YAMACHICHE — La demande
d’augmentation du débit d’eau
réservé déposée à la Régie d’aqueduc
de Grand Pré par la Municipalité de
Yamachiche, afin de satisfaire les
besoins de l’usine Olymel, est à
l’origine d’une mésentente entre les
deux parties. Le dossier fait
l’objet d’une médiation par la
Commission municipale du Québec.
Depuis 2016, Yamachiche fait des
démarches auprès de la Régie
d’aqueduc de Grand Pré afin de jouir
d’un plus grand débit d’eau réservé.
Actuellement, ce débit est de 500
000 gallons d’eau par jour et la
Municipalité veut obtenir un total
de 800 000 gallons. Yamachiche veut
ainsi être en mesure
d’approvisionner Olymel dans son
projet d’expansion, un abattoir
étant parmi les plus grands
consommateurs d’eau.
Paul Carbonneau est le maire
de Yamachiche.
Sylvain Mayer
Le rehaussement du débit d’eau ne
semble pas poser problème. C’est
plutôt le mécanisme de facturation
associé à ce rehaussement qui serait
la pomme de discorde entre
Yamachiche et la Régie. Lorsque la
consommation d’eau d’une
municipalité dépasse son débit
réservé, cette dernière doit verser
une pénalité. Les deux parties ne
s’entendraient pas sur le prix à
payer concernant la hausse du débit
réservé.
Yamachiche a adopté en juillet
dernier une résolution demandant
entre autres à la Commission
municipale du Québec de définir les
conditions qui permettraient à une
municipalité membre de la Régie de
céder une partie de son débit
réservé à une autre municipalité
afin que Yamachiche obtienne un
débit additionnel. Sauf que
Yamachiche n’obtient pas l’appui
recherché auprès des autres
municipalités membres de la Régie.
Le Nouvelliste a communiqué avec
le maire de Yamachiche, Paul
Carbonneau. Ce dernier confirme que
la Commission municipale est arrivée
dans ce dossier à la demande de
Yamachiche. Mais pour le reste,
c’est motus et bouche cousue. Ou
presque.
Barbara Paillé est la
présidente de la Régie d’aqueduc
de Grand Pré.
SYLVAIN MAYER
«Le débit supplémentaire, c’est
acquis. Il n’y a pas de problème à
approvisionner Olymel. C’est autre
chose. On est en négociations. C’est
un dossier délicat», se contente de
dire M. Carbonneau, d’habitude
beaucoup plus loquace.
Barbara Paillé, mairesse de
Sainte-Angèle-de-Prémont et
présidente de la Régie d’aqueduc de
Grand Pré, est aussi reconnue pour
son franc-parler. Mais dans ce
dossier, elle se fait discrète en
raison d’une entente de
confidentialité impliquant les
parties.
«À l’heure où on se parle, il n’y
a pas de problème pour fournir l’eau
à Yamachiche. L’eau, on l’a. Les
infrastructures, on les a.»
Olymel est au courant que
Yamachiche et la Régie d’aqueduc de
Grand Pré sont en médiation devant
la Commission municipale du Québec.
Richard Vigneault, porte-parole de
l’entreprise, fait preuve de la même
retenue que M. Carbonneau et Mme
Paillé.
«On ne fera pas de commentaire
là-dessus. On laisse toute la place
à la médiation», raconte M.
Vigneault, qui refuse également de
commenter le volet concernant
l’approvisionnement en eau.
Selon M. Vigneault, le chantier à
l’usine ATrahan est en bonne marche.
Le mois d’avril est toujours
l’échéancier visé pour la fin des
travaux.
Olymel investit 110 millions de
dollars dans l’agrandissement de
l’usine ATrahan de Yamachiche. La
superficie de l’usine passera de 16
500 pieds carrés à 30 000 pieds
carrés et la capacité de production
va doubler pour atteindre 36
000
porcs abattus chaque semaine.