Eau pour l'usine d'Olymel: des
partenaires à considérer
Martin Lafrenière
Barbara Paillé, mairesse de Sainte-Angèle de Prémont.
Sylvain Mayer
SAINTE-ANGÈLE-DE-PRÉMONT — Tout en se disant très
consciente de l’importance de l’agrandissement de
l’usine ATrahan, la Régie d’aqueduc de Grand Pré
soutient que le conflit avec Yamachiche s’explique par
le fait que cette dernière désire davantage que 800 000
gallons d’eau par jour durant certaines périodes de
l’année, ce que refuse la Régie.
La présidente de la Régie d’aqueduc de Grand Pré,
Barbara Paillé, assure que l’organisme a toujours parlé
d’un ajout maximum de 300 000 gallons par jour aux 500
000 déjà réservés à Yamachiche. Il n’est pas question de
fournir un volume journalier qui dépasserait cette
limite, même si la moyenne annuelle était de 800 000
gallons par jour, car la Régie refuse que cet ajout
affecte le débit des autres membres.
«C’est un beau projet. Si on avait les installations
pour donner un million de gallons d’eau, on le ferait.
Le 300 000 gallons, ça a été arraché par la peau des
dents. C’est 60 % de plus pour une municipalité! On a eu
de la pression de façon épouvantable et cette pression a
fait que les municipalités membres ont accordé les 300
000 gallons de plus», raconte Mme Paillé, en assurant
qu’elle va défendre la Régie et ses employés dans ce
dossier même si elle passe pour la «grosse méchante»,
selon elle.
D’après Mme Paillé, la position de la Régie est basée
sur un équilibre à respecter entre l’offre et la
demande.
«L’entente proposée le 19 décembre, toutes les
municipalités membres sont prêtes à la signer.
Yamachiche ne signe pas, car selon elle, l’entente dit
que ça ne correspond pas au débit et à la pression qu’on
doit fournir. La Régie s’engage à fournir 800 000
gallons et on a l’intention de le faire. Mais la
pression dans ses tuyaux, ce n’est pas du ressort de la
Régie. Nous, on envoie l’eau à une Municipalité qui doit
ensuite la redistribuer. La pression est du ressort
d’une Municipalité.»
Selon la présidente de la Régie, la disponibilité des
nappes phréatiques de la Régie d’aqueduc de Grand Pré
est d’environ 2,7 millions de gallons par jour. La
consommation réelle se situe en bas de deux millions de
gallons. Mais étant donné que les municipalités
n’atteignent pas la consommation maximale de leur débit
réservé, la Régie veut se donner une marge de manœuvre
si jamais un développement majeur devait survenir à
Louiseville, Maskinongé, Saint-Justin, Sainte-Ursule,
Saint-Léon-le-Grand ou Sainte-Angèle-de-Prémont.
«Si jamais il y avait un feu à Yamachiche, à
distance, on peut ouvrir les vannes à plein. On n’est
pas là pour empêcher Yamachiche de prendre de l’eau de
façon exceptionnelle. Mais chaque jour, le calcul, c’est
800 000 gallons d’eau.»
Concernant les travaux effectués par la Régie en
préparation du branchement de la conduite aménagée en
octobre par Yamachiche, cette dernière indique que
lesdits travaux ne permettront pas d’atteindre les
objectifs de volume et de pression. Mme Paillé croit que
les installations de la Régie suffiront à la demande.
«La conduite principale de la Régie a un diamètre de 14
pouces et la ligne qui va vers Yamachiche a 10 pouces.
Yamachiche veut une conduite de 12 pouces vers Olymel.
La conduite de 12 pouces est déjà construite et
Yamachiche est venue la brancher sur le tuyau de 10
pouces. Mais avec ce tuyau de 10 pouces, on peut passer
800 000 gallons facilement. En plus, Yamachiche dit que
sa conduite (de 12 pouces) a été branchée de façon
temporaire. Nous, on dit que c’est une installation
permanente, car c’est une conduite souterraine. On n’a
plus besoin de se brancher sur le tuyau de 14 pouces.»
Si le juge accorde le raccordement immédiat,
Yamachiche pourra brancher ce tuyau de 12 pouces de
diamètre au tuyau principal de la Régie. Et Barbara
Paillé souligne que la Régie va se plier à la décision
de la Cour supérieure.
Invité par Le Nouvelliste à commenter l’action déposée
par Yamachiche, le maire Paul Carbonneau s’est limité à
dire que le litige est devant la cour et qu’il souhaite
une réponse rapide. Du côté d’Olymel, le porte-parole
Richard Vigneault ne commente pas le dossier, car il est
toujours devant les tribunaux.