Le Nouvelliste 16 octobre 2015

Yamachiche a besoin d'eau

Michel Isabelle

PHOTO: STÉPHANE LESSARD


MARTIN LAFRENIÈRE

(Yamachiche) La demande accrue d'eau potable de la part de ses deux abattoirs amène la Municipalité de Yamachiche à réclamer une augmentation de 100 % de son débit réservé à la Régie d'aqueduc de Grand Pré, une requête qui sera sérieusement analysée par cette dernière.

 

Yamachiche fonctionne depuis des années avec un débit d'eau réservé fixé à 500 000 gallons d'eau par jour. Ce volume fourni par la régie couvre les deux tiers de la consommation totale, l'autre tiers provenant du réseau de Saint-Barnabé. Michel Isabelle, le maire de l'endroit, confirme que l'administration municipale veut obtenir un million de gallons d'eau dès 2016. «On dépasse déjà notre débit réservé. Depuis quelques mois, on est à 600 000 gallons, 650 000 gallons d'eau par jour. Ça va jusqu'à 660 000 gallons.»

Différents développements domiciliaires ont connu du succès à Yamachiche depuis quelques années. La Municipalité planche sur la réalisation d'ici 2017 d'une nouvelle étape de développement de 45 terrains, toujours en face du bureau municipal. Il faudra avoir de l'eau pour alimenter ces nouvelles résidences.

Tous ces besoins s'ajoutent aux quantités demandées par les abattoirs, la raison principale de ce rehaussement de débit souhaité. Et avec la signature du Partenariat transpacifique, qui ouvre des marchés aux producteurs de porcs, on peut s'imaginer que les besoins seront croissants.

ATrahan Transformation et Aliments Lucyporc sont deux joueurs majeurs de l'économie de Yamachiche. Ce secteur donne du travail à plus de 500 personnes. C'est sans compter les camionneurs, les électriciens, les plombiers et autres emplois indirects.

Dans sa requête à la régie, Michel Isabelle plaide cet aspect de la vie yamachichoise pour parvenir à ses fins. «Quand on parle de développement, cela ne concerne pas seulement Yamachiche. C'est la région qui est interpellée. Le développement ne se fait pas en vase clos dans chaque municipalité, ça se fait régionalement et la région a tout avantage à se serrer les coudes pour nous aider à satisfaire cette demande.»

Barbara Paillé affirme bien comprendre la requête de Yamachiche. La mairesse de Sainte-Angèle-de-Prémont et présidente de la régie assure que l'équipe de la régie est en mode solution dans ce dossier.

«On est conscient de l'impact économique que représentent les abattoirs et on respecte les municipalités qui sont membres de la régie. On va ramer sur le même bord. On va trouver une solution au problème.»

Selon Mme Paillé, la Régie d'aqueduc de Grand Pré fournit quotidiennement une moyenne avoisinant les deux millions de gallons d'eau à ses sept municipalités membres. La présidente assure que les équipements de la régie peuvent répondre à un volume deux fois plus grand. Il faut savoir si la ressource en eau potable est suffisante pour satisfaire les besoins de Yamachiche.

«On mènera une étude pour réactualiser le potentiel d'eau. On va travailler avec des hydrogéologues», raconte Mme Paillé, en soulignant que la régie fournit sans problème l'eau en volume excédentaire à Yamachiche, étant donné la consommation moindre observée dans d'autres municipalités.

La présidente a bon espoir de trouver une solution, minimalement temporaire et préférablement permanente, dès 2016.

Louiseville, Maskinongé, Sainte-Ursule, Sainte-Angèle-de-Prémont, Saint-Justin et Saint-Léon-le-Grand sont les autres municipalités membres de cette régie.

 

 

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