DU OUAOUARON AU MENU

 

      Actuellement dans la période la plus tranquille pour l’observation des oiseaux (début juillet), en plus de voir la Pointe-Yamachiche inondée, résultat des dernières pluies successives et de la présence de la Lune, je décide de sortir de la Petite rivière Yamachiche, les branches qui l’encombrent. Avant d’arriver à l’embouchure de la rivière, un gracieux Bihoreau gris, mâle, traverse celle-ci, ce, en vol, pour le voir disparaître dans les secondes suivantes; je suis très content de cette vision, car c’est mon premier bihoreau de l’année en ce 6 juillet 2009.

 

      La rivière maintenant nettoyée, j’entreprends une courte séance d’observation et dès le début, j’aperçois deux observateurs à la Pointe-Yamachiche : je ne tarde nullement à aller les rejoindre avec mon embarcation. Dès mon arrivée, je reconnais immédiatement les deux individus et ce sont deux amateurs de photographies, récemment convertis à l’ornithologie. En scrutant le peu d’espace pour les oiseaux, deux Sternes caspiennes, mêlées à la cinquantaine de Goélands à bec cerclé et à la dizaine de Sternes pierregarins, représentent les deux seuls éléments intéressants du moment; après avoir échangé avec les deux observateurs d’oiseaux pendant un bon dix minutes et ne voyant aucun nouveau spécimen se pointer dans les parages, je quitte pour retourner au domicile.

 

       Peu après mon entrée dans la « petite rivière », je revois mon Bihoreau gris et ce, dans toute sa prestance, lequel s’élève de la rive est du cours d’eau, pour couper ma route et aller se percher sur un tronc penché d’un saule à l’agonie, à la rive ouest; pendant son trajet aérien, j’ai remarqué une prise assez volumineuse dans son bec et ressemblant à une barbotte, à première vue. Mais, dans une posture idéale sur l’arbre, il me montre que ce n’est pas le cas car, après m’être arrêté un peu plus loin, je le vois placer adéquatement dans son bec un gros ouaouaron femelle, lequel est noirâtre, ce qui rend cette capture encore plus méritoire, à cause des abords sombres de la rivière de la même teinte que cet anoure, même si le bihoreau est un habitué de la noirceur pour la chasse, car il se nourrit surtout la nuit.

 

      Se sentant en sécurité, l’échassier descend de son perchoir pour se présenter au bord de l’eau et ce, afin de laver sa proie avant de l’avaler et ainsi, prendre un excellent repas de grenouille verte, mets extrêmement convoité par plusieurs : le chanceux! Quant à moi, ayant auparavant repéré un Viréo de Philadelphie, tout en ajoutant les deux Sternes caspiennes de la « pointe », je me sens moi aussi très choyé, d’autant plus que je m’attendais à rien de spécial pour aujourd’hui.