Le Nouvelliste 17 octobre 2014

Fermeture de Lucyporc: 300 employés au chômage


L'abattoir Lucyporc suspend sa production afin de rénover son système de réfrigération.

PHOTO: STÉPHANE LESSARD, LE NOUVELLISTE

 

 

 

MARTIN LAFRENIÈRE

 

(Yamachiche) Les aliments Lucyporc annoncent l'interruption temporaire de leurs activités afin de procéder à des travaux qui permettront à l'entreprise de se conformer à certaines exigences de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Cette décision fait en sorte que les 300 travailleurs syndiqués de l'usine se retrouvent au chômage pour une durée indéterminée. 

L'abattoir de porcs a confirmé en milieu d'après-midi les rumeurs qui couraient depuis la matinée. Un problème de condensation dans les systèmes de réfrigération est à l'origine de cette décision effective vendredi.

«Les modifications et/ou ajouts seront effectués au cours des prochains jours afin de nous permettre de reprendre le plus rapidement possible nos opérations. Nous sommes toutefois dans l'impossibilité d'indiquer une date précise concernant la reprise des activités de l'entreprise», déclare par voie de communiqué le directeur général de Lucyporc, Denis Levasseur.

Le syndicat représentant les employés a été avisé mercredi de la décision de la direction. Même si Lucyporc parle de fermeture temporaire, la situation préoccupe Yves Dupont.

«On n'a aucune idée de la durée. Ce qu'on me dit, c'est qu'on arrête les opérations pour se mettre à jour. Selon l'employeur, on attend le rapport des ingénieurs pour le système de réfrigération et après, ils vont réparer. Mais si c'est trop cher, est-ce qu'ils ferment?», s'interroge M. Dupont, conseiller syndical des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC-FTQ).

Des employés au service d'abattage ont conclu leur semaine de travail jeudi, tandis que les préposés à la découpe termineront leur semaine vendredi avant de prendre le chemin du chômage.

«C'est à la dernière minute. Mais il y a des litiges dans le dossier, car on n'a pas eu de préavis même si ça fait partie de la convention. Le préavis est de cinq jours pour les mises à pied temporaires. De plus, la convention prévoit des semaines de 37 heures de travail. L'employeur va dire que c'est un cas de force majeure, mais ça fait longtemps que le problème de condensation existe. On est très déçu de la manière que ça a été fait», déclare le conseiller syndical.

Michel Isabelle avoue avoir été pris par surprise en apprenant la nouvelle, d'autant plus que les syndiqués et la direction ont signé il y a quelques mois un renouvellement de la convention collective jusqu'en 2019.

Le maire de Yamachiche est évidemment inquiet de la situation en raison de l'importance qu'occupe Lucyporc dans la vie économique de la localité. Mais comme producteur agricole lui-même, il est préoccupé par les répercussions de la suspension des activités.

«Les porcs qui ne sont pas abattus, ça vient briser la chaîne pour les fournisseurs. Et j'espère que la compagnie a de bonnes ententes avec les acheteurs. Ceux-ci ont des exigences en matière de produit, pour les délais de livraison. Dans 10 jours, à quel endroit les acheteurs vont prendre leur porc?»

M. Isabelle est également le vice-président du CLD de Maskinongé. Dès que la nouvelle a commencé à circuler jeudi, il a rencontré Robert Lalonde et Simon Allaire, respectivement président et directeur du centre local de développement. M. Allaire a contacté la direction de Lucyporc et les deux parties auront une rencontre ce matin.

«Quand M. Allaire reviendra de la rencontre, on verra comment on peut réunir ceux qui peuvent venir en aide», déclare M. Isabelle.

 

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