DISPARITION DU LAC SAINT-PIERRE?

Plusieurs se posent la question à savoir si le lac Saint-Pierre va disparaître un jour?

Une étude réalisée en 2008 par l’Université de Montréal a tenté de répondre à cette interrogation en y apportant une conclusion contenant des prévisions pessimistes pour ce lac traversé par le fleuve Saint-Laurent.

Le réchauffement climatique est le début d’un processus plus ou moins long pour la baisse du fleuve Saint-Laurent, occasionnant un apport accru de sédiments en provenance de toutes les rivières se jetant dans celui-ci, ce, causé par l’érosion des rives de ces affluents; ces sédiments risquent d’ensabler le lac Saint-Pierre, lequel est déjà mal-en-point, ainsi que la voie maritime en son centre. Même si les océans et les mers vont voir leur volume d’eau augmenter, ce ne sera pas le cas pour le Saint-Laurent car, dépendant des Grands Lacs, ces derniers vont s’abaisser devant le réchauffement de la planète et il (le fleuve) va automatiquement en subir les contre-coups.

Le chercheur Patrick Verharr a retenu deux hypothèses quant à la baisse du niveau du Saint-Laurent : soit 1 cm par année entre 2010 et 2100 ou soit une chute brusque de 50 cm autour de 2040; le lac Saint-Pierre serait touché dans les deux cas.

Tous les sédiments transportés par les rivières vont aboutir dans le fleuve et la voie maritime, ainsi qu’au lac Saint-Pierre, ce qui sera un impact majeur des plus néfastes. Le dragage du canal de la voie maritime, dans les années 1950, avait entraîné un abaissement du niveau du lac Saint-Pierre de 50 cm; un prochain dragage pourrait être catastrophique en le faisant complètement disparaître pour voir seulement la présence du canal du fleuve Saint-Laurent, à 4 ou 5 kilomètres des rives actuelles, du sable entre les deux ou, au mieux, sur cette même distance, quelques centimètres d’eau seulement. La conséquence directe d’un tel état de fait serait la disparition complète de la « petite baie » et de la « grande baie », à la hauteur de Yamachiche; la seule période de l’année pendant laquelle il pourrait avoir un peu d’eau à ces deux endroits serait celle du printemps et ce, pas à chaque année.

La végétation prendrait le dessus dans ces lieux, pour voir éventuellement des arbustes et ensuite des arbres s’y implanter; ce nouvel environnement influencerait sûrement les espèces, tant au niveau de la flore, de la faune piscicole et de la faune ailée. Pour les oiseaux, certaines espèces bouderaient ces endroits (la preuve en est déjà faite avec les changements environnementaux des deux dernières décennies à la pointe Yamachiche et à la Petite rivière Yamachiche); par contre, peut-être que quelques nouvelles espèces pourraient adopter ces sites modifiés.

La seule consolation, dans mon cas, est que je ne serai pas de ce monde pour voir cette situation désolante; il est à espérer que ces prédictions vont tarder à se réaliser, ce, pour les futures générations, lesquelles devraient aussi avoir droit aux mêmes avantages que nous au niveau de leurs loisirs de plein air.