Le Nouvelliste 2 septembre 2014

Aréna de Louiseville: «On se doit de répondre positivement»

MARTIN LAFRENIÈRE

(Yamachiche) Se disant en appui à la volonté de Louiseville de souhaiter une aide financière de ses voisines pour son aréna, Yamachiche va non seulement soutenir ses jeunes sportifs qui sont membres de l'Association du hockey mineur de Louiseville et du Club de patinage artistique de Louiseville, mais elle va aussi tenter de convaincre d'autres municipalités d'emboîter le pas.

Lorsque Louiseville a annoncé au printemps qu'elle ne rembourserait plus les frais de location de glace de ces deux clubs sportifs, la Ville a invité les élus des municipalités voisines pour leur faire part de sa position. Les deux clubs sportifs ont de leur côté adressé des demandes d'aide aux conseils des municipalités où résident leurs membres dans l'espoir que les conseils versent une subvention pour ces enfants. Jusqu'à présent, toutes les municipalités contactées par les deux clubs sportifs ont dit non, sauf Yamachiche.

«On ne veut pas pénaliser nos gens, déclare Michel Isabelle, le maire de Yamachiche. On n'a pas pris de décision sur la forme que cela prendra. On cherche une solution satisfaisante. On est dans le camp de ceux qui comprennent que l'aréna, c'est un équipement qui sert à la région. On se doit de répondre positivement à l'appel de Louiseville.»

M. Isabelle ne voit aucun problème à subventionner des enfants qui pratiquent ces sports, ce qui peut être vu comme du favoritisme par rapport à d'autres disciplines sportives.

«Il faut se poser la question à savoir ce qu'on ferait si on n'avait pas d'aréna. On est limitrophe à Louiseville. C'est un équipement qui est chez nous et qu'on veut garder. Il faudra trouver un terrain d'entente pour tout le monde. Je n'ai pas la position de chacune des municipalités, car ce dossier ne passe pas par la MRC. On ne veut pas pavaner avec notre position. On va sensibiliser les autres municipalités pour en arriver à une entente à long terme, si possible», ajoute le maire, en spécifiant que Yamachiche n'aura jamais une telle infrastructure sur son territoire.

On sait notamment que Maskinongé Sainte-Ursule et Saint-Justin ont toutes refusé d'accorder une aide financière. Selon Roger Michaud, si on ouvre la porte pour subventionner le hockey mineur et le patinage artistique, il faudra l'ouvrir pour les enfants qui sont des adeptes de natation ou de ski alpin.

«On ne veut pas faire de favoritisme. En plus, on a des jeunes de Louiseville qui jouent et qui pratiquent au baseball à Maskinongé et on ne leur charge rien. C'est gratis. On leur rend service, car on a le terrain. Quand on a discuté avec Louiseville, j'aurais voulu régler le dossier globalement, pour l'ensemble des sports pour les jeunes. Mais Louiseville voulait parler uniquement du dossier de l'aréna», raconte le maire de Maskinongé.

Yvon Deshaies précise que Louiseville s'est basée sur ce qui se fait dans d'autres municipalités pour établir cette nouvelle politique, comme à Sainte-Thècle et à Saint-Maurice.

«On ne rembourse plus les heures de glace parce qu'on prenait 100 000 $, qui viennent de la poche des contribuables de Louiseville, pour payer l'aréna pour les gens de l'extérieur. C'est pour soulager un peu les taxes de la Ville. On demande un effort d'un peu tout le monde. L'utilisateur-payeur, on est rendu là», lance le maire de Louiseville.

Réjean Carle se dit bien conscient que Louiseville sort beaucoup d'argent pour entretenir son aréna. Le maire de Sainte-Ursule ajoute toutefois que la seule ville de la MRC de Maskinongé a aussi des revenus qui lui sont uniques.

«Louiseville a une polyvalente qui est fréquentée par des gens de l'extérieur. Mais les taxes vont à Louiseville. Pour l'hôpital, les taxes sont payées à Louiseville. Ce sont de bons montants qui entrent à Louiseville et qui n'entrent pas dans les autres municipalités. On parle de l'aréna comme un équipement qui pourrait être considéré comme étant supralocal. Mais le parc des Chutes de Sainte-Ursule aussi et c'est Sainte-Ursule qui paie seule.»

À l'époque où Jocelyne Elliott Leblanc occupait la mairie de Louiseville, des discussions avaient été amorcées afin de considérer l'aréna comme un équipement supralocal. Ces discussions n'ont jamais abouti dans le sens souhaité par le conseil de Louiseville.

En septembre 2002, 16 des 17 municipalités de la MRC de Maskinongé demandaient à André Boisclair, alors ministre des Affaires municipales, de rejeter une recommandation de la Commission municipale du Québec et de respecter leur décision de ne pas reconnaître l'aréna à titre d'équipement supralocal. À la suite d'une analyse, la commission considérait que Louiseville avait prouvé le caractère supralocal de l'aréna.


 

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