Le Nouvelliste 27 avril 1999

Uni-viande cherche

désespérément des employés

"Il faut croire qu'ils sont habitués à avoir leur chômage"

Brigitte Trahan
Yamachiche

Uni-viande se tire très bien de la faillite de Lucyporc, survenue en décembre dernier.. L'entreprise BFL, formée de quatre anciens contremaîtres de l'entreprise, a remplacé le contracteur et a pris la relève du travail de désossement de viande de porc.

On compte maintenant 83 personnes qui œuvrent dans l'ancien abattoir Cofranca d'Yamachiche. C'est nettement insuffisant. "Il y a de la place pour 50 personnes de plus. On a trois tables de coupe mais on n'a pas assez de personnel pour en faire fonctionner plus de deux", explique M. Luc Pilote, porte-parole d'Uni-viande. < On a du retard dans nos commandes à cause de ça.>

M. Pilote explique qu'on n'arrive pas à conserver le nouveau personnel. "Les gens trouvent ça trop dur", dit-il. "Ce n'est pas qu'on court mais il y a une méthode de désossement ici qui est rapide, plus rapide que dans d'autres endroits. Les gens se découragent. Il faut croire qu'ils sont habitués à avoir leur chômage, à travailler trois jours semaine et à aller se reposer sur le bord de la piscine", dit-il, visiblement amer.

La déception de M. Pilote est d'autant plus compréhensible qu'Uni-viande se prépare à exercer son option d'achat sur l'usine de l'ex-Cofranca. L'entreprise souhaiterait commencer des travaux d'abattage dès cet été. De puis mai dernier, Uni-viande fait du désossement et des coupes de viande de porc pour le marché japonais.

Tous les travaux se font sous la supervision de M. Jun Ito, un technicien japonais chargé du contrôle de la qualité. "Les Japonais sont très exigeants et très minutieux", explique M. Pilote.

Présentement l'équipe de l'entreprise BFL regroupe une soixantaine d'employés aux tables de coupe. À eux seuls, ils désossent 140 000 kilos de viande par semaine selon la méthode japonaise, soit 500 porcs par jour. C'est du travail à la chaîne", fait valoir M. Pilote.

Bien que l'entreprise souhaite idéalement avoir du personnel déjà formé, elle en est rendue au stade où elle souhaite d'abord engager "des gens qui ont du coeur au ventre", fait valoir Luc Pilote. "On est prêt à les former nous-mêmes. Pas besoin d'être un grand gaillard pour faire ce travail", ajoute-t-il.

À titre d'exemple, Mme Francine Ouimet, un petit bout de femme fort dynamique, exercé ce métier depuis 17 ans et travaille avec Uni-viande depuis mai. Elle a démarré, avec trois autres personnes, l'entreprise de sous-traitance BFL. Mme Ouimet dit adorer son travail.

"Tout est une question de technique et nous sommes prêts à l'enseigner à nos nouveaux employés", assure M. Pilote. Les salaires varient entre 7,5 $ l'heure et 13 $, selon l'expérience et le quart de travail de jour est de 7 h à 15 h. Il y a amplement de place pour gravir les échelons puisqu'Uni-viande, souhaite démarrer un quart de travail du soir le plus tôt possible.

Mme Francine Ouimet et M. Jun Ito

Mme Francine Ouimet, de l'entreprise BFL, exécute une coupe
sous le regard attentif d'un technicien japonais, M. Jun Ito. (Photo Alain Bédard)

__________________

(cliquez ici pour fermer la fenêtre)