Le Nouvelliste 15 février 2013

 

«Retirez les cabanes»

Cette photo illustre bien l'état du fleuve Saint-Laurent à la hauteur du quai de Sainte-Angèle-de-Laval.

Photo: François Gervais

 

Martin Lafrenière

(Trois-Rivières) Le redoux amène la garde côtière à briser les glaces entre le pont Laviolette et le quai du secteur de Sainte-Angèle-de-Laval. Dès 8 h, ce matin, les opérations seront lancées et seront menées jusqu'au banc des Anglais, à la hauteur de Nicolet.

«Ce matin (hier), la patrouille s'est rendu compte d'énormes fissures. Pour ne pas nuire à la circulation maritime, on va passer le brise-glace et l'aéroglisseur», déclare Sébastien Doire, directeur de la Sécurité civile en Mauricie et au Centre-du-Québec, en précisant que des fissures sont courantes, mais qu'elles sont habituellement recouvertes de neige, ce qui n'est pas le cas cet hiver.

 

Les températures douces ne sont pas le seul facteur qui force la garde côtière à agir de la sorte à ce temps-ci de l'année. Les vents du sud et le haut niveau de l'eau dans le lac Saint-Pierre font aussi leur part.

 

«La garde côtière a peur que la banquise du côté de Nicolet et de Sainte-Angèle se détache et qu'en pivotant, elle heurte un navire marchand», poursuit M. Doire.

 

Briser des glaces à la mi-février n'est pas un phénomène rare. C'est plutôt la combinaison de ces différents facteurs qui pousse la garde côtière à agir ainsi.

 

La situation actuelle incite le directeur régional de la Sécurité civile à demander aux pêcheurs du secteur visé par les travaux de la garde côtière à quitter le cours d'eau. «Si les glaces se libèrent, ça pourrait causer d'énormes plaques. Plusieurs cabanes et aussi des pêcheurs pourraient être emportés. Le message est de ne pas être sur la glace demain (ce matin). Retirez les cabanes. S'il y a une cabane, c'est dommage, mais elle va partir. La semaine dernière, il y a une cabane qui dérivait la hauteur du pont Laviolette. Ça me ferait de la peine de voir partir quelqu'un à la dérive. On ne veut pas qu'il arrive de tragédie.»

 

Pas de risque au lac Saint-Pierre

 

Les pourvoyeurs qui oeuvrent sur le lac Saint-Pierre assurent que dans ce secteur, il n'y a pas de risque à aller pêcher sur la glace.

 

«Chez nous, c'est sécuritaire. On a une craque, mais on est loin. On a mis les cabanes plus près du bord. On ne prend pas de chance avec ça», raconte Claude Desaulniers, propriétaire de la pourvoirie Qui Maur-Icie de Yamachiche.

 

«J'ai 23 pouces de glace. Et la glace est là, on est dans une baie. C'est encore sécuritaire», déclare Jean-François Lemire, propriétaire de la pourvoirie du même nom à Baie-du-Febvre.

 

La saison tire toutefois à sa fin du côté nord du fleuve, selon M. Desaulniers. Il prévoit retirer toutes ses cabanes de pêche dans environ deux semaines.

 

 

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