Le Nouvelliste 27 mai 2013


Grève d'un jour chez Duchesne

Les travailleurs de l'usine Duchesne et Fils à Yamachiche ont déclenché une grève de 24 heures ce matin.

Photo: Stéphane Lessard

 


Gabriel Delisle


(Yamachiche) Les travailleurs de l'usine Duchesne et Fils à Yamachiche déclencheront une grève de 24 heures ce matin. Ils tentent ainsi de forcer la main à l'employeur afin de faire avancer les négociations de la prochaine convention collective. Si rien ne bouge aujourd'hui, les travailleurs menacent alors de déclencher une grève générale illimitée.

 

Une rencontre de conciliation a eu lieu la semaine passée. Selon le représentant du syndicat, cette rencontre a fait «plus ou moins avancer les négociations». Les travailleurs étaient motivés à la sortie de leur rencontre de samedi. La décision de déclencher une grève de 24 heures a été appuyée à l'unanimité par les travailleurs.

 

«Nous avons fait état de ce constat d'échec à nos membres. Nous avons obtenu de nos membres une grève de 24 heures lundi (aujourd'hui). Nous envoyons le message à l'employeur qu'il a la liberté de décider si les travailleurs sont en grève générale illimitée ou de 24 heures», lançait samedi matin à la sortie de l'assemblée Luc Deschênes, le représentant national du Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ).

 

«C'est la seule journée d'étude. Et ça, les membres ont été très clairs à ce sujet. Si après cette journée les négociations n'ont pas avancé ou que nous sommes dans un cul-de-sac, ça sera la grève générale illimitée.»

 

Rappelons que les travailleurs ont commencé des moyens de pression la semaine dernière. Ceux-ci ralentissaient la production et n'acceptaient plus de faire autant de temps supplémentaire. Toutefois, ces moyens de pression étaient illégaux. La direction de l'entreprise a envoyé une mise en demeure au syndicat forçant ses membres à reprendre normalement le travail. Luc Deschênes expliquait que dès qu'une grève est enclenchée, même si elle n'est que de quelques heures, la convention collective ne tient plus.

 

«Nous voulons que l'employeur revienne à la table pour négocier», ajoutait le représentant syndical.

 

La direction de l'usine Duchesne et Fils préférait ce week-end étudier la position du syndicat avant de commenter la situation. Selon les représentants syndicaux, la direction de l'usine pourrait aussi bien imposer un lock-out à ses employés.

 

«Autant nous avons le droit de faire une grève, autant l'employeur peut déclencher un lock-out. Il avait la possibilité de le faire depuis le 22 janvier, mais il ne l'a pas fait», affirmait Luc Deschêne. «On donne à l'employeur une dernière chance.»

 

Rappelons que 97 % des syndiqués de l'usine ont déjà, en assemblée générale, accordé un mandat de grève à leurs représentants. «Nous avons décidé que c'était assez. Ça fait des années que notre convention collective se détériore. Nous avons décidé qu'il y avait trop de zizanie entre les employés. Des travailleurs ont un salaire de deux dollars de l'heure de moins que d'autres alors qu'ils font le même travail. Toutes ces injustices, un moment donné c'est assez», affirmait Jean Houle, un opérateur de l'usine Duchesne et Fils.

 

Les syndiqués souhaitent une troisième semaine de vacances en été ainsi que l'enchâssement dans la convention collective de régime de retraite. Rappelons qu'en janvier dernier, la direction de Duchesne a mis fin au régime de retraite à prestations déterminées pour le remplacer par un régime à cotisations déterminées géré par une compagnie d'assurances. Mais, les négociations n'avancent pas suffisamment au goût des syndiqués.

 

«La direction a fait de petites avancées, mais ce n'est pas suffisant pour le syndicat et les membres. L'entreprise nous a laissé un seul moyen d'avoir ce que l'on veut, c'est la grève», soutenait Guy Benoît, vice-président de la section syndicale locale.

 


Les travailleurs de Duchesne étaient réunis en assemblée samedi matin.

Sylvain Mayer

 

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