Le plus commun et le plus abondant de ces oiseaux aquatiques est le Canard colvert, lequel est très visible avec sa majestueuse tête d’un vert chatoyant et sa poitrine marron, soit deux éléments qui tranchent avec ses côtés d’un blanc immaculé; son bec jaune ajoute à sa beauté et en fait un séducteur dans le monde aviaire. Le second canard en est un des plus élégants, car c’est le Canard pilet, avec un cou blanc neige, ce blanc s’étendant en pointe jusqu’à la base de la tête élancée qui est d’un brun chocolat; cette merveille des eaux douces paraît encore plus longiligne grâce à sa longue queue noire et effilée : il faut le voir pour instantanément l’apprécier.

Pour le troisième spécimen, c’est un petit barboteur aux couleurs magnifiques, lequel est recherché par certains chasseurs et qui font naturaliser ( empailler ) ce canard lorsqu’ils en tuent un; c’est naturellement la splendide Sarcelle d’hiver ( anciennement la Sarcelle à ailes vertes ), avec sa tête marron et sa large bande verte à l’arrière de l’œil, laquelle bande est traversée par une ligne blanche : à ne pas manquer. Le quatrième sujet est un membre de la famille des barboteurs et ébloui à sa façon; c’est le Canard souchet, avec son original bec spatulé très allongé. Comme le Canard colvert, sa tête est verte et sa poitrine est blanche, mais ses flancs sont marron : il est très facile à repérer.

À première vue, la cinquième espèce ne frappe nullement l’œil, mais la coiffe blanche, la tête grise pointillée, la bande verte assez large derrière l’œil, le petit bec, et la poitrine d’un rose gomme ( cette couleur se prolongeant jusqu’aux flancs ), forment un ensemble harmonieux qui accapare immanquablement l’attention : ce canard s’appelle le Canard d’Amérique et il magnétise à tout coup!

Un canard très branché est le sixième sur cette liste de merveilles sur l’onde et celui-ci en est toute une, car c’est le Canard branchu, lequel fait son nid dans une cavité d’un arbre, près de l’eau. Il a une large partie rouge au bec et une magnifique huppe verte à la tête, laquelle huppe s’allonge au-dessus du dos, tout en ayant un œil vif, rouge; le cou blanc, qui tranche avec la poitrine marron et les flancs jaune or, sans omettre les autres couleurs réparties sur son corps, en fait un oiseau incomparable ayant pu, sans difficultés, être modèle pour un tableau du célèbre peintre Picasso ( comme le Canard mandarin, d’ailleurs ).

Le septième et dernier élu est un plongeur particulier, car il niche lui aussi dans un trou d’arbre en forêt et il arrive en automne sur le lac St-Pierre afin d’hiverner sur d’autres lacs en eaux libres. Le Garrot à œil d’or, puisqu’il est question de lui, possède une tête verdâtre, avec un rond blanc très voyant entre le petit œil jaune et le bec; la poitrine, les flancs et les scapulaires formés de plusieurs bandes au dos sont tous d’une blancheur saisissante : ce canard est très démonstratif en période nuptiale.

Au printemps, ces sept merveilles de l’onde sont toujours visibles dans la "petite baie" Yamachiche et il n’en tient qu’à chacun de nous à apprécier leur présence, souvent dans les environs de l’un des deux belvédères de la passerelle du boisé, à l’extrémité de cette baie.