Le Nouvelliste 4 septembre 2013

OPINION

Sauvons le Groupe RCM

 

En février dernier, le Groupe RCM de Yamachiche, spécialisé dans la récupération et le recyclage, annonçait la mise à pied, pour le mois de mai, de ses 210 employés, dont plus de 70 % vivent des difficultés de mobilité ou présentent une légère déficience. Heureusement, ce délai a été reporté depuis, mais pour combien de temps?

Cette entreprise d'économie sociale a investi plus de quatre millions $ dans le développement d'un nouveau procédé industriel pour transformer les pellicules de plastique et différents emballages multicouches, pour en faire une résine de plastique réutilisable dans la fabrication d'autres objets, comme des bacs à fleurs, des meubles de parterre, etc.

 

Il faut saluer cette initiative du Groupe RCM en matière de recherche et de développement car il s'agit d'un projet qui a un impact économique, environnemental et social. Le gouvernement Marois se doit de prendre une décision rapidement. Espérons que celle-ci permettra à l'organisme de poursuivre ses opérations, car la rareté des emplois dans la région permettrait difficilement aux travailleurs de l'entreprise de se retrouver rapidement un autre emploi.

 

Québec solidaire encourage les initiatives d'inclusion économique et défend le droit au travail pour toutes et tous. Aussi, nous apparaît-il essentiel de mettre en place des outils de protection des emplois pour construire une sphère du travail respectueuse des personnes vivant des contraintes d'intégration en emploi. Plusieurs intervenants publics sont impliqués dans ce dossier: le Centre de recherche industriel du Québec (CRIQ), Emploi-Québec, le ministère de l'Environnement, Investissement-Québec, Recyc-Québec, le CLD de la MRC de Maskinongé, etc. De plus, des entreprises privées participent aussi au projet, dont Natrel, Lassonde et Tetra Pak.

 

Une des solutions envisagées serait la venue d'un partenariat public-privé. Si tel est le cas, il faudrait s'assurer de ne pas dénaturer cette entreprise d'économie sociale. Notamment son statut d'organisme à but non lucratif de même que le caractère particulier des emplois occupés par des personnes dont la productivité doit répondre à d'autres règles que celles de l'efficacité à court terme.

 

D'importantes sommes d'argent public ont été investies dans cette entreprise. Il serait par conséquent malheureux que le gouvernement Marois, empruntant une logique d'affaires conventionnelle, accorde un statut majoritaire à un ou des partenaires privés suite à une possible restructuration de l'entreprise. Pour Québec solidaire tout investissement et toute aide gouvernementale aux entreprises se doit d'être conditionnels à de rigoureux critères de responsabilité sociale et environnementale.

 

Le gouvernement Marois doit sauver le Groupe RCM à Yamachiche et en garder le caractère public pour s'assurer que l'on priorise l'humain au capital.

 

France Cormier

Coporte-parole de Québec solidaire Mauricie

 


 

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