INONDATIONS DU PASSÉ
La municipalité de Yamachiche est située le long du lac Saint-Pierre, dont la
partie la plus large dudit cours d’eau se trouve vis-à-vis la localité, en plus
de voir deux rivières occuper son territoire. Ces trois cours d’eau deviennent
vulnérables à chaque printemps où les eaux décident de les envahir, au point de
les faire déborder en ces occasions et ce, surtout lors de tout hiver à neige
abondante.
Ce qui est encourageant vient du fait
qu’il n’y a pas eu un tel problème naturel depuis belle lurette et ce, pour
différentes raisons; les hivers beaucoup moins nantis en neige, alliés aux
pluies peu abondantes à la fin de ceux-ci, est un de ces facteurs. Une autre raison
des crues normales menant vers le printemps correspond au passage régulier de
l’aéroglisseur sur le lac Saint-Pierre et les embouchures de ses rivières, ce
afin de briser les glaces et de les dégager de ces endroits souvent
problématiques lors de l’écoulement des eaux, ces dernières en provenance des
ruisseaux des terres situées plus au nord; la vigilance et la compétence des
employés municipaux ainsi que la machinerie plus spécialisée sont d’autres
points importants pour lutter contre la possibilité de toute inondation.
Mais dans le passé, surtout dans les
années 1950, 1960 et 1970, des périodes pendant lesquelles plusieurs saisons
hivernales voyaient apparaître des accumulations exceptionnelles de neige sur
notre territoire, la fonte de ces montagnes blanches de flocons entassés
devenait rapidement un danger pour la hausse presque instantanée de chaque
rivière, soit la Grande rivière Yamachiche et la
Petite rivière Yamachiche. Toute pluie diluvienne se
mêlant à cette fonte accélérait le processus du gonflement de la « grande
rivière », laquelle était la première à sortir de son lit, pour voir ses
eaux traverser les champs par les ruisseaux entre le Canton Nord et l’actuel
boulevard Duchesne (anciennement chemin Saint-Jacques) et envahir la rue Saint-Jacques
du temps, ce en face de la rue Sainte-Victoire (près de la caserne de
pompiers); aussi, les eaux s’emparaient de la rue Saint-Jean (aujourd’hui, le
boulevard Duchesne), entre la voie ferrée et la rue principale, soit
Sainte-Anne, près du pont de la « petite rivière » et du ruisseau
Langevin longeant la Saint-Jean du temps.
Lorsque les glaces bloquaient sous le
pont, ça augmentait les risques d’inondation et parfois, la rue Saint-Pierre,
soit l’ancien nom de la rue Nérée-Beauchemin, se trouvait elle aussi sous
l’eau, surtout dans le secteur de la voie ferrée (rue de la Gare), tellement
que la circulation était très difficile en provenance de Shawinigan. Un autre
endroit où l’eau se ramassait et empêchait quelquefois le trafic de passer, se
situait en bas du pont de la rue Saint-Georges, soit la rue de la Fabrique,
entre le cimetière et l’ancien Hospice Sainte-Anne (devenant le Foyer
Ernest-Jacob et maintenant la maison pour personnes âgées); ces problèmes
duraient un jour ou deux, tout au plus. Heureusement, la rue Saint-Georges
(celle où j’habitais) elle-même n’a jamais été menacée par l’eau,
substantiellement plus élevée que celles du « village », méritant par
la même occasion le surnom de «la côte ».
Il est à noter qu’aux alentours des
années 2000, un tel phénomène d’inondation se produisit en automne, soit vers
le 10 novembre, lorsque deux jours de pluies diluviennes et des plus
continuelles ont fait déborder les rivières, pour ensuite voir les eaux envahir
la rue Sainte-Anne, en avant du restaurant Le Minois; les autos devaient
ralentir en face de ce commerce afin que les vagues de l’eau de la rue soient
des plus basses, parce que dans le cas contraire, certaines venaient mourir
infailliblement sur le plancher du restaurant : sans farces, le livreur
faisait lui-même la circulation!
La première semaine du mois de mai 2011
réservait une très grande surprise aux citoyens de Yamachiche,
car le fleuve Saint-Laurent a vu son niveau d’eau augmenter considérablement
pour atteindre le seuil critique d’une crue de fin de mars ou de début d’avril.
En effet, le temps plus froid qu’à l’habitude en avril, combiné avec des neiges
abondantes en montagnes pendant l’hiver, lors de l’arrivée de mai, ont vu ces
deux facteurs produire une fonte rapide de cette fameuse neige, laquelle,
rendue en eau, a envahi tous les affluents du Saint-Laurent et du lac
Saint-Pierre, faisant déborder plusieurs de ces derniers, notamment dans le
Haut-Richelieu, en Mauricie (Louiseville et
Maskinongé), dans la région de Québec et en Gaspésie; ce phénomène de crue en
mai, normalement aux premiers jours d’avril et jamais survenu de mon vivant (au
moins depuis 1945), était heureusement
exempt de toutes glaces à cette période tardive. Dans l’avenir, il est à espérer
que de tels inconvénients naturels causés par l’eau ne se reproduiront plus, ce
pour le plus grand bien de tous: il y a assez de problèmes comme çà!