AILE BRISÉE

 

               Aujourd’hui, soit un matin de printemps comme les autres, le goût d’une séance d’ornithologie me prends et je succombe à cet envie en m’orientant vers ma barque, à l’arrière de chez moi et ce, afin d’emprunter les eaux calmes de la rivière et aboutir à l’embouchure de celle-ci, un lieu de prédilection pour les oiseaux de tout genre; mais un événement imprévu se pointe à la descente du sentier menant à la chaloupe, car sur la rive de mon terrain ombragé, une Oie des neiges s’y promène et mal en point, en plus, avec, probablement une aile brisé, laquelle est pendante lors de ses déplacements.

 

               Après quelques minutes d’évaluation de l’état de cette oie, je pars quand même, quitte à prendre une quelconque décision à mon retour, si elle est encore dans les parages. À la suite d’une période de reconnaissance intéressante, mais sans plus, je reviens à la maison et dès mon accostage au quai, l’Oie des neiges me regarde, du haut de la côte; alors, je gravis lentement les marches, ce, pour ne pas l’effaroucher et elle s’éloigne à peine de quelques mètres, lorsque je me présente près d’elle : j’entre au domicile et je me demande quoi faire!

 

               Je ressors presque aussitôt, afin de réévaluer son cas, mais ce n’est plus nécessaire pour l’instant, car elle marche à une cadence accélérée à la cour arrière du voisin, près de la végétation de la rivière. Le lendemain, un autre voisin m’annonce qu’il l’a capturée, pour ensuite l’apporter chez un éleveur d’oiseaux exotiques, lequel est habitué à traiter de telles blessures et , je présume, que dès sa guérison, elle sera remise en liberté et ce, en pleine nature : donc, le dossier est clos.

 

 

 

 

CROUPION JAUNE MON ŒIL!

 

               En circulant en vélo, dans la fameuse route gravelée La Bezotte (aujourd’hui Gélinas), lors de mon retour de la Pointe-Yamachiche, je vois voler dans les herbes desséchées, ce, près d’un champ de maïs aux tiges et aux feuilles jaunies par la température des nuits froides, deux parulines qui m’apparaissent, à coup sûr, être des Parulines à croupion jaune, puisque la migration d’automne est chose du passé depuis quelques jours.

 

                Je vérifie quand même, en ajustant mes jumelles sur les deux oiseaux en question, pour ne pas trouver le croupion jaune si caractéristique de l’espèce, mais plutôt détecter des sous-caudales jaunes et ce, même si le reste du corps des deux individus possède l’apparence de femelles à croupion jaune, j’ai la quasi certitude que ça correspond à deux Parulines à couronne rousse, race de l’Ouest (à l’automne), ce qui explique leur sourcil blanc et porte à confusion avec la Paruline à croupion jaune; mon fameux Guide des Oiseaux de l’Amérique du Nord atteste cette observation, mais je suis très étonné du trajet qu’elles ont dû faire, car l’Ouest du Canada, ce n’est pas à la porte!

 

                Depuis cette observation, même si cette race de la Paruline à couronne rousse est moins abondante au Québec, j’ai constaté qu’elle est moins rare que je le pensais, car elle est recensée à chaque année, à Yamachiche.