Le Groupe RCM: une planche de salut pour de nombreux
travailleurs
Il faut sauver ces emplois!
Depuis le 22 février dernier, je suis une ex-employée du
Groupe RCM. Suivant les règles de l'ancienneté, et suite au
licenciement de quelques employés survenu environ trois
semaines plus tôt, j'étais devenue la plus jeune en
ancienneté, donc mon tour est venu.
Souffrant d'anxiété chronique, les employeurs ne veulent pas
m'engager, car médicalement parlant, je ne suis pas un bon
sujet. Exemple: taux d'absentéisme plus élevé, sujette à
faire des crises de panique et surtout, comme mon anxiété
est beaucoup plus difficile à gérer en soirée, mon médecin
m'interdit de travailler en soirée ou durant la nuit. Ce
n'est donc pas du tout adapté pour le travail dans les
commerces de détail.
Alors le Groupe RCM était l'endroit rêvé pour moi. Étant une
entreprise adaptée, ces gens-là connaissaient ma
problématique, l'acceptaient et même plus, car quand quelque
chose n'allait pas, il y avait toujours une oreille
attentive pour m'écouter, une main tendue pour m'aider, me
calmer, mais surtout, il y avait un coeur pour ne pas me
juger et pour m'accepter telle que je suis avec mes forces
et mes faiblesses. Alors voilà, je n'ai pas perdu qu'un
emploi, j'ai perdu un milieu de vie, un réseau social, des
amis et une famille en plus de ma sécurité financière.
Plusieurs de mes collègues de travail sont encore beaucoup
plus limités que moi. Alors imaginez que pour certains
d'entre eux, ce sera carrément leur raison de vivre qu'ils
perdront car il ne faut pas se le cacher, la société, bien
qu'ayant évoluée, accepte encore mal les différences,
qu'elles soient physiques ou intellectuelles.
Les employeurs n'osent pas nous engager et quelque part je
les comprends. Alors s'il vous plaît, sauvons le Groupe RCM.
Sauvons ces 210 emplois dont nous avons tant besoin dans la
région. Permettons à ces 210 employés handicapés de
continuer à être de bons travailleurs fiers de contribuer à
l'économie de la région. Permettez à ces travailleurs de ne
pas vivre au crochet de la société et ainsi être mis à
l'écart, jugés et catalogués. Nous sommes capables de faire
ce travail si important pour notre environnement, alors je
vous en conjure, sauvons le Groupe RCM et ses 210 emplois.
Guylaine Delisle
Trois-Rivières