Le Nouvelliste 10 mai 2013


Groupe RCM: l'avis de licenciement est suspendu

Ce sursis de quelques semaines permettra à RCM de compléter son plan de relance.

Photo: Archives, François Gervais


Martin Lafrenière

(Yamachiche) Les 190 travailleurs toujours à l'emploi du Groupe RCM échappent au licenciement collectif prévu pour samedi. Un certain redressement de la situation financière fait en sorte que tout le monde conserve son emploi au moins jusqu'à la troisième semaine de juin.

C'est le message qu'a livré mercredi et jeudi la direction de cette usine de récupération de Yamachiche à son personnel. Et tout le monde semble bien heureux de ce délai.

 

«On est capable de reporter de quelques semaines l'avis de licenciement collectif, car on a bien géré le peu de fonds qu'on a. Et on a eu des sommes d'argent auxquelles on ne s'attendait pas», mentionne Michel Camirand, le directeur général de l'entreprise.

 

M. Camirand raconte que ces sommes proviennent du programme de subvention salariale d'Emploi-Québec. Groupe RCM avait un contrat avec le gouvernement pour intégrer 144 personnes handicapées, sauf que l'entreprise en a accueilli 30 de plus.

 

«C'est le Groupe RCM qui a supporté les 30 personnes additionnelles. À la fin de l'année, Emploi- Québec a réparti des sommes non utilisées par d'autres entreprises adaptées. On a reçu près de 300 000 $ additionnels.»

 

Ce sursis de quelques semaines permettra à RCM de compléter son plan de relance. Ce plan, qui était attendu dans les prochains jours, sera prêt vers la mi-juin.

 

«Il nous reste différents scénarios à étudier et celui qui sera retenu devra tenir la route», convient Michel Camirand.

 

RCM a repris ses travaux de développement d'un nouveau procédé industriel destiné à transformer les pellicules de plastique et des emballages multicouches. La compagnie veut améliorer la pastille de plastique et des tests sont faits à ce sujet.

 

Cette option pourrait lui ouvrir le marché de produits fabriqués à base de résine recyclée comme les bacs de récupération, les pots à fleurs ou les matériaux de construction.

«On a arrêté de faire des essais en février. Lorsque la ministre Zakaïb (Élaine, ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec) est venue à notre usine, elle nous a dit de les reprendre. Mais pour le faire, on avait besoin d'aide. Ce que font les autorités gouvernementales est de fournir du personnel du Centre de recherche industrielle du Québec. Ça ne nous coûte rien. Et j'ai un consultant pour la relance.»

 

Entre-temps, RCM doit continuer à trier le plastique et à faire des flocons de plastique. Les revenus tirés de ces deux activités seront toutefois insuffisants pour rembourser les dettes découlant du développement de la pastille de plastique.

 

«On est toujours dans une situation difficile. Ça fait depuis le mois de février qu'on maximise les revenus, qu'on étire le paiement avec les fournisseurs. Dans cinq semaines, on devrait savoir où on s'en va et je pensequ'on s'en va dans la bonne direction.»

 

Depuis le printemps, RCM a mis à pied une vingtaine de personnes qui avaient été embauchées pour son projet de pastille de plastique.

 

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