Le Nouvelliste 23 octobre 1999

 

Pauline Marois maintient la décision de Rochon

Brigitte Trahan
Yamachiche

La municipalité d'Yamachiche a finalement reçu réponse à sa requête auprès de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Pauline Marois, à qui elle demandait de reconsidérer la décision de l'ex-ministre Jean Rochon concernant le Foyer Ernest-Jacob.

«Ça a bien l'air que Mme Marois même pas lu notre lettre puis qu'elle ne fait aucune référence à la demande de rencontre exprimée par le conseil municipal. Elle ne détermine pas non plus clairement si la bâtisse restera ou non dans le réseau public ni comment elle entend loger les 24 lits d'hébergement supplémentaires qui ont été consentis à notre région pour des soins de longue durée», dit-il.

Mme Marois se dit pour sa part surprise du questionnement de la municipalité d'Yamachiche puisque, rappelle-t-elle, des orientations ont déjà été données et ce, «après consultation des parties impliquées.»


(Photo Alain Bédard)
Le maire d'Yamachiche M.Michel Isabelle.

«Qui sont ces parties impliquées?», retorque le maire. «Tous les organismes de trois municipalités ainsi que 3600 citoyens se sont prononcés pour garder le foyer dans le réseau public», rappelle-t-il.

«C'est une défaite pour la population qui n'a plus son mot à dire face aux décisions du gouvernement du Québec. La ministre n'est pas au courant de tout.»

Ce dernier ajoute qu'Yamachiche n'entend pas changer le discours qu'elle tient depuis le début du dossier «puisque c'est pour les personnes âgées qu'on se bat», dit-il. Le maire rappelle que le dossier va bien plus loin que la question du béton. Il estime que le gouvernement, en agissant de la sorte, vient tout simplement mettre un interdit sur le bénévolat tel qu'il se fait au Foyer Ernest-Jacob auprès des personnes âgées.

«C'est absurde. Je ne suis pas ca pable de m'imaginer que le foyer va être fermé dans un an à cause d'un processus vicié. Je ne l'accepte pas comme individu ni comme élu.»

Pour sa part, le député de Maskinongé, M. Rémy Désilets, explique qu'il poursuit ses démarches pour donner une nouvelle vocation au Foyer Ernest-Jacob avec l'aide d'un comité formé de trois citoyens, du maire de Saint-Barnabé-Nord, de représentants du Regroupement de la santé et des services sociaux de la MRC de Maskinongé et de deux personnes de la Régie régionale de la santé et des services sociaux.

Le comité de relance formé au printemps dernier devrait se rencontrer bientôt afin de travailler à la création d'un comité provisoire dans lequel des professionnels, comme des architectes et des ingénieurs, analyseront bénévolement la faisabilité du projet qui avait été présenté à la municipalité d'Yamachiche, en juillet.

Le député dit espérer pouvoir mettre à l'oeuvre la vocation sociale que possède Yamachiche de façon naturelle. «La population d'Yamachiche a des points forts, comme son esprit d'appartenance, sa débrouillardise et son sens du bénévolat. Je voudrais relancer le dynamisme du milieu», dit-il.

Il estime qu'il serait relativement aisé de dénicher des ressources financières pour réaliser le projet qui a été mis de l'avant. «Mais nous sommes rendus à une étape où il faut mettre de la chair autour de l'os, mettre des chiffres sur la table et ça, seuls des experts pourront le faire», dit-il.

Le député entend par la suite revenir devant la population d'Yarnachiche et l'inviter à s'impliquer. «Ce sera une belle occasion pour Yamachiche, qui veut toujours plus de pouvoir et plus de visibilité, de prendre le leadership dans le domaine du troisième âge», calcule M. Désilets. «Les élus ont un rôle social à jouer. J'ai confiance qu'un jour, il vont prendre un rôle proactif», dit-il.

La seule chose qui pourrait nuir à là réalisation du projet, calcule le député, c'est l'hypothèque de 500 000 $ qui pèse sur le foyer. «Le ministère devra se pencher là-dessus. Mais s'il y avait une concertation, un appartenance du milieu au projet, ça aiderait», estime-t-il. Pour sa part, le maire Isabelle rappelle que le Foyer Ernest-Jacob n'avait jamais fait de déficit avant d'entré dans le réseau public.

Le maire Isabelle ajoute qu'avant de faire participer la municipalité à quoi que ce soit, M. Désilets devra arriver avec quelque chose de concret et des dollars sur la table. «Ou étudiera son projet au mérite», dit-il.

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