UN HAMEÇON MEURTRIER?

 

Juste avant l’heure du souper, par une température idéale de mi-juillet et ce, à la Pointe Yamachiche, je dépose doucement ma bicyclette par terre, comme d’habitude, et je m’avance à pas feutrés vers la plage, lieu de rassemblement des oiseaux de rivage. En passant près de la Grande rivière Yamachiche, je remarque un Goéland argenté, lequel est dans une drôle de position au centre de celle-ci, soit couché sur un monticule de sable formé par les courants.

Par tous les moyens à sa disposition, ce Goéland argenté tente de se défaire d’un filament de ligne à pêche qui est enroulé autour de sa patte droite et pire encore, l’hameçon est au bout et est accroché à son cou, la raison principale pour sa tête courbée vers le sol; après plusieurs essais en vain, il s’immobilise pour dormir. Quelques minutes plus tard, il recommence mais c’est inutile, car seulement une main secourable pourrait le sortir de ce sale drap! Ce ne sera pas moi, car je ne suis pas outillé pour couper l’œil de l’hameçon, afin de le retirer par l’avant. Le lendemain, lors de mon retour, le Goéland argenté est disparu!

A-t-il réussi à s’envoler pour aller échouer ailleurs ou, a-t-il été victime d’un prédateur, comme le renard et le coyote, car il n’y a aucune trace dans les parages, soit des plumes, ce qui est le cas lorsque c’est un rapace, tel le Faucon pèlerin? C’est le mystère complet.

 

 

 

 

LE CHAT À DEUX PATTES

 

À mes débuts comme observateur, par un matin du mois de mai, je m’aventure sur un territoire inconnu afin de découvrir des nouvelles espèces d’oiseaux et ainsi, les ajouter à ma liste à vie. Après avoir vu quelques sortes de parulines et de bruants, j’entends, à distance, des gémissements assez faibles ressemblant à des miaulements d’un jeune chat, lesquels émanent d’une haie de hart rouge; alors, j’approche très lentement de cette série d’arbustes alignés et lorsque je m’arrête, je commence à chercher ce fameux petit félin domestique, tellement bien camouflé.

Avec des jumelles adéquatement ajustées qui scrutent le sol de cet endroit pendant au moins cinq bonnes minutes, je me dis que c’est presque impossible qu’un chaton se rende de lui-même près du lac, éloigné de la circulation, et c’est à cet instant que je me rappelle d’avoir lu dans mon guide des oiseaux, qu’un de ceux-ci, du nom de Moqueur chat, imite parfaitement le miaulement du chat; peut-être que c’en est un, si je suis chanceux!

Eh bien oui, en reprenant mes recherches sur les branches inférieures, un Moqueur chat s’y faufile timidement, tout en lâchant de temps à autre, quelques cris plaintifs; je me réjouis de ce cadeau de printemps et je retourne à la maison avec un spécimen supplémentaire à mon actif.