RUE HÉROUX

 

Le 13 juillet 1987, le conseil municipal désignait la nouvelle rue du secteur Terrasses Sainte-Anne du nom de rue Héroux:

  • ..."Considérant le fait que notre conseil municipal désire honorer l'une des belles familles de chez nous en lui donnant le nom de rue Héroux;

    Considérant le fait que l'on retrouve plusieurs membres de la famille Héroux dans l'histoire de la communauté d'Yamachiche, entre autres:

  • Jean Hérou (1651-1687, sa mère était Marie Royer et son père s'appelait également Jean Hérou) est arrivé de Blonville-le-Bec, petit village de la Normandie (France) qui porte aujourd'hui le nom de Blonville-sur-Mer puisque situé sur les rives de la Manche (référez-vous à Calvados, le département de Normandie, pour retrouver dans un atlas ou un dictionnaire l'emplacement de cette communauté).

    Le généalogiste François-Sévère Desaulniers indique Héroux-Bourgainville alors que l'Association des Familles Héroux écrit HÉROU.

    Ce serait aux environs de 1670 que Jean Hérou, ancêtre de tous les Héroux d'Amérique, quitte sa terre natale pour tenter l'aventure en Nouvelle-France.

    À son arrivée en Amérique, Jean Hérou s'établit à Trois-Rivières, et ce, avant décembre 1673, puisque le 13 du même mois il paraphe son contrat de mariage devant le notaire Séverin Ameau. Le 2 février suivant, il unira sa destinée à celle de Jeanne Pépin, dit Tranchemontagne, la fille de Guillaume et Jeanne Méchin.

    Le couple Héroux-Pépin donnera naissance à 6 enfants: Pierre, Marie-Marthe, Marie-Jeanne, Jean-François, Élisabeth et Jean. Ce dernier naîtra près de 4 mois après le décès de son père, survenu le 30 novembre 1687 à l'âge de 36 ans. Les milliers de Héroux disséminés partout en Amérique du Nord descendent tous de ce Pierre (1675-1750) qui était établi à Trois-Rivières et ne porte que le nom de Héroux. Pierre épousera le 24 janvier 1701 à Trois-Rivières, Marie-Françoise Benoist dit Laforest, fille de Gabriel et Anne Guédon. Le couple donnera naissance à 12 enfants (7 garçons et 5 filles). Pierre, Jean-Baptiste, Jacques et Étienne se marieront et perpétueront le nom des HÉROUX.

    Le fils de celui-ci, un autre Pierre (1702-1750) est le premier Héroux à s'établir à Yamachiche. Remarquez encore l'année des décès, le papa Pierre a été enterré le 18 janvier et le fils Pierre le 24 janvier.

    On évalue aujourd'hui à 10 000 le nombre de Héroux établis dans toutes les provinces canadiennes et dans la plupart des États américains.

    Un pionnier fondateur

    C'est donc ce Pierre Héroux (le fils) qui est considéré comme l'un des 12 pionniers fondateurs de la communauté d'Yamachiche.

    Un Grand Voyer

    Le Grand Voyer auquel fait référence le conseil municipal est le colonel Pierre-Joseph Héroux (1770-1853). Il était l'un des leaders de sa communauté, réglait les différends entre voisins puisque le Grand Voyer est chargé de la surveillance des travaux routiers et des ponts, en plus d'assumer le rôle de "policier" dans sa communauté.

    5 élus municipaux

    Effectivement, Georges-Félix Héroux aura été le premier maire (1887-1899) du village qui s'est séparé de la Paroisse Sainte-Anne d'Yamachiche le 5 avril 1887.

    Deux Héroux le secondèrent à titre de conseillers municipaux à la fin de son terme à la mairie:

    Pierre-Joseph (1896-1899, fils de Héli-Léonard qui a été maire de la Paroisse)

    Victor (1896-1899, fils de Joseph et donc neveu de Georges-Félix)

    Son successeur à la mairie fut nul autre que son fils Arthur (1899-1900) qui poursuivit son implication comme élu à titre de conseiller municipal de 1900 à 1902, poste qu'il occupa à nouveau de 1910 à 1912.

    Aimé Héroux fut également conseiller municipal de 1903 à 1906.

    La famille Héroux n'aura pas fait que construire des résidences à Yamachiche, elle se sera impliquée à répondre aux besoins de ces nouveaux arrivants, en s'assurant de leur donner les services communautaires d'une municipalité, une implication bien différente de ces promoteurs modernes qui bâtissent des quartiers domiciliaires et laissent leurs clients en conflits avec les administrations municipales...

    Vous comprendrez que la résolution du 13 juillet 1987 citée au début était celle du conseil municipal du Village. En ce qui concerne la Paroisse, deux autres Héroux se distingueront à la mairie:

    La Boutique des Héroux

    Nous accueillons à l'occasion à l'hôtel de ville des étudiants qui, dans le cadre de leurs études spécialisées, entreprennent des recherches et produisent des études sur des sujets touchant la municipalité d'Yamachiche.

  • L'emplacement de cet ancien atelier de menuiserie correspond aux lots 741 et 742 d'Yamachiche. Il est situé près de la boucle de la petite rivière Yamachiche, celle-ci débouchant dans le lac Saint-Pierre. Le choix de l'établissement de l'atelier a d'ailleurs été guidé par cet avantage pour la circulation des marchandises.

    Les informations sur les bâtiments abondent. D'abord, les greffes de notaire présentent les mesures du terrain sur lequel était bâti l'atelier de menuiserie, soit trente pieds et six pouces de largeur à son front et quarante pieds et six pouces de largeur à sa profondeur, sur une profondeur de cent trente-deux pieds. L'atelier, d'apparence rustique, était décrit comme "(un) hangar (...) de bois à deux étages (...) muni d'un long tuyau noir qui excédait de plusieurs pieds la toiture de l'édifice". On note ainsi la présence d'un sifflet à vapeur. On peut donc conclure que c'est cette source d'énergie qui alimentait les machines de finition de bois, telles les scies rondes, les scies à ruban, les scies à chantourner, les raboteuses, les tour-à-bois, les sableuses, etc. On y fabriquait des portes, des chaises, des châssis, des moulures et d'autres pièces. Quant aux dimensions du bâtiment, mes informateurs m'ont assurée quelles correspondaient plus ou moins à celles de l'ensemble de logements situés à l'arrière de la maison Georges-Félix Héroux, sur le lot 742.

    L'atelier de menuiserie se situait en majeure partie sur le lot 742 du cadastre officiel d'enregistrement d'Yamachiche; l'autre partie seyait sur le lot 741. Il importe ici d'apporter quelques précisions. L'emplacement du site de l'ancien atelier est celui d'un ensemble de logements, dont il a été mention ci-dessus. L'atelier en question est délimité au nord par la rue Sainte-Anne, au sud par la petite rivière Yamachiche, du côté est par la Banque Nationale, elle-même sur le lot 741, et du côté ouest par le lot 743.

    En 1871, Joseph et Georges-Félix Héroux font l'achat d'une étendue de terrain, laquelle correspond aux lots 741 et 742 de la subdivision cadastrale actuelle. On sait aujourd'hui que le talent des frères Héroux, architectes, est à l'origine de leur réputation internationale de bâtisseurs d'églises. Ne travaillant pas seuls, les Héroux ont jusqu'à une trentaine d'ouvriers à leur service. Ils ont aussi une équipe de menuisiers et de maçons composée principalement de membres de la famille.

    Les Héroux font faillite en 1902. Mais en 1913, Arthur Héroux, fils de Georges-Félix transforme l'atelier en manufacture de fournaise: "La fournaise Brunelle Furnace cie" est fondée. En 1938, la concurrence et la crise de l'avant-guerre obligent la fermeture de l'entreprise.

    À la mort de Arthur Héroux, en 1953, les matériaux et outillages sont mis en vente. Quant à l'atelier, il est démoli en 1959. Les traces matérielles visibles ayant disparues, il pourrait cependant subsister des vestiges archéologiques enfouis dans le sol.

    Quant aux diverses successions, elles ne semblent pas avoir influencé l'évolution de l'atelier. En effet, le terrain sur lequel est érigé l'atelier ne devient la propriété de l'acquéreur du lot qu'après la disparition de la bâtisse.

    Le site de l'ancien atelier de menuiserie des frères Héroux présente un potentiel archéologique non négligeable, qu'on peut qualifier de fort. Par contre, une éventuelle fouille demanderait qu'on n'inspecte qu'une partie du site étant donné la présence de logements sur l'ancien emplacement de l'atelier: un handicap majeur freinerait donc la démarche archéologique.

    En définitive, cette étude potentielle archéologique présente un large intérêt qui déborde celui de la localité. Il faut se rappeler que les frères Héroux ont construit de nombreuses églises. Leur renommée fait d'eux des personnages importants dont il importe de connaître les réalisations, du moins dans notre province.

  • 2- Extrait de Yamachiche et son Histoire

  • L'historien J.-Alide Pellerin soupçonne que la boutique des Héroux à Yamachiche aux dires des vieux, existait en 1865. Très rustique dans son apparence, elle fut quand même une véritable ruche de travailleurs, puisque dans la cour, on a vu jusqu'à 900 000 pieds de bois. Ce qui démontre qu'on a dû travailler ferme pendant de longues années. Dans cette humble boutique, les frères Héroux ont tracé les plans, ont discuté les meilleurs moyens de réussite, dans la construction des églises; on les a même vus, ayant jusqu'à cinq églises en construction en même temps.

    Ruche d'abeilles laborieuses, cette boutique des Héroux fut aussi une pépinière d'architectes, de constructeurs renommés. On n'a pour s'en convaincre qu'à observer un peu les constructions du village d'Yamachiche, pour se rendre compte que ce village a été construit par des mains d'architectes de goût qui, pour la plupart, ont subi l'influence de l'école des Héroux. Et c'est ce qui fait de Yamachiche l'un des plus beaux villages de notre province, grâce aux architectes qui se sont plus à le faire régulier de ligne et de plan.

    Les deux frères Héroux, Joseph et Georges, ont tous deux fait leur apprentissage en architecture chez M. Alexis Milette, frère de Benoni et Michel Milette, tous deux architectes. Les frères Héroux furent les meilleurs élèves de ces maîtres renommés. Leur talent se fixa à la construction des églises, et leur société ne fut dissoute qu'à la mort, ou plutôt, non, car ils ne formaient pas de société, tout ce qu'ils avaient était du bien commun. Ils n'avaient pas besoin de comptabilité compliquée pour s'entendre entre eux, pas de contrat qui les liât l'un à l'autre, pas de comptes l'un pour l'autre. Tout se passait à l'amiable entre eux, et jamais on n'eût connaissance de discussions dans leurs relations. Ils vivaient ensemble et travaillaient à cette vieille boutique avec chacun leurs enfants.

    Parmi les enfants des familles Héroux qui ont pris part aux travaux de leurs pères, on peut citer les fils de Joseph Héroux: Victor était sculpteur, doreur; Omer faisait la comptabilité et le dessin; Joseph, fils, était architecte. Quant aux enfants de Georges-Félix, Albert avait la fonction de sculpteur et doreur; Edmond était employé à la construction proprement dite; Arthur devint comptable à la succession de son cousin, Omer.

    Les deux architectes Héroux firent un stage d'études à Rome sur les techniques de construction de dômes hémisphériques à base circulaire. Ils bâtirent 117 églises tant au Canada qu'aux États-Unis. Ils ont aimé la beauté de la maison de Dieu et ils ont mis à sa décoration le meilleur de leur intelligence et de leur coeur. Leur honnêteté proverbiale et leurs vastes connaissances, en architecture, leur ont valu une juste et enviable réputation.

    Le long tuyau noir, qui excédait de plusieurs pieds la toiture de l'édifice, indiquait que l'antique machinerie était actionnée par la force motrice de la vapeur. À cet effet, les personnes âgées se plaisent à rappeler le souvenir du sifflet à vapeur, appelé "criard", qui se faisait entendre six jours par semaine, à midi, pour signaler l'heure du dîner et, à une heure, pour avertir les employés de se remettre au travail. De plus, plusieurs d'entre elles insistent pour que nous fassions mention de la présence bizarre d'un doigt de main d'homme, conservé dans une bouteille d'alcool et ostensiblement exposé à la vue du personnel ouvrier. Ce doigt amputé, non identifié, provenait d'un accident produit par un bris de machine, sans qu'il y ait faute de la part du manoeuvre. Néanmoins, c'était, dit-on, une façon originale d'inciter à la prudence les opérateurs de machines et un moyen préventif contre les accidents.

  • Joseph et Georges-Félix Héroux

    Les deux frères étaient les deux garçons de Georges Héroux et d'Antoinette Bellemare. Ils ont eu un frère, décédé à l'âge de cinq ans, qu'ils n'ont jamais connu et trois soeurs.

    Les deux frères ont eu la particularité de se marier chacun deux fois et d'avoir des enfants avec chacune de leurs épouses.

    On a vu précédemment que Georges-Félix Héroux était le gendre du grand constructeur Alexis Milette.

    Dans l'Écho de Saint-Justin du 1 décembre 1923 on indique que ce n'est qu'après leur journée de 12 heures de travail manuel que leur maître, Alexis Milette, accordait à Georges-Félix et Joseph une leçon de deux heures de dessin ou d'architecture.

    Ce qui nous ramène sur la question de leur faillite

    Il est indiqué que c'est en 1871 que les deux frères ont acheté le terrain et l'historien J.-Alide Pellerin mentionne que les vieux prétendaient que la boutique était déjà en place en 1865. C'est que l'année 1865 sera fort importante dans l'histoire d'Yamachiche parce que l'inondation du Lac Saint-Pierre avait été tellement dévastatrice que même les plus irréductibles décidèrent d'abandonner les abords de la Grande Rivière Yamachiche (Grand Machiche) pour s'installer, au fil des années, aux abords de la Petite Rivière Yamachiche (Petite Machiche), autour de l'église. C'est d'ailleurs en cette année 1865 que les deux frères s'associent dans une entreprise de construction et de réparation d'édifices.

    L'activité commerciale sera désormais concentrée au Petit Machiche et les deux frères Héroux le réalisèrent plus que quiconque, d'autant plus que le rond-point de la rivière permettait aux chalands de charger et de transporter les matériaux à proximité de leur entreprise pour les expédier un peu partout au Québec et même au nord des États-Unis parce que le fleuve Saint-Laurent est la voie de communication du temps, véritable autoroute pouvant encore aujourd'hui vous mener partout.

    Cette ingénieuse partie de l'histoire d'Yamachiche aura été celle qui m'aura le plus fasciné.

    Pouvoir bénéficier d'une rivière est une chose, savoir l'utiliser à bon escient en est une autre.

    On aperçoit sur le plan cadastral de 1875 un genre de canal de déviation, formant une boucle, où les bateaux, des chalands, pouvaient tourner.

    On y avait aménagé des quais, tout comme à l'embouchure des rivières. Les activités économiques, notamment le transport du bois, des denrées agricoles et même des voyageurs, partaient de ce rond-point qui encerclait l'actuel foyer Ernest-Jacob pour descendre la Petite Rivière Yamachiche jusqu'au Lac Saint-Pierre.

    La boutique des Héroux était à quelques mètres de ce rond-point.

    Les meilleurs ouvriers locaux ne tardèrent pas à s'engager pour les frères Héroux dont le talent avait été reconnu par le curé Dorion qui leur avait confié le mandat de la construction de la nouvelle église d'Yamachiche en 1869.

    Toujours dans l'Écho de Saint-Justin du 1 décembre 1923, on indique que l'honnêteté des deux frères Héroux était leur marque de commerce. Lorsqu'ils signaient un contrat, ils en respectaient le prix même si le coût des matériaux avait augmenté entre temps, même si la difficulté du travail devait s'avérer plus grande. N'allez d'ailleurs pas croire qu'ils prenaient des raccourcis vers le plus facile car les frères Héroux étaient des perfectionnistes et comme ils travaillaient pour la maison de Dieu, ils n'ont jamais renoncé à un ouvrage parce qu'il leur en aurait coûté plus cher.

    Dans ce même journal, on rappelle que l'église de Sainte-Ursule était vouée à la démolition car tous les experts l'avaient condamnée puisqu'elle s'appuyait sur des pieux pourris avec le temps. C'est l'évêque qui intercéda auprès des frères Héroux pour sauver l'église et ceux-ci réussirent l'impossible en restaurant l'église de façon sécuritaire puisqu'elle est encore en place de nos jours.

    Joseph est né le 6 mars 1831 et Georges-Félix est né le 12 mai 1833. Georges-Félix est décédé le 8 mars 1901 et Joseph est décédé le 20 août 1901.

    Après leur décès, le maître de poste d'Yamachiche Arthur Descôteaux poursuit les héritiers des deux frères le 28 décembre 1901 pour un emprunt de 1 400 $ qui avait été contracté auprès de son épouse Julia Pellerin.

    Les héritiers des deux frères ne tardèrent pas à réaliser que la succession comprenait un outillage très spécialisé mais à peu près invendable et que l'héritage ne leur permettait que de rembourser qu'environ 20 % des dettes qui s'élevaient pour les deux frères à 14 012,88 $.

    Le procès prit fin le 4 février 1902 et exceptionnellement on permit à la succession de terminer les contrats suivants :

    Pour ces trois ouvrages, la succession devait recevoir un montant de 1 800 $. Le fils de Georges-Félix Héroux, l'avocat Joseph-Évariste George Héroux prit les choses en main et présenta la meilleure soumission, au montant de 8 760 $ pour réacheter les biens suivants :

    Le 5 avril 1902, l'avocat Joseph-Évariste George Héroux revend toutes les propriétés :

    •  
    • il vend à Hyacinthe Damien Bellemare la maison de Joseph Héroux
    1 705 $
    •  
    • il vend à l'épouse d'Arthur Héroux, Marie-Joséphine Laure Roy la maison de Georges-Félix Héroux
    1 700 $
    •  
    • il vend à Hyacinthe Damien Bellemare et Arthur Héroux la boutique et ses équipements $
    5 050 $
    •  
    • il vend à David Brisson la maison de l'emplacement entre Gérald Ricard et René Gélinas
    305 $

    Total :

    8 760 $

    Comme vous pouvez le constater, il a revendu pour 8 760 $ ce qu'il avait acheté pour 8 760 $.

    Vous le verrez plus loin, la famille Héroux continuera d'utiliser la boutique des deux frères Héroux.

    Pendant presque trois quarts de siècles la famille Héroux aura permis à une multitude d'ouvriers locaux de trouver un travail qui fera bien vivre leur famille, ce qui n'était pas évident à cette époque.

    De plus, ces ouvriers eurent la chance de se trouver un travail valorisant où ils pouvaient devenir de véritables maîtres grâce à la supervision des 2 frères Héroux, de véritables perfectionnistes.

    Arthur Héroux

    De 1913 à 1938, Arthur Héroux transformait l'ancienne boutique pour y établir une manufacture de fournaises, sous la raison sociale de "La Fournaise Brunelle Furnace".

    Ce type de fournaise avait été inventé par un Canadien-français. A.-S. Brunelle était établi aux États-Unis depuis 1893 lorsqu'il vint installer une succursale à Yamachiche où il demeura pendant environ quatre années pour initier Arthur Héroux aux travaux de montage et d'administration.

    C'était un système de chauffage alimenté au charbon ou à l'huile, conçu principalement pour chauffer les édifices publics. Munis à l'intérieur de tuyaux courbés à froid, ces deux types de fournaises produisaient la chaleur, au moyen de l'eau chaude ou de la vapeur. Il comportait une garantie contre toute explosion et autres grands avantages, tels que l'économie et la durée. Ses promoteurs l'annonçaient comme étant la "merveille du siècle".

    Bien que constituée en compagnie, cette usine de montage était reconnue la propriété d'Arthur Héroux. Elle a contribué à procurer de l'emploi à bon nombre de mécaniciens de cette localité pendant un quart de siècle. Les uns travaillaient à l'atelier de montage, les autres étaient préposés aux installations à domicile.

    Clovis Héroux

    Lorsqu'on évoque les grands personnages de l'histoire de la communauté d'Yamachiche, on sait que ces hommes du passé étaient des gens d'honneur, respectueux d'une morale, d'une façon de vivre qui tend à disparaître dans notre société moderne.

    J'ai eu l'occasion de connaître l'un de ces hommes, Clovis Héroux, à qui je faisais appel pour sa mémoire phénoménale, il avait alors presque 90 ans, et dont la sagesse nous fait mordre à l'histoire car on ne peut que s'ébahir devant la force de ces grands hommes et s'éblouir devant leurs réalisations.

    Clovis Héroux s'est illustré en étant membre fondateur de l'U.C.C. (40 ans), du Syndicat Coopératif de la beurrerie (1932), participant au premier concours de ferme (1932), membre fondateur, président local et provincial des producteurs de lin du Québec.

     

     

    Paul Desaulniers

    Pour voir la carte cliquez ici

    ____________