Le Nouvelliste 16 février 2016

Rio: les chances de Fugère s'amenuisent

Qu'il soit choisi ou non pour les Jeux de Rio, Jean-Sébastien Fugère restera sur l'équipe nationale de planche à voile, lui qui cumule les bons résultats depuis quelques mois et dont l'horaire sera bien garni au printemps 2016.

COURTOISIE

 

LOUIS-SIMON GAUTHIER

 

(Trois-Rivières) Ses résultats démontrent bien le cheminement parcouru depuis quelques années, mais tout porte à croire que Jean-Sébastien Fugère devra s'armer de patience s'il veut réaliser son rêve olympique.

 

Le véliplanchiste de Yamachiche, qui a connu un début de saison intéressant en Floride, ne se berce pas d'illusions: se qualifier pour les Jeux de Rio relèverait d'un petit exploit en soi.

«Il faut entretenir l'espoir parce qu'on pratique le sport pour avoir la chance de briller aux Olympiques. Mais en ce moment, j'anticipe pas mal plus une participation aux Jeux de 2020. En planche à voile, on dit que ça prend dix ans pour former un athlète aux Jeux. Je dois donc rester réaliste.»

Fugère a prononcé ces sages paroles à son retour au Québec, tout de même encouragé par ses récentes performances. À Miami, dans le cadre d'une Coupe du monde, le jeune homme de 21 ans a pris le 37e rang d'une compétition qui regroupait plus de 60 adeptes. La crème de la planche à voile se trouvait dans la métropole floridienne.

«J'étais un peu déçu parce que une semaine plus tôt, je naviguais vraiment bien et j'avais eu du succès dans des compétitions moins importantes. Mais ça reste une de mes meilleures sorties sur le circuit de la Coupe du monde.»

C'est d'ailleurs au terme de cette épreuve que le Canada a mérité sa qualification pour Rio. Zac Plavsic, 23e à Pékin en 2008 et 8e à Londres quatre ans plus tard, a confirmé la place de son pays, obtenant le meilleur résultat des représentants de l'unifolié.

À 33 ans, Plavsic devrait être choisi par le comité mandaté d'étudier les candidatures en vue des prochains Jeux. Puisqu'une seule place demeure disponible, il est sans contredit le favori.

La bonne nouvelle, c'est que Fugère reste un membre à part entière de l'équipe nationale. C'est pourquoi il continuera à s'entraîner autant dans le sud des États-Unis qu'en Europe. Or, la décision du comité ne pourrait être connu que le 1er juin.

«Je ne serai pas détruit si ce n'est pas moi», assure Fugère, qui dit avoir acquis une bonne dose de maturité depuis deux ans, au moment où il cherchait des commanditaires et remettait même en question sa carrière d'athlète élite.

«La moyenne d'âge sur le circuit de la Coupe du monde, c'est quelque chose comme 30 ans. Zac est plus expérimenté, il était là quand mon entraîneure Dominique (Vallée) participait aux courses. Ça fait longtemps!»

Après le cycle de Rio, qu'il soit choisi ou non, Fugère sait déjà qu'il délaissera quelque peu la planche à voile au profit de ses études, lui qui entrera à l'Institut maritime du Québec en septembre. «Je prépare aussi mon après-carrière, même si je me verrais bien mal remiser ma planche au moment où on se parle!»

 

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