Le Nouvelliste 16 juin 1999

Il faut trouver de l'eau

La Régie de Grandpré face à un défi de taille

Brigitte Trahan
Saint-Édouard-de-Maskinongé

La Régie intermunicipale de Grandpré se trouve face à un défi de taille. Elle devra, d'ici un an au plus tard, trouver un moyen de stabiliser le niveau de ses nappes phréatiques au risque de mettre ces dernières en danger.

Pour remédier à ce problème, la Régie est à mettre sur pied une proposition de règlement sur l'utilisation de l'eau potable pour l'ensemble des municipalités membres.

On parle aussi de réalimenter les nappes phréatiques en utilisant la rivière Maskinongé. Cette proposition fait présentement l'objet d'une étude sérieuse puisque les coûts de pompage pour ce projet ont déjà été évalués. Reste maintenant à évaluer la qualité de cette eau qui est loin de faire l'unanimité au sein de la population.

"Les nappes baissent lentement", expliquait hier le président de la régie, M. Michel Clément. "Il n'y a eu que quelques légères hausses au printemps mais, à part cela, elles sont en baisse constante. On n'arrive pas à avoir de niveau stable", dit-il.

La consommation annuelle de l'eau à la régie se chiffrait à 2 millions de gallons impériaux par jour en 1998 et les moyennes enregistrées à ce jour permettent de prévoir qu'elle aura augmenté de 10 % en 1999. La consommation journalière de pointe a été de près de 3 millions de GIPJ le 17 mai dernier. Cette situation inquiète beaucoup la Régie qui entend tout faire pour éviter des problèmes aux usagers.

M. Clément semble toutefois écarter la source du domaine Le Sapin vert puisque la Régie prélève déjà 750 000 GIPJ à même cette nappe située à Sainte-Angèle-de-Prémont. La Régie et le propriétaire du domaine en question devraient d'ailleurs se rencontrer en cour d'ici peu afin de régler la question. Jusqu'à présent, la Régie a toujours refusé d'exproprier le Sapin vert.

Sans vouloir s'étendre sur le sujet, M. Clément a laissé entendre qu'il y aurait d'autres sources potentielles dans la région pouvant contribuer à alimenter la régie. Un programme de recherche en eau a d'ailleurs cours depuis 1998.

M.Michel Clément
(photo Alain Bédard)
M. Michel Clément, maire de Saint-Joseph-de-Maskinongé.

"Il va de soi que la situation actuelle de la régie ne saurait se poursuivre sur une longue période de temps. Une surexploitation permanente des aquifères pourrait entraîner des conséquences néfastes sur le maintien de la qualité de l'eau extraite ainsi que sur la capacité des aquifères surexploités à retrouver leur plein potentiel par détérioration irréversible des caractéristiques du sol de ceux-ci", explique M. Clément.

D'autre part, il est maintenant certain que la régie ne pourra jamais, se passer d'un léger dosage de chloration. Au fil des dernières années, il a en effet fallu se rendre à l'évidence que la dimension même du réseau (75 km de conduites) était propice à la prolifération de microrganismes.

Le président de la régie ajoute que les recommandations émises par le ministère des Affaires municipales à la suite d'une vérification administrative rendue publique dernièrement, ont toutes été suivies et diverses mesures ont été prises par le conseil d'administration pour corriger les lacunes mises en lumière.

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