Le
Nouvelliste a rencontré mercredi plusieurs employés de
cette usine de Yamachiche où 70 % des 210 employés ont un
handicap physique ou intellectuel. Les cinq personnes
interviewées sont unanimes: l'usine représente beaucoup plus
qu'un simple milieu de travail. Voilà pourquoi elle doit
être aidée.
«Je gagne mon pain, on a le coeur à
l'ouvrage», Linda Piché.
Photo: François Gervais
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Le 9 mars, Linda Piché célébrera ses 15 ans
d'ancienneté à cette entreprise de recyclage. Elle a été
fortement ébranlée par l'annonce d'une éventuelle mise à
pied si jamais aucune solution ne se manifeste.
«C'est venu me chercher profondément. Les
gens, ici, n'ont pas beaucoup de scolarité. Donc, c'est
difficile de se trouver du travail. Je me lève chaque matin,
j'ai des jeunes enfants et je leur dis que c'est important
de se lever le matin. Je gagne mon pain, on a le coeur à
l'ouvrage, on est un actif pour la société. Ça prendrait un
miracle!», raconte Mme Piché, une citoyenne de Yamachiche. |
«On a des amis. Les patrons sont ouverts
à ce qu'on vit», Andrée-Ann Bouchard.
Photo: François Gervais
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Ça fait 18 ans que France Delisle travaille
à cette usine de Yamachiche. Cette résidente de Shawinigan
n'hésite pas à rouler durant 45 minutes pour se rendre à son
lieu de travail.
«J'ai une maladie de peau, la
sclérodermie. Je ne peux pas travailler dans le froid. J'ai
une troisième année primaire comme éducation. Ma job est
importante. J'aime travailler ici. Il faut que quelque chose
arrive, que le gouvernement nous aide un peu.» |
Ma job est importante. J'aime travailler
ici», France Delisle.
Photo: François Gervais
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De l'aide, c'est aussi ce que souhaite
Hélène Marcouiller pour cette usine qui embauche aussi bien
des malentendants que des personnes souffrant d'anxiété.
«J'ai une limitation physique à une jambe.
Je peux travailler, mais pas n'importe où. Ici, c'est un
travail assis-debout et c'est bien pour moi. J'aurai 60 ans
bientôt... On veut tous garder nos jobs. On est capable de
travailler. Et on s'entend bien», raconte cette résidente du
secteur de Cap-de-la-Madeleine qui est à l'emploi du Groupe
RCM depuis trois ans.
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«On est capable de travailler. Et on
s'entend bien», Hélène Marcouiller.
Photo: François Gervais
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L'ambiance de travail est un élément qui
est constamment revenu au fil des différentes conversations
tenues avec les employés. Pour Sylvain Gélinas, qui compte
23 ans d'expérience au Groupe RCM, ce facteur est à
considérer. «Tout le monde s'entend bien. J'aime ça ici. Je
veux garder mon emploi», raconte ce Trifluvien.
Andrée-Ann Bouchard apprécie son travail
chez RCM. Elle désire ardemment que l'usine demeure ouverte,
d'autant plus que c'est aussi le lieu où travaille son
conjoint.
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«Ça fait sept ans que je suis ici. Mon
conjoint travaille ici depuis six ans. J'ai des problèmes
d'apprentissage et c'est important de garder mon travail. On
a des amis. Les patrons sont ouverts à ce qu'on vit. Ce ne
serait peut-être pas la même chose ailleurs», confie cette
mère d'un bambin de 14 mois qui s'inquiète de voir bondir le
taux de chômage dans la région.
Le groupe RCM a été fondé en 1981. Les
préposés au tri reçoivent un salaire moyen de 11 $ l'heure.
Un opérateur de chariot élévateur gagne un salaire horaire
variant entre 10,95 $ et 12,75 $.