Le Nouvelliste 4 mars 2013

OPINIONS

Le Groupe RCM: une planche de salut pour de nombreux travailleurs



Il faut sauver ces emplois!


Depuis le 22 février dernier, je suis une ex-employée du Groupe RCM. Suivant les règles de l'ancienneté, et suite au licenciement de quelques employés survenu environ trois semaines plus tôt, j'étais devenue la plus jeune en ancienneté, donc mon tour est venu.


Souffrant d'anxiété chronique, les employeurs ne veulent pas m'engager, car médicalement parlant, je ne suis pas un bon sujet. Exemple: taux d'absentéisme plus élevé, sujette à faire des crises de panique et surtout, comme mon anxiété est beaucoup plus difficile à gérer en soirée, mon médecin m'interdit de travailler en soirée ou durant la nuit. Ce n'est donc pas du tout adapté pour le travail dans les commerces de détail.


Alors le Groupe RCM était l'endroit rêvé pour moi. Étant une entreprise adaptée, ces gens-là connaissaient ma problématique, l'acceptaient et même plus, car quand quelque chose n'allait pas, il y avait toujours une oreille attentive pour m'écouter, une main tendue pour m'aider, me calmer, mais surtout, il y avait un coeur pour ne pas me juger et pour m'accepter telle que je suis avec mes forces et mes faiblesses. Alors voilà, je n'ai pas perdu qu'un emploi, j'ai perdu un milieu de vie, un réseau social, des amis et une famille en plus de ma sécurité financière.


Plusieurs de mes collègues de travail sont encore beaucoup plus limités que moi. Alors imaginez que pour certains d'entre eux, ce sera carrément leur raison de vivre qu'ils perdront car il ne faut pas se le cacher, la société, bien qu'ayant évoluée, accepte encore mal les différences, qu'elles soient physiques ou intellectuelles.


Les employeurs n'osent pas nous engager et quelque part je les comprends. Alors s'il vous plaît, sauvons le Groupe RCM.


Sauvons ces 210 emplois dont nous avons tant besoin dans la région. Permettons à ces 210 employés handicapés de continuer à être de bons travailleurs fiers de contribuer à l'économie de la région. Permettez à ces travailleurs de ne pas vivre au crochet de la société et ainsi être mis à l'écart, jugés et catalogués. Nous sommes capables de faire ce travail si important pour notre environnement, alors je vous en conjure, sauvons le Groupe RCM et ses 210 emplois.


Guylaine Delisle
Trois-Rivières


 

 

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