LA VOYAGEUSE

En début de décembre, avec le sol recouvert d’une première neige assez abondante, je me risque à traverser les deux voies de l’autoroute 40 et ce, afin de me rendre au lac Saint-Pierre par les champs en bordure de la Petite rivière Yamachiche.

L’aller se déroule assez bien dans cette neige, moins encombrante que mon anticipation concernant mes enjambées et je suis ravi de me retrouver à mon but, soit à la fin du cours d’eau, encore libre des glaces. Avec la « petite anse » partiellement gelée, je peux encore facilement retracer quelques Garrots à œil d’or et quelques Grands Harles, ceux-ci accompagnés de Goélands marins et de Goélands à bec cerclé; le lieu, n’étant pas très riche en espèces, mon séjour est vite terminé et je retourne sur mes pas.

Marchant rapidement tout en tendant l’oreille, un bruit de cris de bruant se fait entendre au bas de la côte de la rivière dans des broussailles, sans pour autant trouver l’oiseau après quelques minutes de recherches. À ce moment, en scrutant le firmament à l’arrière, un rapace, en provenance de l’est, plane en passant au-dessus de moi et j’ai la chance d’identifier une Petite Buse, de forme sombre, venant probablement du sud-ouest du Canada, laquelle poursuit son vol vers l’ouest, soit vers Louiseville.

Brève observation, mais d’une qualité exceptionnelle, dû à la relative rareté de cette race et surtout, dû à son apparition inusité dans l’est, soit au Québec et à Yamachiche, par surcroît; le parfait bonheur, quoi!

 

 

BONNE INTUITION

À la fin du mois d’août, période idéale pour observer une Grande Aigrette (si elle daigne passer dans les parages), à chaque jour et ce, sans exceptions, je me rends à l’embouchure des deux rivières de ma localité (Yamachiche), soit au lac Saint-Pierre, pour ne pas rater une possible venue de celle-ci.

Aujourd’hui, il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors, avec ce ciel sombre et très bas, lequel laisse tomber une pluie continue et pour ajouter à cette température maussade, une légère brume envahit l’air; malgré cela, je me dirige à l’extrémité de la Petite rivière Yamachiche en embarcation-moteur et je repère à l’autre cours d’eau (la Grande rivière Yamachiche), un grand oiseau blanc, lequel est trop loin pour être identifier. Alors, je vais à mon autre barque (car il n’y a pas assez d’eau pour entrer dans le lac) afin de ramer vers cet oiseau et ce, dans cette pluie qui est devenue torrentielle, car je veux absolument connaître l’espèce actuellement présente en ce lieu.

Rendu assez près de mon but, complètement détrempé, j’essuie les lentilles de mes jumelles et je réussis enfin à recenser cet échassier qui répond effectivement à une Grande Aigrette, laquelle n’était que de passage en ce jour pluvieux, d’autant plus que ça deviendra la seule occasion de l’année obtenue pour l’admirer, n’étant plus revue par la suite; ça valait bien une longue douche d’eau, heureusement un peu chaude.