Rêves magiques d’oiseaux 26
L’OISEAU QUI DORT
Quittant un sentier boisé, je suis
devant un paysage hivernal, dans un vaste espace à l’ambiance de cabane à
sucre; c’est exactement la première impression qui me vient à l’esprit de ma
perceptible présence remarquée par les gens sur les lieux, car six individus
sont assis à deux tables de pique-nique et sirotent une quelconque boisson,
pendant que quelques autres personnes circulent près d’eux. À proximité de ces
gens, une bâtisse en bois rond m’attire, mais dès cette constatation, un arbre
à deux troncs, à quelques mètres de celle-ci, héberge un oiseau de la dimension
d’un Geai bleu et je crois identifier un Moqueur polyglotte; il est posé sur
l’un des troncs, à la fourche, avec la tête appuyée sur l’autre et ce, à peine
à deux mètres du sol. Mais en approchant davantage de cet oiseau, je réalise
que c’est plutôt une Pie-grièche migratrice, laquelle semble dormir.
Dès cet instant, je me précipite vers
la cabane, tout en bousculant un jeune homme, et ce, afin de signaler ma
découverte à quatre observateurs d’oiseaux, eux aussi, assis à une table de cet
établissement au profil d’un centre de ravitaillement pour les usagers, avec un
comptoir et des produits pour une consommation rapide, à l’arrière. En
apprenant la nouvelle, les ornithologues amateurs me suivent et repèrent
rapidement le spécimen, lequel est toujours au repos, vers la base de l’érable;
alors, je risque de l’approcher et au grand étonnement de nous tous, cette
Pie-grièche migratrice ose à peine relever la tête pour nous regarder avec ses
yeux mi-clos et pour, immédiatement, reposer celle-ci sur son appui, soit le
tronc d’arbre parallèle.
Un observateur tente une manœuvre assez
risquée, soit de la flatter et à notre grande satisfaction, elle accepte ce
geste, lequel est fait dans la douceur et avec toutes les précautions
nécessaires. Malgré cette situation inhabituelle, émanant du monde des oiseaux,
l’achalandage du site nous ignore totalement, comme si nous n’étions tout
simplement pas là!, vraiment spécial. Spécial aussi, dû à la pie-grièche qui
est d’un calme olympien dans sa sieste journalière, laquelle est réchauffée par
la présence d’un soleil rayonnant.
Ce songe de la nuit 2009 apporte un
baume très bien accueilli par votre humble serviteur, à cette période de
l’année où la froidure prédomine, car parfois, le moral est vraiment secoué!