Rêves magiques d’oiseaux 32

 

L’ÉLÉPHANT ET L’ENFANT

 

Article de Michel Bourassa

 

 

            Un rêve très étrange et des plus fous ose envahir mes sens endormis vers la fin de la nuit du 14 novembre 2009, soit à la cinquième heure : il est invraisemblable!

 

            Je me retrouve dans un lieu me semblant quelque peu familier au profil du marais de Cacouna, site du Bruant de Nelson et du Râle jaune, en compagnie d’un groupe de jeunes filles et garçons (âgés de 10 à 12 ans) et de leur moniteur; ceux-ci font un voyage écologique sur ce magnifique site naturel, soit un marais à proximité d’une vaste prairie de foin court et fin, lequel commence déjà à jaunir, annonçant les premiers jours de la fin de croissance de cette végétation estivale. Très peu d’oiseaux occupent actuellement l’endroit et je suis à la recherche du moindre mouvement aviaire, ce qui me mène à une touffe d’herbes séchées, près de laquelle deux Chevaliers solitaires se dirigent et ce, à peine à un mètre du marais, mais ils disparaissent par enchantement! Je m’y rends quand même.

 

          Quelques enfants sont dans mon environnement immédiat et ils semblent captivés par cette expérience en pleine nature, à l’affût de la moindre découverte; c’est à ce moment que les denses herbes couchées et jaunies bougent quelque peu et je crois être en présence d’une grenouille verte ou d’une souris des champs, ce qui attire les deux jeunes à mes côtés. Mais une énorme surprise va se présenter à nous, car ce supposé batracien n’en est nullement un et plus l’amas de brindilles bouge, plus la masse de matière vivante grossit, pour l’entendre soudainement grogner comme un ours, ce qui nous effraie et nous fige sur place. Tout en continuant à augmenter de volume, ce monstre des prairies sort rapidement de sa cachette et part comme une fusée vers le ciel du marais pour s’y évaporer instantanément tel un nuage poussé par un fort vent : c’était un impressionnant éléphant gris (type asiatique), car il est maintenant, déjà du passé.

 

          N’ayant presque pas le temps de nous retourner afin de regarder vers le pré, un autre éléphant, d’une différente race et d’un gris plus foncé et lustré, surgit devant nos yeux et, par malheur, un jeune garçon, tout près de ce pachyderme, se fait attraper par la longue trompe de ce dernier. L’éléphant balance l’enfant au-dessus de sa tête et ce, dans tous les sens, des gestes excitants pour ce jeune, le faisant rire et crier dans ce manège improvisé, mais la fête ne durera pas longtemps!

 

          En effet, l’éléphant ne veut pas s’amuser et il semble plutôt enragé, car tout en expulsant des cris déchirants, il lance sa fragile capture humaine dans les airs et vers les fils de la ligne électrique, laquelle ligne est parallèle à la route conduisant à notre champ; le garçon capte un de ces fils et se met à glisser à vive allure le long de celui-ci, en pente et s’éloignant de nous : cette scène ressemble étrangement à l’une de dessins animés, tellement l’incrédulité est de mise en ce moment. Ne s’arrêtant pas là, le mammifère géant s’empresse de rattraper sa victime, pour la reprendre dans sa chute et la renvoyer dans l’espace et vers un boisé, endroit où va se perdre les fils électriques.

 

         Comme les fils, après la disparition de l’enfant dans le sous-bois, celle de l’éléphant arrive, pour amener la perte du fil de ce songe des plus originaux, mais pas nécessairement agréable à vivre dans l’impuissance du sommeil.