RÊVES MAGIQUES D’OISEAUX 14

 

L’ULTIME TENTATIVE

    À l’heure de l’aurore du 23 novembre 2008, le songe, qui vient à peine de débuter dans ma tête, est très nébuleux et mon inconscient ne parvient pas à en retenir son essence; tout de même, je réussis à me souvenir que, d’un lieu non identifié, je dois quitter quelques personnes car il faut que je me rende à la pointe Yamachiche et ce, avant la noirceur.

    Immédiatement projeté dans l’environnement de cette pointe, laquelle commence déjà à s’assombrir, résultat du lent retrait du soleil et actuellement presque terminé, je me trouve devant une situation très inhabituelle. En effet, j’aperçois une femme aux cheveux longs et d’un jais remarquable, au corps recouvert d’un ample manteau noir, lequel vêtement met, en ce moment, une ambiance lugubre sur le site; à genoux, elle semble supplier un être vivant à réagir et dans des gestes d’impuissance, elle se lève tout en se retournant. Dès que cette Samaritaine de la plage me repère, elle me communique rapidement son désarroi face à un problème insoluble, selon cette dernière car, par tous les moyens possibles, elle essaie de nourrir un Pygargue à tête blanche, lequel est très mal en point et près du trépas s’il continue de refuser de manger, comme il le fait présentement.

    Tout en m’accompagnant à son chevet, elle demeure quelque peu à l’arrière et je m’agenouille devant cet impressionnant rapace, rendu extrêmement vulnérable parce qu’il est enfoncé dans le sol et qu’il a les ailes étendues sur celui-ci, tout en regardant à peine la source de vie qui se trouve devant ses yeux mi-clos, lesquels sont habituellement des plus perçants. Ce repas qui l’aiderait à reprendre des forces est une Gélinotte huppée, préalablement déplumée et éventrée par ma compagne du moment, mais le pygargue continue à l’ignorer complètement.

    C’est à cet instant que l’ultime tentative pour le sauver est faite de ma part, soit de lui ordonner de s’alimenter en criant fortement et surtout, en le fixant directement dans les yeux tout en me projetant la tête vers lui, déjà bien appuyé sur le sol avec mes mains; surpris, l’oiseau blessé ou malade lance un long cri sifflé et strident, et je lui réponds de la même façon pour, aussitôt, le voir piquer son bec fort dans la poitrine de la gélinotte et en retirer quelques tripailles : il venait de décider de vivre!

    Déjà au rendez-vous, le réveil permet de me remémorer ce rêve intéressant.