PROBLÉMATIQUE DES DINDONS SAUVAGES 

 

Texte de Michel Bourassa        

                                                                                    

          L’espèce d’oiseau que représente le Dindon sauvage a été introduite à Yamachiche le 2 mars 2011, soit dans le haut du rang Grande-Rivière-Nord, ce par la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs; à ce moment, 23 individus ont été relâchés dans la nature, soit près de leurs éléments favoris constitués d’un boisé et de champs de maïs.

Photo : Michel Paprocki

Le but principal de cette action aviaire était pour la chasse contrôlée de l’espèce dans les années suivantes, ce qui a été fait avec sévérité après quelques saisons printanières d’interdiction. Dans la Mauricie, la chasse au Dindon sauvage a lieu au mois de mai de chaque année, avec un permis spécial permettant le prélèvement d’un seul dindon, soit mâle; en 2016, il était permis de prélever un deuxième spécimen mâle, mais à la rive opposée du lac Saint-Pierre du premier prélèvement, c’est-à-dire un à la rive nord et un à la rive sud. Les règlements de cette chasse peuvent avoir été modifiés depuis ce temps.

Si la chasse aux Dindons sauvages est de plus en plus populaire auprès des adeptes de cette nouvelle forme de chasse, laquelle exige de la stratégie devant le défi que demande l’approche de ce rusé gibier, ce même gibier qu’est le Dindon sauvage représente un tout autre défi pour les agriculteurs et les éleveurs de vaches laitières. En effet, devant la  capacité de reproduction de l’espèce, soit des couvées annuelles entre 10 et 12 jeunes poussins, la population sur le territoire de Yamachiche et de l’environnement immédiat a augmenté, pour voir l’espèce envahir tous les secteurs, même ceux qui ne l’étaient pas l’an dernier, en particulier le long du chemin Louis-Gatineau et les domiciles de Trois-Rivières-Ouest à proximité des champs, dont certains voient leur perron visité par certains dindons. Déjà, le rang des Garceau, le rang Saint-Nicolas, le rang Saint-Joseph, tous ceux des rivières de Yamachiche, Saint-Thomas-de-Caxton, Saint-Sévère et Saint-Barnabé-Nord, entre autres, étaient et continuent de plus en plus à être habités par le Dindon sauvage. Même si certains croient que la population de Dindons sauvages a explosé avec une surpopulation, un rapport du groupe ÉPOQ (Étude des populations des oiseaux du Québec) semble indiquer qu’il n’y a pas une si grande augmentation que l’on affirme car ce serait plutôt les groupes d’individus qui le seraient, mais avec moins de dindons dans chacun de ceux-ci!  

Photo : Yvon Masson

Les appréhensions des agriculteurs et des éleveurs concernent surtout la possibilité de propagation de maladies, lesquelles pourraient être transmises par les fientes de ces dindons, ces dits déchets organiques se retrouvant près des postes extérieurs des aliments pour les animaux, soit les cages de maïs et les ballots de foin (attaqués et souvent ouverts par les pattes des dindons) situés près des bâtiments de ferme. Les éleveurs de vaches laitières craignent notamment la mammite et la salmonellose comme infections. À tort ou à raison, les craintes existent et l’on devra les prendre sérieusement en considération par certaines études.

Dans l’avenir, la population de Dindons sauvages va continuer à augmenter et l’on devra y trouver une ou des solutions comme l’augmentation du prélèvement d’individus lors de la chasse printanière, l’effarouchement des troupeaux ou les captures de plusieurs dindons pour les transférer de région. Peut-être aussi qu’il ne sera pas nécessaire d’agir avec une stabilisation des différents troupeaux, ce pour diverses raisons (maladies, prélèvements supérieurs aux prévisions, entre autres).

Pendant ce temps, les observateurs d’oiseaux et les amants de la nature profitent amplement de cette nouvelle espèce aviaire dans nos parages, tout en espérant que la situation ne deviendra pas trop problématique pour nos pourvoyeurs en nourriture.