RUE GIRARDIN

 

Le 15 mai 1989, la municipalité d'Yamachiche acceptait deux rues dans le secteur de Terrasses Gélineault, un nouveau secteur résidentiel, en les nommant Milot et Girardin:

  • .." Ces appellations étant un hommage de notre conseil municipal à l'implication passée et présente de ces familles dans notre communauté"...
  • À l'approche des 300 ans de l'arrivée de la famille Gélinas à Yamachiche, la terre ancestrale, après avoir servi à l'agriculture, est aujourd'hui subdivisée en Parc industriel au nord de la route 138 et en développement domiciliaire au sud de la route 138.

    En l'appelant Terrasses Gélineault, les promoteurs de ce secteur domiciliaire ont fait une heureuse référence aux ancêtres communs des familles Gélinas, Bellemare et Lacourse.

    Le conseil municipal n'aurait pas pu mieux décrire la famille Girardin que par cette phrase "en hommage à l'implication passée et présente" puisque la famille Girardin s'est illustrée de multiples façons dans sa communauté.

    Je vais vous parler de quelques Girardin, libre à ceux qui veulent rajouter des noms de le faire, nous les joindrons à notre chronique.

     

    Le généalogiste François-Sévère Desaulniers nous indique:

    Les Girardin sont donc établis à Yamachiche depuis 1763 où ils se sont distingués par leur descendance qui a exercé plusieurs métiers et professions prestigieux, dont l'agriculture.

     

    Limitons-nous aux personnalités suivantes:

     

    La lignée politique

    Le 10 janvier 1935, Charles-Édouard Girardin fut élu maire du Village d'Yamachiche. Il sera à l'origine d'une longue association de la famille Girardin aux commandes des destinées politiques du village d'Yamachiche qui s'est poursuivi jusqu'à nos jours, les Girardin s'étant toujours impliqués dans tous les domaines de la vie communautaire à Yamachiche.

     

    Charles-Édouard Girardin a été maire de 1935 à 1943.

  • Avant son arrivée, le conseil municipal était fort divisé, le maire Pierre Bellemare ayant même émis son droit de veto pour empêcher l'installation de nouveaux luminaires de rues parce que, écrivait-il au conseil municipal:
  • ..."la situation financière actuelle de notre municipalité ne nous permet même pas de faire face à nos obligations actuelles"...

    faisant ainsi écho aux récentes requêtes signées par des propriétaires de la municipalité.

  • Il y eût par la suite quelques tentatives de rencontres du conseil municipal mais le manque de quorum fit en sorte qu'on dût attendre les élections générales pour tenir une séance du conseil municipal.

    Dès la première séance du conseil municipal, le premier sujet mis à l'ordre du jour est la nomination du maire suppléant. Trois conseillers voteront pour Cyrias Boucher, trois autres voteront pour J. Fortunat Côté ( dont Cyrias Boucher ). Le nouveau maire tranchera, ce sera Cyrias Boucher, qu'il le veuille ou non.

  • On adopte une résolution à l'effet que tout contribuable qui désire intervenir pendant une séance du conseil devra d'abord obtenir la permission de Monsieur le maire.

    Charles-Édouard Girardin fait ensuite adopter une résolution mettant fin au règne de l'aviseur légal, l'avocat Jean-Marie Bureau, comme avocat de la municipalité. On se met à contester la validité de la candidature d'un conseiller. Le vote est pris pour consulter un avocat, le maire tranche la question à nouveau, il n'y aura pas de consultation auprès d'un avocat.

    On adoptera le rapport du vérificateur sous la réserve que les frais d'avocat, frais de voyages et frais de sondage d'aqueduc demeurent la responsabilité du conseil précédent en cas d'éventuelles poursuites. On tentera dès la séance suivante de faire annuler cette résolution et comme le vote est de 3 contre 3, le maire tranche à nouveau: ces frais ne seront pas acceptés par le conseil municipal autrement que pour les frais encourus par le conseil précédent.

    Dès la seconde année de son mandat, J. Fortunat Côté fut élu maire suppléant, sans que rien n'y paraisse. Charles-Édouard Girardin avait réussi son pari, la paix était revenue au conseil municipal et surtout, on saura qu'un Girardin, ça se tient toujours debout.

  • Le 24 mai 1961, suite à une élection d'une rare intensité ( Et Dieu sait qu'il y en a eu de fameuses élections à Yamachiche ), deux cousins entraient au conseil municipal.

  • Charles-Denis à la mairie, qu'il occupa de 1961 à 1973. Encore une fois, la municipalité du village était divisée, suite à la construction du nouveau réseau d'aqueduc et sur la question de l'abolition de la prohibition. Mais l'équipe du maire Charles-Denis Girardin était solide et là encore, on réussit à rétablir la paix dans la municipalité.

    Roland à titre de conseiller qu'il occupa de 1961 à 1973 pour, en cette même année 1973, prendre le poste de maire jusqu'en 1982.

    Soulignons que le dévouement de Monsieur Roland Girardin n'est pas étranger au fait que le HLM, qui comprend 21 logements ( ce HLM regroupe les municipalités de Saint-Barnabé, Saint-Sévère et Yamachiche ) et qui satisfait ses occupants, soit justement désigné comme Résidence Girardin.

  • Après le regroupement de l'ancienne Paroisse et de l'ancien Village, à la toute première élection, Réal fut élu conseiller le 7 mars 1988, poste qu'il occupe toujours de nos jours. Parmi ses responsabilités, il est le principal délégué d'Yamachiche aux rencontres de la Régie Aqueduc De Grand Pré.

  • Sa cousine, Carmen, fut élue conseillère en 1989, poste qu'elle occupa pendant 2 ans. Quatrième femme à siéger dans ce monde auparavant réservé aux hommes, Carmen a démontré qu'elle avait toute la souplesse et l'intelligence nécessaire pour se faire respecter des ses confrères du conseil municipal et des membres du personnel.

    Carmen a aussi été l'une des premières personnes d'Yamachiche à saisir l'importance et le fonctionnement de l'informatique, un domaine où elle s'est ultra-spécialisée.

  • L'inspecteur agraire

    Le gouvernement du Québec a donné à un officier municipal des pouvoirs de juger ses pairs, de rendre des ordonnances, notamment en matière de clôtures et de fossés de ligne. Cet officier municipal, c'est l'inspecteur agraire. Ses "ordonnances" sont quasi incontestables car la section du code municipal concernant les inspecteurs agraires a été la seule loi qui n'a jamais été modifiée d'une ligne depuis 1916 au Québec. C'est vous dire qu'on avait bien prévu ce que devaient être les interventions des inspecteurs agraires et surtout que, depuis 1916, on en a vu de toutes les couleurs.

  • J'ai principalement travaillé avec deux inspecteurs agraires dans mes fonctions de secrétaire-trésorier: Messieurs Fernand Beaudry et Lucien Girardin.

    L'inspecteur agraire est appelé à trancher des différends entre voisins. Un travail jamais facile, vous pouvez le croire, qu'il faut faire avec doigté, diplomatie, rigueur et demandant une grande connaissance.

    Ramener l'harmonie tout en évitant les tribunaux, il faut le faire et Lucien Girardin y parvient toujours.

    Lucien Girardin a d'ailleurs dû aiguiser sa patience et son jugement car il a eu 11 enfants, toutes des filles, vous avez bien lu: 11 filles !

  • La famille Girardin est encore impliquée de nos jours dans d'autres domaines de la vie communautaire et cette belle famille mérite amplement qu'une rue porte son nom.

     

    Paul Desaulniers

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