Le Nouvelliste 21 février 2013

 

Groupe RCM: «Ça prendrait un miracle!»


Confrontés à un risque de fermeture du Groupe RCM en mai, les travailleurs souhaitent tous qu'une solution soit trouvée à court terme pour permettre à l'usine de continuer ses activités.

Photo: François Gervais




Martin Lafrenière

Confrontés à un risque de fermeture du Groupe RCM en mai, les travailleurs souhaitent tous qu'une solution soit trouvée à court terme pour permettre à l'usine de continuer ses activités.

 

Le Nouvelliste a rencontré mercredi plusieurs employés de cette usine de Yamachiche où 70 % des 210 employés ont un handicap physique ou intellectuel. Les cinq personnes interviewées sont unanimes: l'usine représente beaucoup plus qu'un simple milieu de travail. Voilà pourquoi elle doit être aidée.

 

«Je gagne mon pain, on a le coeur à l'ouvrage», Linda Piché.

Photo: François Gervais

Le 9 mars, Linda Piché célébrera ses 15 ans d'ancienneté à cette entreprise de recyclage. Elle a été fortement ébranlée par l'annonce d'une éventuelle mise à pied si jamais aucune solution ne se manifeste.

«C'est venu me chercher profondément. Les gens, ici, n'ont pas beaucoup de scolarité. Donc, c'est difficile de se trouver du travail. Je me lève chaque matin, j'ai des jeunes enfants et je leur dis que c'est important de se lever le matin. Je gagne mon pain, on a le coeur à l'ouvrage, on est un actif pour la société. Ça prendrait un miracle!», raconte Mme Piché, une citoyenne de Yamachiche.

 

«On a des amis. Les patrons sont ouverts à ce qu'on vit», Andrée-Ann Bouchard.

Photo: François Gervais

Ça fait 18 ans que France Delisle travaille à cette usine de Yamachiche. Cette résidente de Shawinigan n'hésite pas à rouler durant 45 minutes pour se rendre à son lieu de travail.

«J'ai une maladie de peau, la sclérodermie. Je ne peux pas travailler dans le froid. J'ai une troisième année primaire comme éducation. Ma job est importante. J'aime travailler ici. Il faut que quelque chose arrive, que le gouvernement nous aide un peu.»

 

Ma job est importante. J'aime travailler ici», France Delisle.

Photo: François Gervais

De l'aide, c'est aussi ce que souhaite Hélène Marcouiller pour cette usine qui embauche aussi bien des malentendants que des personnes souffrant d'anxiété.

 

«J'ai une limitation physique à une jambe. Je peux travailler, mais pas n'importe où. Ici, c'est un travail assis-debout et c'est bien pour moi. J'aurai 60 ans bientôt... On veut tous garder nos jobs. On est capable de travailler. Et on s'entend bien», raconte cette résidente du secteur de Cap-de-la-Madeleine qui est à l'emploi du Groupe RCM depuis trois ans.

 

 

«On est capable de travailler. Et on s'entend bien», Hélène Marcouiller.

Photo: François Gervais

L'ambiance de travail est un élément qui est constamment revenu au fil des différentes conversations tenues avec les employés. Pour Sylvain Gélinas, qui compte 23 ans d'expérience au Groupe RCM, ce facteur est à considérer. «Tout le monde s'entend bien. J'aime ça ici. Je veux garder mon emploi», raconte ce Trifluvien.

 

Andrée-Ann Bouchard apprécie son travail chez RCM. Elle désire ardemment que l'usine demeure ouverte, d'autant plus que c'est aussi le lieu où travaille son conjoint.

 

 

«Ça fait sept ans que je suis ici. Mon conjoint travaille ici depuis six ans. J'ai des problèmes d'apprentissage et c'est important de garder mon travail. On a des amis. Les patrons sont ouverts à ce qu'on vit. Ce ne serait peut-être pas la même chose ailleurs», confie cette mère d'un bambin de 14 mois qui s'inquiète de voir bondir le taux de chômage dans la région.

 

Le groupe RCM a été fondé en 1981. Les préposés au tri reçoivent un salaire moyen de 11 $ l'heure. Un opérateur de chariot élévateur gagne un salaire horaire variant entre 10,95 $ et 12,75 $.

 

 

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