Le Nouvelliste 20 mars 2013


Groupe RCM: «Il y a des solutions envisageables»

 

La ministre Élaine Zakaïb a visité les installations du Groupe RCM en compagnie du directeur général, Michel Camirand.

Photo: Émilie O'Connor

 
Marc Rochette

(Yamachiche) «On s'engage à tenter de trouver des solutions. Au plan financier, il y a des solutions envisageables. Et ce ne sera pas la première à renaître de ses cendres».

Voilà ce qu'avait à dire au Nouvelliste la ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, Élaine Zakaïb, après sa visite, hier, des installations du Groupe RCM à Yamachiche.

 

Cette entreprise de récupération est menacée de fermer le 11 mai prochain, ce qui entraînerait la perte de 210 emplois occupés à 70 % par des personnes handicapées.

 

Des délais trop longs associés au développement d'un nouveau procédé industriel destiné à transformer les pellicules de plastique et différents emballages multicouches auraient engendré des coûts de recherche et développement trop importants pour la capacité financière de cette entreprise d'économie sociale.

 

«Les problèmes sont d'ordre techniques et financiers», a d'ailleurs souligné la ministre Zakaïb.

 

Celle-ci a toutefois rappelé que des sommes avaient été déboursées par Investissement Québec et Emploi-Québec et que, dans ce dernier cas, un montant trimestriel de 700 000 dollars est attendu sous peu, ce qui permettra au Groupe RCM de survivre plutôt jusqu'en juin.

 

«Ça nous donne du temps pour trouver une solution à moyen terme et un redresseur a été embauché», a-t-elle confié lors d'une entrevue exclusive accordée au quotidien régional.

 

Si le rapport du consultant devrait guider «d'ici un mois, un mois et demi» les prochaines décisions au plan financier, le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) sera appelé, au niveau technique, à procéder à une analyse plus approfondie du dossier.

 

Le directeur général du Groupe RCM, Michel Camirand, était agréablement surpris de recevoir la visite de la ministre Zakaïb, surtout en une journée de tempête.

 

«Elle a démontré beaucoup d'intérêt à notre usine et à ce qu'on voulait y faire», a-t-il constaté.

 

Celui-ci a confirmé que le gouvernement du Québec «souhaitait pouvoir nous aider d'une quelconque façon et faire avancer le dossier. Mais par quel programme? Avec quel porteur de ballon?», soulève M. Camirand.

 

Le consultant externe, «payé par le gouvernement», accompagnera donc la direction pour évaluer les différents scénarios alors que des pourparlers sont en cours avec deux groupes. Et il se réjouit de pouvoir compter sur les services additionnels du CRIQ.

 

Par contre, contrairement aux prétentions de la ministre, la subvention d'Emploi-Québec, «qui fait partie de la routine de RCM», ne suffira pas à dépasser la date butoir de mai, à moins de recevoir d'autre argent.

 

«Inévitablement, ça va prendre de l'aide. La ministre est consciente qu'il ne faudrait pas perdre les connaissances acquises et elle m'encourage à poursuivre mes efforts, en plus d'avoir laissé un mot positif à nos employés», commente celui qui rappelle les 2,5 millions de dollars déjà injectés dans le développement.

 

Depuis 2010, le Groupe RCM est le principal recycleur québécois de pellicules de plastique et d'emballages multicouches récupérés par les centres de tri du Québec. On y travaille à mettre en place un nouveau procédé industriel destiné à transformer les matières qui trouvaient difficilement preneur sur le marché domestique. On veut en faire une résine de plastique «100 % postconsommation» qui intéresserait les producteurs de produits de plastique.

 

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