COMMENT TROUVER UNE RARETÉ?

Il est très facile de répondre à cette question, car il n’y a aucuns moyens possibles pour arriver à un tel résultat face aux problématiques suivantes : le lieu, le jour et le plus important, l’espèce; donc, c’est impossible. Ça pourrait se terminer ainsi et on serait dans la vérité, du moins, dans une des vérités car il y a fort heureusement une autre manière d’aborder ce sujet très intéressant.

S’il est impossible de trouver une rareté parce que c’est vraiment très aléatoire, par contre, il y a certains comportements que tout observateur(trice) d’oiseaux digne de ce nom peut appliquer et c’est à l’un d’eux que va surgir le phénomène aviaire tant espérer, sans pour autant choisir l’espèce : on ne peut pas tout avoir! Par contre, le jour et le lieu vous resteront toujours inconnus, augmentant la surprise et la valeur de votre oiseau exceptionnel. Maintenant, voici quelques-uns de mes trucs afin d’arriver à vos fins.

Le premier et non le moindre, d’autant plus qu’il est le plus facile, est d’observer le plus souvent possible, augmentant ainsi les chances. Une autre stratégie assez simple est de fréquenter le plus d’endroits possibles, ce qui permet de découvrir des nouvelles espèces et parfois, sur l’un de ceux-ci, une rareté convoitée par tous. En devenant membre d’un club d’ornithologie, vous ajoutez une corde très importante à votre arc, car vous profitez de l’expérience de plusieurs ornithologues amateurs, lesquels connaissent déjà les bons sites d’observations; parallèlement aux sorties d’un club, il ne faut pas négliger la possibilité de s’informer sur Internet en consultant les sites spécialisés sur les oiseaux rares et inusités. La tenue de statistiques d’observations journalières et annuelles aident à orienter nos recherches des espèces, lesquelles sont assez fidèles concernant les sites et les dates de passage; à ces occasions, parfois, une rareté se mêle aux habitués.

Pour réellement avoir l’individu ailé rêvé dans vos jumelles, les prochains moyens utilisés demandent un peu plus d’efforts, mais c’est le prix à payer, sans pour autant très souvent en retirer tous les profits souhaités. Le premier est de sortir des sentiers battus en visitant l’intérieur des boisés, en explorant les champs broussailleux, en marchant sur les rivages de lacs et sur les bords de rivières (parfois vaseux), en s’éloignant des rives en embarcation et en scrutant chaque route, chaque arbre et chaque buisson. Ce sont toutes des tactiques qui peuvent mener à la perle rare et si l’on veut encore approcher plus près du nirvana ornithologique, c’est l’étape ultime à effectuer dans les démarches qui vont suivre, comme observer à la pluie battante (même si l’on n’est pas adéquatement vêtu), comme se faire geler dans des températures glaciales presque intolérables, comme ramper dans des fourrés denses et en ressortir éraflé, comme se faire griller tel un poulet dans des jours estivaux des plus torrides et comme enjamber ou traverser des cours d’eau en se mouillant à coup sûr.

Comme l’on peut le constater, dans toute cette pléiade de moyens à notre disposition, les chances sont excellentes de découvrir quelques-uns de nos fantasmes aviaires et ainsi, nous les rendre réels. Si l’on est un(e) passionné(e) des oiseaux, le pourcentage de réussite est encore plus élevé, devant la hargne déployée pour arriver aux fins envisagés, car les heures ne sont pas comptées; et si l’observateur(trice) est un(e) retraité(e) et en plus, célibataire, alors là, il(elle) a toutes les raisons du monde d’explorer toutes les avenues mentionnées ci-haut et ainsi, obtenir de fantastiques résultats en recensant plusieurs spécimens rares, inusités et exceptionnels. En terminant, dans toutes ces façons d’observer, la qualité principale pour être satisfait à chacune des séances de repérage est la patience; sans cette patience, il est possible de passer à côté d’une rareté, ce qui est toujours navrant. Bonne chance à tous.