Le Nouvelliste 23 janvier 2012


Groupe RCM: toujours pas de résine en granules


Groupe RCM: toujours pas de résine en granules

Les contenants multicouches (Tetrapak) et les sacs de plastique servent à la fabrication de la résine.

Photo: Krystine Buisson

 

Brigitte Trahan

(Yamachiche) Il y a un an, presque jour pour jour, le Groupe RCM de Yamachiche était sur le point de lancer enfin sa production de granules de résine à partir d'emballages multicouches (Tetrapak), de sacs et autres emballages de plastique à 100 % post-consommation.

Or, voici que l'entreprise n'est toujours pas en mesure de livrer la marchandise à ses clients, du moins pas sous forme de granules.

 

Elle se contente actuellement de produire des flocons qui sont transformés en granules de résine par d'autres entreprises. Or, cette ultime transformation, RCM tient à tout prix à la faire puisque c'est elle qui rapporte le plus.

 

Actuellement, «la résine que l'on produit est plus sous forme de charpie que sous forme de granules», reconnaît le directeur général de RCM, Michel Camirand.

«On a envoyé notre charpie au laboratoire pour la faire analyser. Elle est parfaite en termes de contenu. La recette est éprouvée, mais nos clients n'aiment pas la présentation. Ils veulent un granulat», dit-il.

 

Au départ, lorsque RCM a annoncé son projet, en 2009, elle avait démontré, en travaillant avec le Centre de recherches industrielles du Québec, qu'il était possible de faire des granules de résine avec des produits issus du bac bleu.

 

Elle avait même produit 5000 livres de ces granules qui ont été distribuées aux clients potentiels à titre de démonstration.

 

Mais au départ, explique M. Camirand, Recyc-Québec trouvait ce projet un peu trop cher. Il était alors évalué à 5 millions $.

 

RCM a donc délaissé la solution mise de l'avant par le CRIQ. «Un équipementier nous avait suggéré une autre façon de finaliser le produit. On a pris la solution mise de l'avant par cet équipementier et cette solution n'a pas donné les résultats escomptés», résume Michel Camirand.

 

«On veut revenir à la solution proposée par le CRIQ», dit-il.

 

RCM prévoit donc plus d'un demi-million $ d'investissements supplémentaires pour pouvoir arriver à ses fins. Le projet, qui avait été ramené de 5 millions $ à 3,5 millions $, devrait finalement en coûter entre 4,2 et 4,3 millions $, soit tout près du montant estimé au départ.

Après un an de retard, l'entreprise recherche activement en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde l'équipement nécessaire à générer les granules que le marché demande.

L'entreprise, qui embauche 220 travailleurs, dont 160 personnes handicapées, dans trois usines situées à Yamachiche, Trois-Rivières et Saint-Étienne-des-Grès, croyait avoir enfin mis la main sur l'équipement convoité, en décembre dernier. Après deux mois de négociations, elle s'est fait répondre qu'il n'était plus à vendre.

 

Si la transaction avait été conclue, RCM aurait pu commencer à produire ses granules en avril. Michel Camirand a confiance que la perle rare pourra être dénichée d'ici quelques semaines. Dès que la fabrication des granules de résine sera en marche, une vingtaine de nouveaux emplois seront créés, dit-il. RCM recherche une machine usagée puisque la construction d'une neuve retarderait davantage le démarrage de la production et coûterait plus cher.

 


 

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