche, soit la grande et la petite, pendant au moins quatre (4) ans, avec le manque de vase nécessaire sur le lit des deux endroits, élément essentiel pour une excellente reproduction (la barbotte désertait tout simplement les alentours, allant ailleurs); les pêches commerciales à la barbotte de ces années ont été catastrophiques pour ces années, entre la Petite rivière Yamachiche et la sortie 174 (à la Porte de la Mauricie), malgré l’abondance légendaire de ce poisson.

 

           L’autoroute 40 est une très bonne initiative pour toute la population, en général, mais il serait extrêmement malhonnête d’affirmer que sa construction n’a rien dérangé, car l’écologie en a souffert et des gens aussi (voir texte 309, Les chalets de la « petite rivière »).