LA BANDE DES SIX
Article de Michel Bourassa
Après avoir changé d’idée au moins trois fois
et ce, à cause de la possibilité d’un orage
accompagné de forts vents du nord-ouest (déjà en place),
je prends le risque vers les 16 :30 heures du 28 juillet 2010 de me rendre
à la Pointe-Yamachiche, d’autant plus
que mon ami Éole s’est considérablement
calmé dans les derniers instants: un vent nord-ouest, devenu
léger, ne me causera pas d’ennuis pendant mon trajet en
bicyclette.
À mon arrivée à la
« pointe », n’ayant même pas encore
déposé le vélo sur les broussailles, un Pygargue à
tête blanche prend les airs en se dirigeant vers la « petite
anse », endroit où mes jumelles sont machinalement
dirigées, ayant entendu des cris de limicoles; ces dernières, pas
encore parfaitement ajustées, me montrent des silhouettes de chevaliers
avec celles de bécasseaux (ou l’équivalent) plus gros.
L’impressionnant rapace se trouve à croiser ces oiseaux de rivage
dans sa fuite et les bécasseaux anticipés
s’élèvent à leur tour pour monter dans le ciel et
heureusement, venir vers moi, me donnant le temps de bien les viser pour parfaitement
les identifier, ce qui est prestement fait : à ma grande joie, au
moins six Courlis corlieux passent au-dessus de ma
tête, peut-être même neuf, puisque trois autres oiseaux de
rivage de même dimension sont au moins cinquante mètres en avant
de ces six, mais ils sont déjà trop loin et mal placés
pour les recenser adéquatement.
Avec ces six courlis, je viens d’égaler mon plus grand
nombre d’individus de cette espèce en même temps pour le
territoire de la Pointe-Yamachiche, ce qui est
très intéressant. Seulement dans mes premières minutes en
observation, par la suite, je réussis à compter dix-neuf Petits
Chevaliers, une Sterne pierregarin, quatre
Bécasseaux minuscules, un Faucon émerillon, une Oie des neiges et
un Pluvier kildir ce, avant de me rendre près
du lac Saint-Pierre, à l’embouchure de la « grande
rivière ». À cet endroit, sur un espace restreint de
sable entouré d’eau, quelques Goélands marins, Goélands
argentés et Goélands à bec cerclé s’y
trouvent, soit debout, soit couché; en les examinant soigneusement, je
retrace le fameux Goéland brun immature identifié le 23 juillet
par un observateur de Québec : quelle chance! Au bout du compte, le
voyage en valait la peine, surtout que la température a été
de mon côté pendant tout le temps de cette fructueuse sortie.