Martin Lafrenière
Yamachiche —
«C'est bidon comme appel d'offres. C'était impossible d'arriver avec
un plan en deux mois. Si Louiseville avait voulu avoir la meilleure
soumission, elle n'aurait pas lancé un appel d'offres en plein temps
des Fêtes, alors que tous les ingénieurs sont en vacances. Le seul
qui pouvait répondre à cet appel d'offres est Foley Lapointe. ,Ils
avaient certainement Une longueur d'avance. Je pense que c'est ça.»
François Quintal critique vivement les démarches ayant précédé le
développement commercial qui est en train
de voir le jour en face de son commerce, la Halte 174 à Yamachiche.
Maintenant que la station d'essence Ultramar a ouvert ses portes
mercredi au Carrefour Mauricie de Louiseville ,
M. Quintal remet en question la manière avec laquelle la Ville de
Louiseville a agi dans ce dossier.
L'appel d'offres pour ce projet a été lancé le 10 décembre 2010 et a
pris fin deux mois plus tard. Selon M. Quintal, le document était,
légale, mais déraisonnable. Il croit que
les actuels promoteurs ,du Carrefour
Mauricie ont eu accès à des renseignements privilégiés.
«Je ne suis pas centre le projet,
soutient Quintal. J'ai moi-mène avoir le
devis technique.
Mais je n'ai pas eu le temps de
déposer une soumission, car ils
demandaient trop d'affaires pour le délais:
l'appel d'offres demandait un plan
d'implantation,
quels matériaux allaient être utilisés. Ça demandait une étude pour
le traitement des eaux usées, un
plan d'élévation pour les bâtiments.
On avait seulement deux mois!», déclare M.
Quintal, document à l'appui.
L'homme d'affaires avance qu'à part lui et le groupe Foley Lapointe,
deux autres promoteurs ont demandé le devis technique. Seul le
groupe Foley Lapointe a déposé une soumission.
«Je trouve cela très bizarre qu'aussitôt l'appel d'offres terminé,
ils (Foley Lapointe) ont présenté leur, plan d'implantation ainsi
que le projet et on a pu constater qu'il
n'y avait aucun système de traitement des eaux usées. Où était
l'avantage de Louiseville de lancer un appel d'offres dans le temps
de Noël? C'était pour faire passer leur poulain.»
Le propriétaire de la Halte 174 déplore que l'appel d'offres mettait
de côté les propositions de transfert des activités d'une entreprise
ou d'un occupant d'un immeuble installé à Louiseville, car la Ville
désirait que le projet constitue un nouvel établissement commercial
pour, notamment, augmenter sa richesse foncière. Il reproche
également à Louiseville d'avoir limité le type de projet à des
commerces de vente d'essence, de restauration, d'hébergement et de
vente au détail.
«Lorsqu'on empêche les commerçants de prendre de l'expansion ou de
s'accomplir, cela devient très inquiétant.
J'étais très intéressé avec des partenaires de la région de
Louiseville et de Yamachiche à faire un projet
complémentaire au, nôtre avec
quelques différences.»
«Ce projet ne va pas créer beaucoup d'emplois. Oui, il va en créer,
mais il va en diviser. Il ne débarquera pas plus de monde de
l'autoroute 40 avec deux haltes. Ça va diviser le marché», ajoute M.
Quintal, en précisant qu'il a les contacts nécessaires pour
s'associer à une entreprise comme Tim Hortons.
Le marché de l'essence
La Halte 174 offre un service d'essence sous la bannière Esso à
titre de détaillant privé. De l'autre côté de la bretelle d'accès de
l'autoroute 40, Ultramar exploite elle-même la station d'essence.
François Quintal craint de voir la multinationale lancer une
sérieuse guerre de prix qu'il ne sera pas capable de suivre.
«Je ne m'entêterai pas. Vendre de l'essence, c'est payant quand tu
as du volume.»
M. Quintal réfléchit déjà à la possibilité de fermer ses pompes à
essence durant la nuit.•