Le Nouvelliste 18 janvier 2013

 

Des cabanes à pêche prennent le large

Ici, on aperçoit quelques cabanes à pêche qui ont pris le large du côté de Sainte-Angèle.

Photo: François Gervais

 


BRIGITTE TRAHAN

(Yamachiche) Des adeptes de la pêche blanche ainsi que des pourvoyeurs ont eu toute une frousse au cours des derniers jours alors que plus d'une vingtaine de cabanes à pêche ont été entraînées dans le lac Saint-Pierre en raison du redoux du week-end dernier. Fort heureusement, il n'y avait personne à l'intérieur.

Hier, quatre cabanes à pêche blanche ont ainsi été repérées au large, du côté de Sainte-Angèle-de-Laval (Bécancour) et trois dans le secteur de Pointe-du-Lac. Le président de l'Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre, Jean Lévesque, signale que lundi, une quinzaine de cabanes ont pris le large du côté de Sainte-Angèle. Il n'y a pas de pourvoyeurs à cet endroit, précise-t-il. Il s'agit de cabanes appartenant à des particuliers.

Les battures du lac Saint-Pierre se sont détachées, sur la rive nord, hier et sur la rive sud, mardi.

La Garde côtière canadienne est sur place pour assurer la libre circulation des navires de marchandises sur la voie maritime du Saint-Laurent en fracassant les gigantesques plaques de glace à la dérive dont la dimension totale représente rien de moins que le quart de la superficie du lac Saint-Pierre, signale Martine Letendre, responsable des communications à la Garde côtière.

Même s'il a fait très froid hier, le redoux a fait son oeuvre et le lac Saint-Pierre est considéré présentement comme dangereux par plusieurs pourvoyeurs.

Sur la rive nord du fleuve, Denis St-Pierre de la Pourvoirie Le Martin pêcheur d'Yamachiche affirme qu'il n'a pas été touché par le phénomène et que les gens peuvent venir pêcher chez lui en toute sécurité. «On vient de vérifier et on est en train de faire un pont de glace, parce qu'il y a de l'eau à l'entrée et de l'autre bord, il y a entre 17 et 20 pouces de glace», affirme-t-il.

Jean-François Lemire, dont la pourvoirie est à Baie-du-Febvre, affirme que c'est dangereux dans la plupart des secteurs du lac Saint-Pierre. Il n'a pas l'intention d'ouvrir en fin de semaine pour des questions de sécurité. «Quand la glace force comme ça, l'eau monte et la glace craque de partout», dit-il.

Claude Desaulnier, de la pourvoirie Qui-Mauricie à Yamachiche constate la même chose. L'eau, dit-il, est montée d'environ deux pieds par-dessus la couche de glace existante et une nouvelle couche de glace s'est formée par-dessus, pas encore assez épaisse pour être sécuritaire. «Si des gens s'aventurent là en motoneige ou en quatre roues, ça peut être très dangereux», signale M. Lemire. «Il n'y a pas que chez nous que c'est comme ça», dit-il.

La Garde côtière a d'ailleurs émis un communiqué de presse pour rappeler aux usagers d'adopter des comportements sécuritaires.

«Du côté nord, la glace est passée par-dessus les estacades de Yamachiche», raconte Mme Letendre. «Les îlots artificiels des estacades ne retiennent plus la glace», dit-elle.

Les brise-glaces Tracy et Martha L. Black ainsi qu'un aéroglisseur sont à l'oeuvre.

Mme Letendre rappelle qu'après l'embâcle de 1993, «on a installé dans le secteur de Trois-Rivières, des structures qui contribuent à retenir la glace, dont les estacades dans le secteur d'Yamachiche», dit-elle. Les estacades empêchent le courant de ramener la glace dans la voie navigable. «Là, ça s'est complètement détaché», dit-elle en précisant que la direction des vents joue aussi un rôle.

La Garde côtière patrouille aussi le lac Saint-Pierre en hélicoptère.

Déjà durement éprouvés par le moratoire sur la pêche à la perchaude, les pourvoyeurs ne sont pas certains que les choses s'arrangeront dans les prochains jours puisque de la pluie est encore prévue pour dimanche. Il vaut donc mieux téléphoner à son pourvoyeur avant de se rendre.

Du côté de Sainte-Anne-de-la-Pérade, le redoux ne semble pas avoir eu d'impact sur les activités de pêche au poulamon. La glace qui recouvre la rivière est encore d'une bonne épaisseur et il est très sécuritaire d'y circuler.

Avec la collaboration de Mathieu Lamothe

 

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