Le Nouvelliste 22 décembre 2017

Une brasserie voit le jour à Yamachiche


Brigitte Trahan


De gauche à droite: Raphael , Richard et Martin Poirrier, copropriétaires de la brasserie Dépareillée et le député de Maskinongé Marc H. Plante.
- Stéphane Lessard


Yamachiche — Les citoyens de Yamachiche vont bénéficier de la présence d’une toute nouvelle brasserie sur leur territoire qui ouvre ses portes juste à temps pour Noël.


Les propriétaires de la Brasserie Dépareillée, Raphaël Richard et Martin Poirier, arrivent sur la rue Sainte-Anne, non loin des magnifiques maisons de brique rouge, avec de l’expérience dans le domaine. Les deux jeunes entrepreneurs tenaient en effet une brasserie / restaurant à Montréal et brassaient sur place avant de choisir Yamachiche pour réorienter leur entreprise.


«Après plusieurs années, on a voulu se donner le droit de vivre de nos passions», indique M. Richard. C’est que les deux jeunes hommes sont aussi des artistes. M. Richard est violoniste et M. Poirier, chef cuisinier. C’est pourquoi ils n’arrivent pas dans le secteur des bières artisanales sans apporter une couleur bien à eux.
«Vous savez, un brasseur, c’est un artiste, c’est un chimiste. Chacun a sa manière de faire les choses, son propre style et c’est ça qui différencie les brasseries et je pense qu’en Mauricie, il faut être fier de ça», fait-il valoir.


Des pourparlers sont d’ailleurs en cours, indique M. Richard, pour créer une route des bières dans la région. «On a déposé un projet avec toutes les autres brasseries pour avoir un parcours officiel comme la route des vins en Estrie. Pour l’économie locale, l’économie du Québec et du tourisme, ce serait un gros plus», prévoit-il.


À peine ouverte, la Brasserie Dépareillée compte déjà 25 points de vente au Québec. «En étant situé entre Montréal et Québec, on est capable de distribuer jusque dans les Cantons de l’Est», fait valoir M. Richard.


Le nom original de la brasserie provient du fait que les propriétaires, de leur aveu, n’aiment pas les conventions. «Dans nos recettes, c’est un petit peu ça. On ne va pas où tout le monde va. On va rajouter certains grains, certaines épices», illustre-t-il, «on va du coq à l’âne», d’où le logo de l’entreprise, un coq sur le dos d’un âne.


On trouve donc des bières avec des notes d’agrumes, des ambrées aux arômes de vanille, de miel, de fleurs ou de bleuets, voire de cacao et de café ou un assemblage de poivres sauvages sans compter une blonde... à l’azote. La collection offre même un petit clin d’œil au Pays du sarrasin puisque Le Lait d’âne est une bière noire à l’azote, à l’avoine et sarrasin de Louiseville.


Les jeunes brasseurs ont travaillé tout l’été à rénover un ancien garage de la rue Sainte-Anne pour le transformer en point de vente et de dégustation. «Ce n’est pas un bar», précise M. Richard, «ni un restaurant. C’est un apportez-votre-lunch», dit-il. L’été prochain, dit-il, des tables à pique-nique seront aménagées le long du ruisseau qui longe le commerce et des camions-restaurants seront sur place. «Certains commerçants vont venir avec leur propre kiosque», dit-il.


Les deux partenaires travaillent ensemble depuis six ans et Martin Poirier brasse de la bière depuis une dizaine d’années.


Les deux hommes ne sont pas effrayés par la multiplicité des microbrasseries qui démarrent un peu partout dans la région et au Québec, depuis quelques années. 


«Le milieu brassicole au Québec est très fraternel. Tout le monde se complète», assure M. Richard. Il en existe 14 en Mauricie et 190 au Québec. «C’est énorme», reconnaît-il.


Le député de Maskinongé. Marc H. Plante, prévoit que la nouvelle brasserie devrait bénéficier d’un achalandage important, ne serait-ce qu’avec la présence des employés de Duchesne et fils et de l’Abattoir Trahan à proximité.


Le gouvernement du Québec a d’ailleurs donné sa confiance au projet en lui accordant, jeudi, un prêt sans intérêts de 76 000 $ en provenance du Fonds de diversification économique du Centre-du-Québec et de la Mauricie.