Le Nouvelliste 10 août 2016

Olymel: 80 milions $ et 350 nouveaux emplois à Yamachiche

Le vice-président de la division Olymel ATrahan, Denis Trahan, le président d'Olymel, Réjean Nadeau et Claude Robitaille du Groupe Robitaille.

STÉPHANE LESSARD, LE NOUVELLISTE


BRIGITTE TRAHAN

 

(Yamachiche) Trois anciens compétiteurs, Denis Trahan (ATrahan), Réjean Nadeau (Olymel) et Claude Robitaille (Groupe Robitaille et Lucyporc), devenus partenaires d'affaires au cours des derniers mois, se sont présentés devant la presse, mardi, pour annoncer un projet d'investissement de 80 millions $ à Yamachiche qui créera rien de moins que 350 nouveaux emplois en Mauricie.

 

«Vous avez à cette table trois entreprises québécoises résolues à conquérir les marchés ensemble. C'est l'aboutissement d'un long cheminement», a indiqué Réjean Nadeau, PDG d'Olymel.

«J'ai le plaisir de vous annoncer que dans le cadre du partenariat que nous avons conclu avec le Groupe Robitaille, dans l'entreprise Lucyporc, nous allons réaliser ici, sur le site de l'usine ATrahan (à Yamachiche), maintenant division d'Olymel, un projet d'envergure qui nécessitera 80 millions $ d'investissements et qui créera 350 nouveaux emplois», a indiqué M. Nadeau.

«Sur un horizon de trois ans, des travaux majeurs seront effectués dans cette usine pour en augmenter considérablement la superficie», dit-il.

Cette superficie passera de 16 500 à 30 000 pieds carrés tandis que les capacités de production, elles, seront doublées.

Les travaux toucheront notamment l'aire de réception des porcs, l'agrandissement du secteur de l'abattage, les salles de refroidissement et la salle de découpe, les secteurs de l'entreposage et de l'expédition. Des équipements de dernière génération y seront aussi installés.

Lorsque ces travaux seront achevés, un deuxième quart de travail pourra alors être formé. On réunira en effet les 350 employés d'ATrahan et les 430 employés de Lucyporc. 

«À ces 790 employés viendront s'ajouter 350 nouveaux emplois, portant le nombre d'employés à plus de 1000 pour ce seul site», indique M. Nadeau. 

On se rappellera qu'Olymel, qui devient maintenant l'un des plus importants employeurs de la région, avait exécuté une série de transactions avant de se lancer dans ce projet. L'an dernier, elle avait d'abord fusionné ses activités avec l'abattoir ATrahan Transformation puis conclu un partenariat avec Lucyporc et le Groupe Robitaille.

En juin, elle annonçait aussi un investissement de 25 millions $ dans une usine de transformation de Lanaudière puis elle s'est récemment engagée à créer un important projet de maternité porcine à Fugèreville. Le président d'Olymel compte sur cette maternité pour combler sa demande.

«La majorité de nos approvisionnements proviennent du Québec», dit-il. Le Groupe Robitaille, ajoute-t-il, sera une bonne source d'approvisionnement puisqu'il produit plus de porcs qu'il n'en abat actuellement. Olymel est aussi en Ontario où elle peut également s'approvisionner.

L'usine de Yamachiche sera «la plus importante au Québec», indique Réjean Nadeau. «Dans les modèles, il y a les grandes usines américaines qui vont monter jusqu'à 80 000, 90 000 porcs par semaine sur deux quarts de travail. Nous aurons deux quarts de travail pleins avec entre 35 000 et 40 000 porcs», dit-il.

Toutefois, Olymel fera preuve de «beaucoup plus de flexibilité en termes de possibilités de valeurs ajoutées, de produits de niche», dit-il.

Claude Robitaille rappelle que l'entreprise maintiendra ses produits de niche qui répondent à des cahiers de charges différents et exigeants.

Denis Trahan, vice-président de la division Olymel ATrahan, estime que les partenariats avec Olymel «nous permettent de développer des entreprises plus performantes pour évoluer dans des marchés complexes qui ne connaissent presque plus de frontières. Je suis heureux que l'usine qui a fait la fierté de notre famille soit aujourd'hui partie intégrante d'un projet d'avenir», dit-il.

M. Trahan en a profité pour remercier les autorités municipales et régionales pour leur collaboration, notamment, «le maire de Yamachiche, Michel Isabelle, qui nous a toujours énormément soutenus», dit-il.

Un approvisionnement suffisant en eau potable, qui est nécessaire en grande quantité au cours du processus d'abattage, «était une des conditions pour aller de l'avant avec le projet» à Yamachiche, reconnaît Réjean Nadeau. Or, il semble que les quantités disponibles soient amplement suffisantes.

Des études ont été réalisées à ce sujet, rappelle la présidente de la Régie de Grandpré, Barbara Paillé. «La municipalité avait un débit de 500 000 gallons par jour et ils ont demandé une augmentation de 300 000 qu'on est capable de fournir», assure-t-elle en ajoutant que les capacités à fournir de la Régie sont encore plus grandes.

«Dans le contexte de l'évolution des marchés, dont celui de la vive concurrence que se livrent des joueurs nettement plus gros que nous, Olymel est le partenaire qui nous offre les meilleures perspectives de croissance», estime Claude Robitaille. Lorsque le projet sera complété, d'ici trois ans, «nous aurons un établissement de classe mondiale», prévoit-il.


 

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