Martin Lafrenière
Saint-Barnabé — Le maintien du refus de
Saint-Barnabé de participer financièrement à une entente intermunicipale avec Saint-Étienne-des-Grès risque de mettre en
péril la desserte des services de loisirs dans le secteur
Saint-Thomas d'ici 18 mois.
Le maire de Saint-Barnabé, Michel Lemay, n'a pas réussi à convaincre ses collègues du conseil municipal de participer à une entente intermunicipale avec Saint-Étienne-des-Grès PHOTO: STÉPHANE LESSARD |
Ce secteur, divisé en parts inégales entre ces deux localités et Yamachiche, profite entre autres d'une patinoire et d'une bibliothèque, des services fournis par la Municipalité de Saint-Étienne. Il y a quelques années, un projet d'entente entre les trois localités avait surgi afin que Saint-Barnabé et Yamachiche défraient une partie des coûts d'opération et d'entretien.
Lors de la dernière campagne électorale de Saint-Barnabé, le candidat à la mairie Michel Lemay avait mentionné qu'il était favorable à la signature de cette entente. Celui qui été élu maire de Saint-Barnabé en novembre n'a pas réussi à convaincre ses collègues du conseil. |
«On a discuté en réunion de travail pour le budget et les six
conseillers restent sur leur position de ne pas participer à
l'entente. Les conseillers disent qu'on donne les services (au
village). J'étais le seul à défendre mon point», commente le maire
Lemay, en rappelant que plusieurs conseillers sont des nouveaux élus
et que le conseil s'est trouvé bousculé par l'obligation d'adopter
un budget en quelques semaines.
Cette décision du conseil de Saint-Barnabé irrite celui de
Saint-Étienne. Le maire, Robert Landry, confirme que les élus vont
adopter une résolution en février dans laquelle ils vont voter en
faveur du non-renouvellement du bail versé à la Caisse Desjardins de
l'ouest de la Mauricie pour la location du local de la bibliothèque
du secteur Saint-Thomas. À moins d'un revirement de situation, la
bibliothèque va disparaître d'ici septembre 2015.
«Ça coûte 30 000 $ par année pour maintenir une bibliothèque, une
patinoire, entretenir les gazons, faire le déneigement, payer
l'électricité. C'est ce qu'on veut partager. Mais là, assez, c'est
assez. On fait rire de nous. Le bail finit en septembre 2015 et la
fin du bail fait qu'il n'y aura plus de bibliothèque à Saint-Thomas.
Et on va revoir notre position en ce qui concerne les loisirs. On va
minimiser nos dépenses.»
Environ 19 % des citoyens de Saint-Thomas sont sur le territoire de
Saint-Barnabé, alors que 11 % sont des résidents de Yamachiche.
Cette décision va donc nuire à des citoyens de Saint-Étienne, eux
qui représentent environ 70 % de la population de Saint-Thomas et le
maire Landry le reconnaît.
«La décision, c'est par respect pour nos autres citoyens. En
principe, les gens de ce secteur devraient prendre les services à
Saint-Étienne.»
M. Landry ne ferme pas la porte à un maintien des services à
Saint-Thomas. Mais pour y arriver, il a ses conditions.
«J'ai dit à M. Lemay que si jamais ils veulent intégrer l'entente,
ils devront payer de façon rétroactive. Saint-Barnabé nous doit 12
000 $ pour 2010, 2011 et 2012, et 5000 $ pour 2013. Ça fait 17 000
$.»
«Les six conseillers restent sur leur position de ne pas participer
à l'entente. Les conseillers disent qu'on donne les services (au
village).»
M. Lemay affirme pour sa part qu'il aurait de la difficulté à
défendre un paiement de 17 000 $ à son conseil.
«Je ne veux pas aller en arrière pour le paiement. On n'a pas voulu
payer 5000 $ pour cette année. Mais la porte n'est pas fermée, c'est
sûr qu'on va en reparler. On rencontrera les gens du comité des
loisirs de Saint-Thomas. Ce serait dommage que le service soit
enlevé», raconte le maire de Saint-Barnabé, qui affirme comprendre
le rôle d'administrateurs que doivent jouer les élus de
Saint-Etienne.•