ILS EN ARRACHENT!

 

                Un certain automne, près du lac Saint-Pierre, je circule dans le sentier tracé par les véhicules tout-terrain, ce, après la migration des parulines : donc, un calme relatif y règne, tout autant dans les arbres que dans les herbiers desséchés. Mais, soudainement, mes oreilles saisissent des bruits de déchirages à des intervalles plus ou moins espacés. Après quelques recherches sur les arbres des alentours, le coupable apparaît dans mes jumelles et c’est un pic avec un dos blanc, rayé de noir et avec une calotte jaune, très remarquable : il répond aux critères du Pic à dos rayé mâle et les sons entendus étaient la conséquence des morceaux arrachés de l’écorce des saules secs et à l’agonie.

               Deux ans plus tard, une autre espèce de pic, aux mêmes habitudes, cette fois en hiver, s’acharne  sur un saule, déjà assez dégarni de son écorce et il arrache, à qui mieux mieux, ce qui en reste, afin de trouver des larves, nourriture essentielle pour sa survie; ce pic, avec son dos tout noir, est facile à identifier et porte bien son nom de Pic à dos noir, une femelle, dû à l’absence de la tache jaune sur la tête. Autant le Pic à dos rayé que celui-ci, c’est peu commun  de les observer au lac Saint-Pierre et je suis chanceux de les avoir contemplés.

 

 

 

UNE POURSUITE INUTILE

               

N’ayant même pas le temps de m’asseoir que je voie déjà surgir par la fenêtre, un jeune merle et ce, à la vitesse de l’éclair, lequel vient de tourner le coin de la maison, en passant tout près de la seule mangeoire installée pour l’été et à ses trousses, juste derrière, un Faucon émérillon qui heurte  de son aile droite, cet obstacle, le ralentissant ( probablement trop concentré sur sa potentielle proie et aussi, peut-être aveuglé par le soleil );pas très loin, à la poursuite du faucon, la femelle Merle d’Amérique lançant des cris de panique : cette scène mouvementée se déroule en un temps tellement rapide  que j’en suis estomaqué!

               Le merle de l’année a réussi à se faufiler dans le sous-bois et à se cacher pendant que la mère chasse, toute énervée, le Faucon émérillon hors du territoire; elle a accompli son devoir de tout bon parent, soit de veiller sur la vie de sa progéniture.