PLUS DE PEUR QUE DE MALLE!

 

Article de Michel Bourassa

 

 

         Au début de la soirée du 10 mai 2010, je reçois un appel d’une jeune femme que je connais assez bien pour avoir échangé plusieurs conversations sur divers sujets avec elle et son ami de cœur, ce au restaurant; toujours passionnée dans toutes ses discussions, elle l’est encore plus dès les premières paroles de son entretien téléphonique, ce qui n’est pas peu dire! Selon elle, cette demoiselle est en présence d’un problème difficile à régler et je fais partie de la solution par mes connaissances dans le domaine des oiseaux : alors, je l’écoute.

 

         Depuis déjà au moins cinq jours, elle et son conjoint de fait  sont envahis par un couple d’Étourneaux sansonnets et pas n’importe où, oh que non! car c’est dans leur boîte à malle, située à proximité de la route 138, soit le Chemin du Roy à la partie ouest de Yamachiche. Ces tourtereaux d’étourneaux sont bien décidés à s’établir définitivement à cet endroit inusité, car mon interlocutrice m’explique avec rage qu’elle enlève complètement toutes les petites branches et les brindilles transportées par ces deux oiseaux, mais qu’ils recommencent inlassablement leur nid à chaque fois. C’est très frustrant pour elle puisque les inconvénients s’accumulent de jour en jour, en débutant avec la peur du livreur du journal Le Nouvelliste, lequel s’est fait très mal accueillir à sa dernière livraison par un membre du couple en se faisant « sauter » dans le visage, ce qui l’a obligé à frapper à coups de poings sur la boîte à courrier pour faire sortir les locataires, afin de mettre le journal à l’intérieur et aussitôt entrer dans son véhicule et décamper dans une verte colère, ce dernier n’étant plus revenu porter le quotidien depuis cet incident; la propriétaire, déjà levée, a assisté à la scène, la traumatisant quelque peu!

 

       Il a fallu qu’elle appelle au « Nouvelliste » pour que la livraison reprenne, mais elle doit résoudre le problème des oiseaux et c’est à ce moment que j’entre en ligne de compte. Je lui suggère de bien fermer la porte de sa boîte à lettres, mais elle me dit que celle-ci est brisée sur un côté et que son « chum » n’a pas encore eu le temps de la réparer à cause de son travail; je lui demande si elle possède un chat ou un chien et si tel est le cas, d’en attacher un au poteau de la boîte : elle a un chien, mais refuse de le faire, car le poteau est trop près du chemin. Alors, je lui propose de continuer à ôter le nid pour les décourager et elle prend presque panique en entendant cela, car la femelle a pondu quatre œufs et est prête à les couver : c’est comme si je lui demandais de commettre un meurtre! En continuant à lui parler, je réussis presque à la convaincre en lui expliquant que l’Étourneau sansonnet est une espèce assez nuisible par le pillage des autres nids d’oiseaux, dont ceux du Moineau domestique, notamment, lequel est considérablement en baisse.

 

      De plus que le journal se trouve sali par les fientes de ces imposteurs, et ce, à chacune des livraisons, ce qui est la même problématique avec le courrier transporté à domicile par la malle rurale, ajoutant de la frustration pour ma « pauvre » victime des circonstances; après l’avoir assurée que le retrait du nid était la meilleure solution (tout en le déposant, tant bien que mal, près du fossé) et surtout la bonne, même si une nichée pourrait être perdue, elle a raccroché en semblant satisfaite : quelle aventure!