Le Nouvelliste 16 janvier 2013

 

Pas avant le week-end pour la pêche blanche

L'eau n'avait pas encore gelé sur la mince glace dans les pourvoiries
 du lac Saint-Pierre, hier.

Photo: François Gervais

 

Brigitte Trahan

(Yamachiche) Le mercure a beau avoir commencé à baisser, il va falloir perdre pas mal de degrés pour que les centres de pêche blanche du lac Saint-Pierre acceptent d'ouvrir leurs portes. Ces derniers estiment qu'il faudra attendre le week-end, peut-être plus tard encore, avant de se risquer sur la glace.

«Il y a des gens qui y vont quand même, mais ils se rendent sur le lac par leurs propres moyens, en Skidoo ou en vélo», raconte Raymond Paulhus du Centre de pêche Paulhus de Pierreville.

 

Claude Desaulniers du centre de pêche Qui-Mauricie de Yamachiche, attend avec impatience le fameux «coup d'eau» et le froid pour épaissir la glace. Le coup d'eau, ce sont les surplus d'eau occasionnés par les pluies abondantes des derniers jours qui ont fait déborder certaines rivières. Si les conditions climatiques favorables et les vents amènent cette eau dans son secteur et qu'il fait aussi froid dans les prochains jours que l'annoncent les météorologues, «c'est ça qui va nous sauver», analyse-t-il.

 

C'est qu'en plus du redoux des derniers jours, les centres de pêche doivent composer avec l'épaisseur de neige apportée par la tempête qui a sévi juste avant Noël. «Ça crée un isolant sur la glace», explique M. Desaulniers.

La glace n'a donc pas plus de huit à dix pouces sur le lac, dit-il.

Bien qu'il arrose ses chemins balisés qui mènent vers le lac, ce qui crée une épaisseur d'environ 14 pouces, «on ne peut pas arroser tout le lac», fait-il valoir à la blague.

L'idée, dit-il, c'est d'assurer la sécurité de la clientèle et que personne ne cale avec son véhicule.

 

Jean-François Lemire, de la pourvoirie Jean-François Lemire de Baie-du-Febvre explique que les conditions varient d'un endroit à l'autre sur le lac Saint-Pierre. Chez lui, il y a de la glace dans la baie, mais «il n'y a pas assez d'eau en dessous. Ça aurait été bon pour la pêche à la perchaude, mais on n'a pas le droit de la prendre», rappelle-t-il.

Pas assez d'eau parce que le niveau du fleuve n'a pas assez remonté, l'automne dernier, faute de précipitations suffisantes.

 

Aux endroits stratégiques, il n'y a pas assez de glace tant et si bien qu'il s'est enlisé avec son véhicule, il y a quelques jours, une situation qu'il ne veut pas faire vivre à sa clientèle.

«C'est la petite vie», dit-il. «Mais il y a une année où je n'ai pas pu ouvrir de l'hiver à cause de conditions semblables. Il reste encore plus d'un mois de pêche blanche. Espérons qu'il y aura plus de froid. Mais je n'embarquerai pas les cabanes pour 15 jours de pêche», prévient M. Lemire.

 

Il faut au minimum 12 pouces de glace pour commencer à parler de sécurité, fait valoir Claude Desaulniers. En affaires depuis 1970, Raymond Paulhus remarque que depuis 4 ou 5 ans, le même scénario de redoux à la mi-janvier se répète, un phénomène qui ne manque pas d'inquiéter une industrie déjà fragilisée.

 

 

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