«On a un projet de règlement qui est à l’étude présentement
à la Sûreté du Québec qui consiste à interdire le cannabis
dans tous les lieux publics comme les rues, les trottoirs.
On juge que la fumée peut être néfaste pour les enfants et
les non-fumeurs qui ne veulent pas inhaler cette substance.
On voit mal quelqu’un qui fume du cannabis sur le trottoir
près d’une école», mentionne Paul Carbonneau, maire de
Yamachiche.
«Le cannabis ne sera pas toléré dans les espaces publics. On
veut que ce soit restreint aux propriétés privées. On ne
veut pas exposer les enfants. J’œuvre dans le milieu de
l’éducation avec les jeunes et ça me préoccupe beaucoup»,
note Luc Dostaler, maire de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.
Mont-Carmel pourrait adopter ce règlement à la séance
municipale du 5 novembre.
Malgré tout, la Sûreté du Québec insiste pour que les
municipalités uniformisent leur réglementation relativement
au cannabis. Les comités de sécurité publique des
différentes MRC ont eu des rencontres à ce sujet. Des
réflexions sont amorcées.
Plusieurs maires espèrent aussi qu’un consensus va finir par
émerger. «Dans la MRC de Maskinongé, on est 17
municipalités. Est-ce que le policier va se promener avec un
livre pour savoir où les gens peuvent fumer et où ils ne le
peuvent pas? Ça va être la pagaille. Si un gars fume son
joint dans un champ à Yamachiche, il va se faire arrêter.
Mais s’il le fume à Louiseville ça va être correct?», se
questionne Yvon Deshaies, maire de Louiseville. «Il [le
gouvernement] aurait dû tout de suite nous suggérer un
règlement. Là ça va être le free-for-all. Il n’y aura pas
une Municipalité qui va dire la même chose», croit
Jean-Claude Milot, maire de Saint-Luc-de-Vincennes.
En résumé, les Municipalités s’inspirent de deux modèles: la
réglementation sur la cigarette et celle sur l’alcool qui
est plus restrictive. D’autres pourraient opter pour une
alternative inspirée d’un peu des deux.
Plusieurs municipalités ont déjà laissé savoir qu’elles vont
se coller à la réglementation de la cigarette qui correspond
à ce qui est prévu dans la Loi encadrant le cannabis, qui
entre en vigueur mercredi. C’est le cas notamment de
Trois-Rivières et de Shawinigan. En clair, selon cette loi,
fumer de la marijuana sera interdit aux mêmes endroits que
le tabac.
D’autres municipalités attendent avant de légiférer
puisqu’il est possible que le nouveau gouvernement de la CAQ
interdise éventuellement la consommation du cannabis dans
tous les lieux publics de la province.
Dans la MRC de Bécancour, qui compte 12 municipalités,
l’interdiction dans les lieux publics est à l’étude. «C’est
pour l’éviter surtout dans les parcs. On est des petites
municipalités. On n’a pas les mêmes contrôles que les villes
qui ont leur propre sécurité publique ou des agents de
sécurité», explique Mario Lyonnais, maire de
Sainte-Françoise et préfet de la MRC de Bécancour. La
réflexion n’est toutefois pas finalisée. Un règlement
pourrait être adopté à la fin de l’année ou même au début de
2019.
Les maires de la MRC Nicolet-Yamaska, qui comprend 16
municipalités, vont aussi analyser l’option d’interdire le
cannabis dans les lieux publics. «Ça pourrait être plus
restrictif au départ parce que justement on ne connaît pas
tous les impacts. Mais plusieurs éléments peuvent être
appelés à changer au cours des prochaines semaines», précise
Michel Côté, directeur général de la MRC Nicolet-Yasmaska.
À la Ville de Bécancour, pour l’instant, on laisse une
chance à la loi provinciale. «Avant de réglementer,
attendons de voir s’il y a un problème. S’il y a un
problème, on légiférera», mentionne le maire, Jean-Guy
Dubois.
À la ville de Nicolet, un règlement devrait être adopté
lundi soir. Sa teneur sera annoncée à ce moment-là.
Dans les autres MRC (Des Chenaux, Maskinongé et Mékinac)
aussi, aucune décision n’a encore été prise. «La Sûreté du
Québec demande que les règlements des municipalités locales
soient uniformes. On va devoir travailler là-dessus. Il faut
consulter chacune des municipalités pour savoir si on va
venir à bout de s’entendre sur un même règlement», explique
Gérard Bruneau, maire de Saint-Maurice et préfet de la MRC
des Chenaux, dont 9 municipalités sur 10 sont desservies par
le poste de la Sûreté du Québec de Sainte-Anne-de-la-Pérade.
C’est le poste de Shawinigan qui est en charge de
Notre-Dame-du-Mont-Carmel.
Dans Mékinac, où se trouvent 10 municipalités, le cannabis
pourrait être interdit à plus d’endroits prévus que par la
loi provinciale comme les parcs. «Il faut être permissif un
peu, mais en même temps, envoyer un signal qu’on ne tolérera
pas le cannabis dans des événements ou des parcs où il y a
des enfants», précise Bernard Thompson, maire de Hérouxville
et préfet de la MRC de Mékinac.