Le Nouvelliste 25 septembre 2013


Bouillie ou en bouteille, ça prend de l'eau!

 

L'équipe de la cuisine de la Porte de la Mauricie s'occupe de faire bouillir l'eau. On aperçoit sur la photo Patrick Ferron, chef du restaurant.

Photo: Stéphane Lessard


Martin Lafrenière

(Louiseville) Que ce soit avec de l'eau bouillie ou de l'eau embouteillée, les dirigeants des institutions et des commerces de Louiseville, de Yamachiche et de Saint-Léon-le-Grand doivent se débrouiller pour fournir de l'eau potable à leurs clients et leurs usagers durant l'avis d'ébullition émis lundi par la Régie d'aqueduc de Grand Pré.

Puis, depuis hier, il faut désormais ajouter les citoyens de Sainte-Ursule et Maskinongé parmi la population affectée par un avis préventif alors qu'un nouveau bris d'aqueduc, survenu dans la portion ouest du réseau, a entraîné des réparations à l'intersection des routes Gérin et 348.

 

Lundi en fin d'après-midi, c'est à la suite d'un bris du réseau dans la partie est que la Régie avait émis un avis d'ébullition préventif de l'eau avant de la consommer. Cette mesure est suivie à la lettre par la direction du restaurant la Porte de la Mauricie qui fait bouillir de l'eau constamment.

 

«Dès qu'on l'a su, on a fait bouillir notre eau. On a une cuve électrique de 90 litres et une autre cuve de 60 litres. On doit avoir au moins 500 litres d'eau en train de refroidir dans nos frigos», explique Mario Bellemare, directeur général de l'établissement de Yamachiche.

 

Deux groupes corporatifs étaient à la Porte de la Mauricie hier. L'équipe a dû se virer de bord afin de répondre à leurs besoins, mais doit aussi s'occuper de la clientèle du restaurant.

 

«On est équipé pour faire bouillir l'eau. Mais on doit geler les glaçons, arrêter les machines qui en fabriquent. Les clients qui veulent de l'eau à la table doivent le demander», ajoute M. Bellemare, en précisant que le restaurant n'a pas besoin de personnel supplémentaire pour respecter cette consigne.

 

Le plan d'intervention du Centre de santé et des services sociaux de la MRC de Maskinongé prévoit d'abord d'informer les usagers et le personnel de l'interdiction de consommer l'eau du réseau.

 

«On fait une tournée du personnel pour avertir les gens. On installe des affiches dans les salles de bain pour dire que l'eau n'est pas potable, on coupe l'eau dans les buvettes, on arrête les machines à glace et on achète de l'eau embouteillée. Nos bénévoles nous aident dans la distribution des bouteilles d'eau», énumère la conseillère en communication du CSSS de Maskinongé, Nathalie Piché.

 

Cette mesure est appliquée autant pour le centre de services Avellin-Dalcourt de Louiseville que pour les résidents du même établissement. Le CSSS porte une attention particulière à l'hydratation de ces derniers.

 

«Ça prend de l'eau pour la prise de médicaments. Et il y a une surveillance accrue pour les résidents avec des pertes cognitives, car on ne peut pas couper l'eau dans leur chambre», souligne Mme Piché.

 

L'eau embouteillée est aussi la solution choisie par la Commission scolaire du Chemin-du-Roy pour alimenter son personnel et les élèves des trois écoles touchées par cet avis.

 

«On s'assure que l'eau est coupée dans les buvettes et on achète des bouteilles d'eau, confirme Chantal Morin, directrice générale adjointe et secrétaire générale de la commission scolaire. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, ce genre de situation.»

 

Quelque 280 élèves fréquentent les deux pavillons de l'école primaire de Yamachiche-Saint-Léon, alors que l'école primaire de Louiseville en accueille 304. Si on ajoute les 621 élèves de l'école secondaire l'Escale de Louiseville, la commission scolaire doit s'occuper de plus de 1200 élèves. C'est le budget discrétionnaire de fonctionnement qui absorbe la facture.

 

«On s'accommode le temps nécessaire. C'est pire quand il y a une coupure complète d'eau», ajoute Mme Morin.

 

La réaction est la même du côté de la Porte de la Mauricie. Mario Bellemare se souvient d'une interruption d'eau survenue il y a près de 10 ans.

 

«On n'avait pas d'eau et on était sur le point d'accueillir400 personnes pour un banquet! La Municipalité avait loué un camion-citerne et on avait eu de l'eau deux heures plus tard. Faire bouillir de l'eau, ce n'est pas si compliqué.»

 

«On n'a pas besoin de personnel en surtemps et le coût pour les bouteilles d'eau, ce n'est pas majeur, souligne Nathalie Piché. Ce qui compte, c'est d'avoir de l'eau!»

 

Fuite à Sainte-Ursule

Du côté de Sainte-Ursule, ce sont des travaux routiers effectués par le ministère des Transports qui ont conduit au nouvel avis préventif d'ébullition émis hier. Alors qu'on s'affairait à creuser à l'intersection des routes Gérin et 348, des ouvriers ont constaté que le tuyau du réseau d'aqueduc fuyait. La brèche a aussitôt été colmatée, mais puisque des travaux ont dû être effectués sur le réseau, il devenait impératif d'émettre un avis préventif.

 

Donc, en plus des résidents de Sainte-Ursule et Maskinongé, il faut aussi ajouter ceux du secteur ouest de Louiseville à la liste des citoyens affectés par ce nouveau bris à la Régie d'aqueduc de Grand Pré, ce qui représente environ 2000 personnes.

 

Aujourd'hui, les résultats des plus récents tests effectués sur le réseau ouest seront expédiés au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Après analyse, le MDDEP déterminera ensuite si l'avis préventif pourra être levé.

 

Rappelons que ces avis préventifs concernent près de12 000 citoyens dans cinq localités. On s'attend à ce que l'avis soit en vigueur jusqu'à la fin de la semaine.

 

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