LES PETITS FRUITS SAUVAGES

Même si les petits fruits sauvages comestibles sont toujours aussi populaires, il est de plus en plus difficile d’en trouver avec les monocultures continuellement en expansion. Dans les années 1950, comme l’argent était beaucoup plus rare qu’aujourd’hui, plusieurs personnes attendaient impatiemment l’arrivée de l’été et ce, afin de récolter tous les fruits possibles que la nature daignait leur donner au fil des semaines; par contre, on peut encore se permettre de savourer ces petits trésors alimentaires si l’on a la patience de les chercher et surtout, la patience de les cueillir.

La plus recherchée et la plus abondante de ces baies est la légendaire petite fraise des champs, laquelle envahit la majorité des prairies de foin et laquelle est assez délicate à ramasser, conséquence de sa texture moelleuse et juteuse; la région du lac St-Pierre est des plus propices pour cette plante fruitière. Un autre fruit populaire est le bleuet sauvage, lequel est de plus en plus rare sur le territoire de Yamachiche, d’autant plus qu’il n’a jamais été abondant; maintenant, il faut trouver un champ à l’orée d’un boisé, lequel a eu la visite du feu, et ce, afin de découvrir des plants de ce délicieux fruit bleu, à la saveur unique.

Le cenellier, appelé aubépine au Québec, possède des fruits rouges bien appréciés par plusieurs, mais il est assez difficile de cueillir ces cenelles, aubépines ou « culons » (familièrement baptisés ainsi par certains) d’une bonne qualité, parce que la chair consistante presque orangée de chacun d’eux est très souvent attaquée par un parasite qui le rend véreux; lorsque l’on réussit à en repérer quelques-uns qui sont intacts, c’est vraiment un coup de chance.

Un petit fruit qui est un peu moins connu, mais lequel est aimé par une bonne partie de la population, correspond au sureau noir, avec ses nombreuses petites grappes de mini-fruits rouge vin ou noirs, lesquelles sont rassemblées sur les tiges d’un arbrisseau; cet aliment fruité sert très bien les papilles avec son goût un peu surette et gare à celui qui va abuser, car il peut devenir un peu enivré!, d’autant plus que ce sureau noir sert aussi à faire du vin. En parlant du vin, le raisin sauvage est un autre fruit prisé pour sa propriété de fournir une sorte de vin artisanal, encore meilleur après le passage de quelques gelées d’automne, sans oublier l’éternel cerisier sauvage qui produit des drupes rouges plutôt pâteuses au goût, mais idéales pour la fabrication d’une boisson avinée.

Malheureusement peu répandues, deux baies dans la famille des ronces, se côtoyant très souvent aux voies ferrées ou près des fossés de certains prés à foin, sont un délice pour tout palais digne de ce nom et se nomment respectivement la mûre sauvage et la plaquebière, cette dernière aussi appelée chicoutée par les amérindiens (l’une est noire et l’autre, rouge), toutes deux ayant une texture ferme et ressemblant étrangement à la framboise cultivée dans la forme; concernant cette dernière espèce de fruit, il y a la framboise sauvage, laquelle est plus petite et beaucoup plus fragile, n’enlevant en rien à l’excellence de son goût.

Une plante moins connue est le cassis d’Amérique et possède des fruits d’un rouge-noir luisant, au cachet particulier lors de la mise en bouche. Il y a encore plusieurs autres espèces de petits fruits sauvages dans la nature, mais le but principal de ce texte est de simplement faire connaître les plus recherchées et les plus appréciées lors de la consommation. Espérant que ledit but a été atteint pour votre plus grande satisfaction.