Le Nouvelliste 18 janvier 2014


Des services en péril
Saint-Barnabé refuse de payer pour des loisirs
dans le secteur Saint-Thomas



Martin Lafrenière

Saint-Barnabé — Le maintien du refus de Saint-Barnabé de participer financièrement à une entente intermunicipale avec Saint-Étienne-des-Grès risque de mettre en péril la desserte des services de loisirs dans le secteur Saint-Thomas d'ici 18 mois.

 


Le maire de Saint-Barnabé,
Michel Lemay, n'a pas réussi à convaincre ses collègues du conseil municipal de participer
à une entente intermunicipale
 avec Saint-Étienne-des-Grès

PHOTO: STÉPHANE LESSARD

Ce secteur, divisé en parts inégales entre ces deux localités et Yamachiche, profite entre autres d'une patinoire et d'une bibliothèque, des services fournis par la Municipalité de Saint-Étienne. Il y a quelques années, un projet d'entente entre les trois localités avait surgi afin que Saint-Barnabé et Yamachiche défraient une partie des coûts d'opération et d'entretien.


Yamachiche a accepté de faire sa part. Saint-Barnabé a limité sa contribution à 1500 $ au cours de la première année de l'entente, en 2009. Par la suite, la Municipalité a refusé de verser quelque somme d'argent que ce soit pour permettre à ses citoyens qui habitent le secteur Saint-Thomas de fréquenter une bibliothèque et une patinoire à deux pas de chez eux.

 

Lors de la dernière campagne électorale de Saint-Barnabé, le candidat à la mairie Michel Lemay avait mentionné qu'il était favorable à la signature de cette entente. Celui qui été élu maire de Saint-Barnabé en novembre n'a pas réussi à convaincre ses collègues du conseil.

 


«On a discuté en réunion de travail pour le budget et les six conseillers restent sur leur position de ne pas participer à l'entente. Les conseillers disent qu'on donne les services (au village). J'étais le seul à défendre mon point», commente le maire Lemay, en rappelant que plusieurs conseillers sont des nouveaux élus et que le conseil s'est trouvé bousculé par l'obligation d'adopter un budget en quelques semaines.


Cette décision du conseil de Saint-Barnabé irrite celui de Saint-Étienne. Le maire, Robert Landry, confirme que les élus vont adopter une résolution en février dans laquelle ils vont voter en faveur du non-renouvellement du bail versé à la Caisse Desjardins de l'ouest de la Mauricie pour la location du local de la bibliothèque du secteur Saint-Thomas. À moins d'un revirement de situation, la bibliothèque va disparaître d'ici septembre 2015.


«Ça coûte 30 000 $ par année pour maintenir une bibliothèque, une patinoire, entretenir les gazons, faire le déneigement, payer l'électricité. C'est ce qu'on veut partager. Mais là, assez, c'est assez. On fait rire de nous. Le bail finit en septembre 2015 et la fin du bail fait qu'il n'y aura plus de bibliothèque à Saint-Thomas. Et on va revoir notre position en ce qui concerne les loisirs. On va minimiser nos dépenses.»


Environ 19 % des citoyens de Saint-Thomas sont sur le territoire de Saint-Barnabé, alors que 11 % sont des résidents de Yamachiche. Cette décision va donc nuire à des citoyens de Saint-Étienne, eux qui représentent environ 70 % de la population de Saint-Thomas et le maire Landry le reconnaît.


«La décision, c'est par respect pour nos autres citoyens. En principe, les gens de ce secteur devraient prendre les services à Saint-Étienne.»
M. Landry ne ferme pas la porte à un maintien des services à Saint-Thomas. Mais pour y arriver, il a ses conditions.


«J'ai dit à M. Lemay que si jamais ils veulent intégrer l'entente, ils devront payer de façon rétroactive. Saint-Barnabé nous doit 12 000 $ pour 2010, 2011 et 2012, et 5000 $ pour 2013. Ça fait 17 000 $.»


«Les six conseillers restent sur leur position de ne pas participer à l'entente. Les conseillers disent qu'on donne les services (au village).»
M. Lemay affirme pour sa part qu'il aurait de la difficulté à défendre un paiement de 17 000 $ à son conseil.


«Je ne veux pas aller en arrière pour le paiement. On n'a pas voulu payer 5000 $ pour cette année. Mais la porte n'est pas fermée, c'est sûr qu'on va en reparler. On rencontrera les gens du comité des loisirs de Saint-Thomas. Ce serait dommage que le service soit enlevé», raconte le maire de Saint-Barnabé, qui affirme comprendre le rôle d'administrateurs que doivent jouer les élus de Saint-Etienne.•

 

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