Le Nouvelliste 23 avril 2013


Négos chez Duchesne: les vacances, le point d'achoppement

L'usine Duchesne à Yamachiche

Photo: François Gervais



Martin Lafrenière


(Yamachiche) La question des vacances est le point qui a mené à la rupture des négociations entre Duchesne et le syndicat de ses travailleurs, soutient la direction de l'usine.

La dernière rencontre entre les deux parties a eu lieu jeudi. La fermeté patronale relevée par le syndicat porte sur ce point précis, confirme Pierre Gélinas, porte-parole de cette entreprise de Yamachiche.

 

«C'est vrai qu'on a un achoppement sur le point des vacances. C'est là que le syndicat a décidé de se retirer de la table de négociations. Le syndicat veut une troisième semaine de vacances donnée entre le 24 juin et la fin de semaine de la fête du Travail. Nous, on accorde deux semaines.

 

«On ne peut pas accorder une troisième semaine, car on est un manufacturier de produits de construction et il faut être capable de servir nos clients. La grosse saison pour nous, c'est de la fin juin à la fin octobre. On embauche des étudiants pour combler les gens en vacances. Mais on ne bougera pas sur la troisième semaine de vacances en été. Le noeud, c'est la troisième semaine.»

 

M. Gélinas mentionne que les travailleurs ayant 10 ans d'ancienneté ont droit à quatre semaines de vacances. La cinquième semaine est accordée après 20 ans de services.

 

«On est assez généreux au niveau des vacances. On comprend que le syndicat ne veut pas bouger sur la question des vacances, mais ce n'est pas une raison de quitter la table. On aurait pu avancer sur d'autres points», déclare calmement le porte-parole de l'entreprise.

 

Ce dernier ajoute que l'autre sujet jugé prioritaire par le syndicat, soit le procédé des mises à pied temporaires, est réglé.

 

«Il y a une entente entre la direction et le syndicat et ça s'est fait à la satisfaction des deux parties. On a une clause de déplacement qui prévoit que les gens peuvent travailler à d'autres postes en cas de mises à pied. On s'engage à offrir de la formation. C'est offert aux travailleurs de 10 ans et plus d'ancienneté. La formation, c'est des coûts pour nous. Mais on comprend que les plus vieux veulent rester en emploi.»

 

À l'instar de la partie syndicale, la direction de Duchesne s'attend à être convoquée par le conciliateur du ministère du Travail afin de reprendre les négociations. À ce sujet, Pierre Gélinas assure que Duchesne a la volonté de renouveler le contrat de travail dans les meilleurs délais.

 

«Le syndicat veut régler le normatif et le salarial de façon séparée. Nous, on veut régler de façon globale, en incluant le monétaire. Si on donne sur la formation, ça a un impact monétaire pour l'entreprise. La formation, le surtemps, l'embauche d'étudiants, tout ça a un impact.»

 

Pierre Gélinas préfère ne pas commenter le risque que le syndicat déclenche des moyens de pression. Toutefois, il remercie les employés pour leur niveau de travail.

 

«On est dans un marché compétitif. Des ralentissements, ça peut être très important au niveau de l'entreprise», note M. Gélinas, en ajoutant que pour Duchesne, ce n'est pas un avantage de voir que la compétition sait que le processus de négociations se déroule alors que le syndicat a un mandat de grève.

 

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